Les Associations Pinto à travers le monde et Rabbi ... - Hevrat Pinto
Les Associations Pinto à travers le monde et Rabbi ... - Hevrat Pinto
Les Associations Pinto à travers le monde et Rabbi ... - Hevrat Pinto
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
20<br />
La vil<strong>le</strong> d’Agadir<br />
Il convient de noter que malgré c<strong>et</strong>te controverse<br />
entre <strong>le</strong> tsadik <strong>Rabbi</strong> Khalifa ben Malka zatsal <strong>et</strong> <strong>le</strong> Or<br />
Ha’haïm hakadoch, un grand respect régnait entre eux.<br />
<strong>Rabbi</strong> Khalifa zatsal lui-même m<strong>et</strong>tait beaucoup en garde<br />
la communauté sur <strong>le</strong> respect dû aux talmidé ‘ha’hamim ;<br />
il disait : « Bien qu’il y ait une controverse portant sur<br />
la loi, il convient que chacun honore l’autre tsadik, car<br />
chacun possède une position é<strong>le</strong>vée par <strong>le</strong> mérite de sa<br />
Torah. »<br />
« Je l’honorerai »<br />
Il convient de citer <strong>à</strong> ce propos la fameuse <strong>le</strong>ttre du<br />
tsadik <strong>Rabbi</strong> Khalifa ben Malka zatsal, qu’il écrivit dans<br />
son livre saint Kaf Vénaki, dans laquel<strong>le</strong> il m<strong>et</strong> en garde<br />
combien il faut honorer <strong>le</strong>s talmidé ‘ha’hamim (sages en<br />
Torah) <strong>et</strong> ne <strong>le</strong>ur porter aucunement atteinte. Il écrit :<br />
« Cher ami, je viens te m<strong>et</strong>tre en garde de ne pas ouvrir<br />
la bouche avec précipitation <strong>et</strong> mépriser, Dieu préserve,<br />
l’honneur d’un quelconque auteur d’ouvrage qui avance<br />
innocemment <strong>et</strong> craint la faute <strong>et</strong> dont l’ouvrage ne<br />
contient aucune trace d’hérésie, Dieu préserve. Même s’il<br />
n’a pas visé la hala’ha, juge-<strong>le</strong> favorab<strong>le</strong>ment.<br />
Je vais te raconter ce qui est arrivé <strong>à</strong> un homme simp<strong>le</strong><br />
comme moi <strong>le</strong> 10 Tévèt 5464 (1704 de l’ère commune). Je<br />
me trouvais dans la vil<strong>le</strong> de Taroudant pour une question<br />
touchant <strong>le</strong>s affaires de la cour roya<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> compte de<br />
mon beau-père zatsal. J’étais logé dans la maison d’un<br />
talmid ‘ha’ham <strong>et</strong> une nuit, plusieurs talmidé ‘ha’hamim<br />
se r<strong>et</strong>rouvèrent dans <strong>le</strong> grenier où je dormais. J’étais assis<br />
confortab<strong>le</strong>ment sur mon lit, <strong>et</strong> ces talmidé ‘ha’hamim<br />
commencèrent <strong>à</strong> par<strong>le</strong>r de l’ouvrage Hé’hal Hakodech<br />
écrit par un des sages de Taroudant [<strong>Rabbi</strong> Moché Elbaz,<br />
que son mérite nous protège. [C<strong>et</strong> ouvrage est un recueil de<br />
commentaires sur <strong>le</strong>s prières d’après <strong>le</strong> Zohar <strong>et</strong> Maharam<br />
Rékanati; il fut publié par Rav Ya’akov Sasportès zatsal.]<br />
Parmi ces sages, l’un vantait ses mérites <strong>et</strong><br />
l’autre dénigrait c<strong>et</strong> ouvrage. Je racontai alors <strong>à</strong><br />
ce dernier que je me souvenais avoir entendu d’un<br />
grand sage versé dans <strong>le</strong> Chass, <strong>le</strong>s décisionnaires,<br />
la Kabbala <strong>et</strong> <strong>le</strong>s écrits du Arizal, <strong>Rabbi</strong> Avraham<br />
ben Moussa zatsal, alors que j’étudiais auprès de<br />
lui dans ma jeunesse, qu’il me dit qu’un certain<br />
auteur n’avait pas très bien présenté <strong>le</strong> suj<strong>et</strong>. J’ai<br />
éga<strong>le</strong>ment entendu qu’un sage ashkénaze, <strong>Rabbi</strong><br />
Y. Cohen, que je connaissais d’avant de la vil<strong>le</strong> de<br />
Taza, qu’on lui remit ce livre <strong>et</strong> qu’il <strong>le</strong> lut <strong>à</strong> la lueur<br />
d’une bougie <strong>et</strong> <strong>le</strong> brûla avec la bougie (on me dit<br />
plus tard que c<strong>et</strong> ashkénaze était parti pour raser sa<br />
barbe <strong>et</strong> boire du vin dans une fête de non Juifs.)<br />
Lorsque je finis de dire ces propos, <strong>le</strong> sommeil<br />
s’empara de moi <strong>et</strong> je m’assoupis. Et voil<strong>à</strong> que je<br />
rêve de trois hommes avec une barbe magnifique,<br />
assis près du mur face <strong>à</strong> l’entrée de la yéchiva<br />
de mon maître zal, <strong>et</strong> derrière eux, était assis un<br />
homme resp<strong>le</strong>ndissant revêtu de blanc. Lui aussi<br />
était grand de tail<strong>le</strong> il tenait en main un bâton long<br />
<strong>et</strong> fin. Dès qu’il me vit, il se <strong>le</strong>va de sa place <strong>et</strong><br />
courut après moi avec son bâton pour me frapper.<br />
Bien que j’avais peur de lui, je ne voulus pas lui tourner<br />
<strong>le</strong> dos. Je marchai en arrière mon visage face <strong>à</strong> lui, jusqu’<strong>à</strong><br />
ce que je franchisse l’entrée de la yéchiva. Je me tenais<br />
dans l’enceinte <strong>et</strong> il me frappa avec son bâton. Comme il<br />
était long, <strong>le</strong> bâton toucha <strong>le</strong> linteau au-dessus de l’entrée<br />
<strong>et</strong> <strong>le</strong> coup atteignit éga<strong>le</strong>ment mes lèvres. Immédiatement,<br />
<strong>le</strong>s trois hommes qui étaient assis lui crièrent en disant :<br />
« Laisse-<strong>le</strong> ! »<br />
Pierre tomba<strong>le</strong><br />
de <strong>Rabbi</strong> Khalifa<br />
ben Malka<br />
Je me réveillai alors <strong>et</strong> ouvris <strong>le</strong>s yeux, je trouvai mes<br />
compagnons débattant encore du livre. Je <strong>le</strong>ur dis de ne<br />
pas continuer <strong>à</strong> en discuter car l’auteur de l’ouvrage venait<br />
de me frapper sur <strong>le</strong>s lèvres pour que je n’en par<strong>le</strong> plus. Je<br />
<strong>le</strong>ur racontai mon rêve <strong>et</strong> ils s’étonnèrent.<br />
Il faut être vigilant de ne pas mépriser l’auteur d’un<br />
ouvrage tant que <strong>le</strong>s grands de ce <strong>monde</strong> ne se sont pas<br />
prononcés <strong>à</strong> ce propos, <strong>et</strong> encore plus s’il est déj<strong>à</strong> mort. Je