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Rolling Stone 09/2017

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ALBUMS .........................P. 84<br />

CINÉMA ..........................P. 90<br />

LIVRES ............................P. 96<br />

Point trop n’en faut !<br />

Produit par Mark Ronson, le plus accessible<br />

des albums du groupe californien.<br />

Queens<br />

of the<br />

<strong>Stone</strong> Age<br />

Villains<br />

Matador<br />

★★★★<br />

Autour du leader-auteur-chanteur-guitariste<br />

Josh Homme : le guitariste Troy Van<br />

Leeuwen, le bassiste Michael Shuman, le<br />

claviériste Dean Fertita et le batteur Jon<br />

Theodore. Ici, pas de copains invités comme Mark<br />

Lanegan ou Dave Grohl. Et au rendez-vous d’un album<br />

s’étant fait attendre depuis … Like Clockwork, paru en<br />

2013. Le terme “villains” ne désigne personne en particulier,<br />

et Homme insiste là-dessus : on a tous besoin d’un<br />

adversaire pour se faire les griffes… À nous de décider<br />

lequel. Or le but de Villains est d’être beau, de redonner<br />

sa fureur de vivre à un rock’n’roll parfois trop stoner pour<br />

briller de sa modernité.<br />

La modernité, c’est la grande obsession de Josh Homme,<br />

malgré ses allures de crooner des années 1960. Et qui<br />

d’autre que Mark Ronson pouvait insuffler du groove à<br />

un sex-appeal déjà prégnant ? Amateur de son tube<br />

“Uptown Funk”, le premier a demandé au second d’intervenir<br />

sur ce septième album, de ne pas changer radicalement,<br />

mais de les aider à se renouveler sans les trahir.<br />

Ronson est un fan avéré du groupe, sur lequel il<br />

transfère ici tous ses fantasmes de producteur, convoquant<br />

les techniques sonores de David Bowie (époque<br />

Iggy Pop), de Captain Beefheart, des Ramones ou encore<br />

de Led Zeppelin. Avec l’appui de Mark Rankin (et<br />

d’Alan Moulder au mixage, plutôt classe), il parvient à<br />

capter totalement les possibilités pop des QOTSA.<br />

Ainsi en témoigne l’ouverture “Feet Don’t Fail Me”, à<br />

l’énergie contagieuse (récupérée des séances d’écriture<br />

avec Iggy Pop sur Post Pop Depression) où s’immiscent<br />

des synthétiseurs – vintage, tout de même, on n’est pas<br />

dans l’âge de pierre par hasard. S’ensuivent “The Way<br />

You Used To”, qui ne lésine pas sur le catchy rockabilly,<br />

“ Domesticated Animals”, dont les relents industriels<br />

évoquant davantage Bristol que la Californie. En revanche,<br />

Homme sait rappeler ses amours punk sur<br />

“Head Like a Haunted House”.<br />

Pour conclure les festivités, s’impose le psyché électrique<br />

de “Villains of Circumstances”, dont le grain se<br />

montre aussi palpable que le sable du désert. Fier,<br />

sensuel, doté de guitares lancinantes, il affirme la nature<br />

intemporelle de QOTSA avant que Josh Homme<br />

joue de sa gouaille de crooner sur l’incandescent<br />

“The Evil Has Landed”.<br />

SOPHIE ROSEMONT<br />

Illustration par ALAIN FRÉTET<br />

rollingstone.fr | <strong>Rolling</strong> <strong>Stone</strong> | 83

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