Développement durable
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partie 1 L’INSUFFISANCE DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />
DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT<br />
2.3 Les nouveaux écosystèmes industriels<br />
et géographie de l’innovation<br />
65. La grande leçon de l’émergence, tant en elle-même que quant au monde en<br />
développement, est de nous faire collectivement réaliser que nous avons occulté le<br />
fonctionnement moderne de nombreuses industries hors d’Europe depuis plusieurs<br />
décennies.<br />
Les deux approches courantes des économies émergentes sont :<br />
——<br />
par une approche macroéconomique consistant à évaluer leur part dans le PIB<br />
mondial à tel horizon de temps, ce qui ne parle jamais aux entreprises ;<br />
——<br />
par une logique de coût en s’interrogeant sur les territoires susceptibles d’occuper<br />
telle ou telle fonction dans la chaîne de valeur implicitement occidentale.<br />
66. Ces deux approches sont insuffisantes car elles occultent le potentiel et les<br />
mécanismes d’innovation de ces territoires.<br />
La seconde approche a certes fini par montrer qu’il pouvait y avoir, pour les entreprises<br />
occidentales, plus de concurrence en dehors de l’Europe mais elle n’a pas pour autant<br />
révélé à quel point les nouvelles chaînes de valeur allaient concurrencer celles déjà<br />
existantes en Occident.<br />
Il faut aujourd’hui reconsidérer l’émergence. Ce n’est pas une intégration de grandes zones<br />
à l’économie mondiale occidentale ; au contraire, l’émergence peut être définie comme la<br />
mise en contact, et déjà la mise en commun, de traditions industrielles différentes.<br />
Des écosystèmes émergents articulés<br />
sur les « quatre capitaux »<br />
67. Le développement industriel s’appuie aujourd’hui sur les « quatre capitaux » :<br />
technique, naturel, humain et social, déployés en un « écosystème énergie – matières<br />
– industrie ».<br />
L’important dans le concept d’écosystème est qu’une entreprise ne travaille jamais<br />
seule : elle opère avec des fournisseurs, des clients et apprend d’eux. Le principe même<br />
de l’écosystème est la possibilité de choix qu’il offre, par exemple, entre différents<br />
fournisseurs. On voit souvent les pays émergents comme des « boîtes noires » dans<br />
lesquels les entreprises occidentales vont puiser partenaires ou fournisseurs sans<br />
comprendre la richesse des écosystèmes dans lesquels elles sont intégrées.<br />
68. S’agissant des quatre capitaux qui fondent un écosystème, une partie du modèle<br />
occidental s’est construite autour d’un capital naturel non-limité et à faible coût. D’autre