Rolling Stone 09/2017
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ock indie, Ariel Pink a su garder<br />
son intégrité. Et son inspiration,<br />
nourrie du meilleur du<br />
passé américain, des sixties aux<br />
années 1980.<br />
LCD Soundsystem<br />
Le grand retour<br />
En 2011, il donnait son tout dernier<br />
concert à New York, annonçant<br />
qu’il prenait sa retraite.<br />
Et puis, finalement, James<br />
Murphy a réalisé qu’arrêter LCD<br />
Soundystem, poule aux œufs d’or<br />
de l’électro-pop-rock East Coast<br />
était une mauvaise idée. Il a donc<br />
pris le temps de façonner un nouvel<br />
album, American Dream.<br />
L’une des meilleures surprises de<br />
la rentrée, même si un embargo<br />
fixé à seulement trois jours de la<br />
sortie nous interdit, hélas ! de dire<br />
officiellement tout le bien qu’on en<br />
pense. La dance music est, comme<br />
toujours avec Murphy, hautement<br />
organique, nourrie de rock’n’roll<br />
mélancolique. Il n’y a plus qu’à<br />
attendre sagement ses concerts<br />
événements à l’Olympia, les 13 et<br />
14 septembre prochain.<br />
Sivu<br />
Au creux de l’oreille<br />
Avec son second album, James<br />
Page, alias Sivu, entre définitivement<br />
dans la cour des<br />
CHAD VANGAALEN<br />
Folk des bois, folk des champs<br />
L’album de la sérénité ? Sans doute. Car la maturité, Chad VanGaalen en fait preuve depuis des années, en digne<br />
héritier de Tom Petty et Neil Young. Écrit, composé et produit par le songwriter canadien, Light Information fait<br />
d’un folk contemplatif au grain vintage, un manifeste à la vie, l’amour, et dont l’énergie est incontestablement<br />
contagieuse. En témoignent “Old Heads”, “Faces Lit” ou “Static Shape”, sur lequel apparaissent ses filles. Certes,<br />
un “Prep Piano and 770” nous rappelle ses velléités instrumentales, mais VanGaalen cultive toujours le même jardin<br />
verdoyant, ici et là laissé volontairement en friche. L’une des bouffées d’air de la rentrée.<br />
grands. Même si, à la sortie de<br />
Something on High (2014), on<br />
se doutait que le meilleur était à<br />
venir… Mais pas son label, visiblement,<br />
qui choisit de le congédier<br />
tandis que Page réalisait<br />
qu’il était atteint de la maladie<br />
de Menière, qui l’a, depuis, privé<br />
de l’audition d’une oreille. Avant,<br />
peut-être, de le rendre complètement<br />
sourd dans quelques années.<br />
Au lieu de sombrer dans<br />
le désespoir, le musicien anglais<br />
n’écoute que son cœur et son<br />
inspiration. En résulte un très<br />
beau deuxième album, Sweet<br />
Sweet Silent, dans lequel il partage<br />
sa solitude et son folk ultra-sensible,<br />
mâtiné de soul. On<br />
pense à Björk, à Thom Yorke, ou<br />
encore à Sufjan Stevens parfois.<br />
Espérons que l’on pourra continuer<br />
à l’entendre pendant longtemps<br />
encore.<br />
Kevin Morby<br />
De l’art du nomadisme<br />
© MARCRIMMER. DR.<br />
BENJAMIN<br />
CLEMENTINE<br />
Hobo céleste<br />
Un parcours incroyable pour un musicien qui ne<br />
l’est pas moins, de la banlieue londonienne au<br />
métro parisien, où son charisme se fait remarquer<br />
entre Barbès-Rochechouart et La Chapelle. Très<br />
vite, Benjamin Clementine a su imposer sa voix de<br />
stenor – brute, prenante – et ses ritournelles hantées<br />
composées au piano. Cependant, si son premier<br />
album jouait la carte de l’épure, le très réussi I Tell<br />
A Fly ose davantage l’orchestration. En témoigne<br />
des morceaux comme « Phantom of Aleppoville »<br />
ou « Jupiter ». Y résonnent ses amours folks,<br />
gospels, jazzy, électros ou encore classiques. Lui qui<br />
dit être un expressionniste ne se trompe pas : tout<br />
est à la fois réel et imaginaire dans ses chansons,<br />
nous touchant en plein cœur. A seulement 28 ans,<br />
Benjamin Clementine est déjà un grand.<br />
C’est ce qu’on appelle un artiste<br />
prolifique. Après Harlem<br />
River en 2013, Still Life en 2014,<br />
Singing Saw en 2016, voici donc<br />
City Music, quatrième album<br />
du songwriter américain. Sous<br />
influence West Coast – mais<br />
dans ce qu’elle a de plus mélancolique<br />
–, Kevin Morby revendique<br />
toujours un folk-rock<br />
aussi romantique que subtil, se<br />
perdant cette fois dans les paysages<br />
urbains de métropoles insaisissables.<br />
Après avoir officié<br />
comme bassiste dans The Babies,<br />
groupe de garage rock, et<br />
Woods, formation de folk lo-fi<br />
pluriel, Morby a décidé de tracer<br />
sa route en solo, souhaitant visiblement<br />
s’inscrire dans la lignée<br />
des chantres nomades made in<br />
USA. Pour l’instant, il ne se perd<br />
pas en chemin.<br />
Septembre <strong>2017</strong> rollingstone.fr | <strong>Rolling</strong> <strong>Stone</strong> | 43