Algues et Faune du littoral du saint-laurent maritime - Pêches et ...

L'étagement des espèces dans la zone de balancement des marées
Du haut vers le bas du médiolittoral, on observe une succession d'espèces différentes. La distribution
des organismes dans la zone de marée n'est pas homogène mais forme plutôt des bandes plus ou moins
définies, parallèles à la côte. Dans le médiolittoral supérieur, la diversité est faible mais les espèces
sont souvent représentées par un grand nombre d'individus de taille réduite. Près de la ligne de
marée basse, la durée d'émersion est plus courte, les conditions de vie sont favorables et les espèces
sont plus nombreuses.
Dans le haut du littoral, la Littorine rugueuse est l'espèce animale dominante. Les algues sont représentées
par quelques espèces microscopiques qui tapissent la roche et par des espèces résistantes aux variations
de température et de salinité, comme les genres Ralfsia, Scytosiphon et Enteromorpha, et, plus bas,
par le Fucus spiralé. Dans la moitié inférieure du médiolittoral, la couverture algale est plus dense et
confère au paysage une impression de luxuriance. Cette zone est nettement dominée par les Fucales,
comme l'Ascophylle noueuse et le Fucus vésiculeux, sur les côtes protégées, et par le Fucus denté, en
milieux exposés. Chez les animaux, la Balane commune et la Moule bleue sont souvent les espèces
dominantes de cette zone. Les colonies de Moules, notamment, représentent généralement la plus
grande biomasse animale de l'estuaire maritime et du golfe. Dans la zone découverte seulement aux
grandes marées, les Fucus cèdent la place à une ceinture d'algues verdoyantes, Spongomorpha arcta, ou
d'algues rouges, comme la Mousse d'Irlande ou Devaleraea ramentacea. Dans l'infralittoral, ces algues
seront remplacées par des bancs de laminaires.
La zonation des organimes ne s'explique pas seulement par leur résistance au stress physique associé à
l'exondation, comme l'ont cru les premiers écologistes. En effet, un animal qui peut vivre longtemps
hors de l'eau n'occupe pas nécessairement une position élevée sur le littoral. Plusieurs études ont révélé
la réalité complexe du médiolittoral où des facteurs biologiques, comme la compétition ou la prédation,
s'ajoutent au stress physique pour expliquer la zonation des communautés. Des expériences sur le
terrain ont démontré, par exemple, que les Balanes communes demeurent plus haut sur le littoral parce
que les Moules bleues, plus compétitrices, les repoussent et occupent le bas de la zone de marée, où les
conditions de vie sont plus favorables.
L'action des glaces est également un facteur important dans la dynamique des communautés du médiolittoral
du Saint-Laurent maritime. Les rives de l'estuaire et du golfe sont couvertes de glace du mois de
décembre au mois de mars. Sur la rive sud de l'estuaire maritime, les longues battures de roches schisteuses
à faible pente sont fortement exposées à l'abrasion par les glaces. Les perturbations fréquentes
causées par leur mouvement favorisent l'installation d'espèces opportunistes comme le Fucus
vésiculeux et la Balane commune. Par contre, sur les côtes mieux protégées, ce sont des espèces à
longue durée de vie comme l'Ascophylle noueuse et la Moule bleue qui occupent l'espace.
Acmées à écaille de tortue
et Moules bleues.
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