et la plus grande c'est l'amour - Site consacré á Bhagavan Sri ...
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dans un état de bonheur tel que je notai à peine c<strong>et</strong> inconfort. Je pris une douche, mis un sari<br />
propre <strong>et</strong> partis explorer les environs. J'al<strong>la</strong>i directement au temple. J'étais tellement dans les<br />
nuages que, sans m'en rendre compte, je pénétrai dans l'enceinte avec mes chaussures. La<br />
gardienne offusquée eut tôt fait de me ramener à <strong>la</strong> réalité en me chassant comme un chien.<br />
"Suis-je sotte !" pensai-je tout en me demandant comment j'avais pu comm<strong>et</strong>tre un tel sacrilège.<br />
Les Indiens sont souvent choqués par l'ignorance des étrangers, mais dans mon cas, il ne<br />
s'agissait nullement d'un manque de connaissance des usages, j'étais seulement à moitié en<br />
transe <strong>et</strong> <strong>la</strong> femme ne pouvait pas le deviner ! Comme il faisait très chaud, je ne vis personne<br />
pouvant me donner des renseignements, aussi r<strong>et</strong>ournai-je dans ma chambre.<br />
Vers dix sept-heures, je pris p<strong>la</strong>ce dans l'enceinte du temple en attendant que Baba sorte<br />
dans l'enceinte du temple pour donner son darshan. J'attendais ce moment depuis presque un an<br />
<strong>et</strong> contenais mal mon impatience. Je fus soudain prise d'une vive émotion <strong>et</strong> ne pus r<strong>et</strong>enir mes<br />
<strong>la</strong>rmes. Mon cœur se mit à battre violemment <strong>et</strong> Baba apparut. Un grand moment ! Il marchait<br />
doucement. Ses pieds semb<strong>la</strong>ient à peine toucher le sol. Il portait une robe orange vif <strong>et</strong> sa peau<br />
me parut très sombre. Je ne me rappe<strong>la</strong>i pas l'avoir vu ainsi auparavant. J'appris <strong>plus</strong> tard<br />
seulement que son teint semble souvent varier. Il peut paraître très c<strong>la</strong>ir, foncé ou parfois<br />
presque bleu. Ce jour-là, sa peau avait un teint sombre que je ne lui ai jamais revu.<br />
Je ressentis les fortes vibrations émanant de sa personne <strong>et</strong> ce premier darshan me<br />
bouleversa. Il me <strong>la</strong>nça de longs regards mais à chaque fois qu'il vint vers l'endroit où je me<br />
trouvais, il regarda dans une autre direction. A Prasanthi Ni<strong>la</strong>yam, les fidèles sont assis sur le sol<br />
de façon ordonnée, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, <strong>et</strong> Swami longe les rangs<br />
lentement, donnant à chacun son darshan.<br />
Saï Baba ne parut pas intéressé par ma traduction. A aucun moment il ne s'approcha<br />
suffisamment de moi pour que je puisse <strong>la</strong> lui présenter. Je pus, une fois seulement, l'espace<br />
d'une seconde, lui toucher les pieds. Tout au long de ces deux jours, il ne m'adressa pas un<br />
sourire <strong>et</strong> me regarda seulement de loin. Lors du dernier darshan, alors qu'il avançait dans ma<br />
direction, je l'appe<strong>la</strong>i. Il s'arrêta <strong>et</strong> me bénit d'un geste signifiant : "Je suis avec toi."<br />
Il me fal<strong>la</strong>it partir le lendemain. J'avais rencontré des Allemands qui étaient à Prasanthi<br />
Ni<strong>la</strong>yam depuis un certain temps <strong>et</strong> nous avions décidé de partager un taxi jusqu'à Bangalore. Le<br />
départ était fixé à cinq heures du matin. Il faisait particulièrement chaud c<strong>et</strong>te nuit-là. L'air était<br />
étouffant <strong>et</strong> il n'y avait pas de venti<strong>la</strong>teur. Je me réveil<strong>la</strong>i vers une heure <strong>et</strong> entendis une voix me<br />
dire : "Ne pars pas avec ces personnes-là." Je m'assis <strong>et</strong>, ne voyant personne, je compris que<br />
c'était Swami qui me par<strong>la</strong>it ainsi. Je me rendormis aussitôt ne sentant alors <strong>plus</strong> du tout <strong>la</strong><br />
chaleur. A cinq heures, je me levai <strong>et</strong> courus vite dire aux Allemands que je ne partais pas avec<br />
eux.<br />
Il me fal<strong>la</strong>it partir impérativement ce jour-là <strong>et</strong> j'avais <strong>la</strong>issé partir ce taxi sans même<br />
savoir si je pourrais en trouver un autre. J'en obtins un autre facilement cependant <strong>et</strong> un ami<br />
trouva des personnes sympathiques acceptant de faire le voyage avec moi.<br />
Ce fut un voyage mémorable. Mes nouveaux compagnons s'avérèrent être des personnes<br />
très spéciales. Une des femmes avait rencontré Swami pour <strong>la</strong> première fois en 1942 alors qu'il<br />
n'avait que seize ans <strong>et</strong> elle me raconta des souvenirs de ce temps-là. Swami qui était alors un<br />
jeune garçon à l'apparence très frêle, dit-elle, jouissait de <strong>la</strong> même autorité qu'aujourd'hui. Elle<br />
me raconta son premier voyage à Puttaparthi où elle se rendait avec sa famille, les difficultés<br />
qu'ils rencontrèrent <strong>et</strong> <strong>la</strong> façon dont les vil<strong>la</strong>geois les empêchèrent presque d'arriver. Après <strong>la</strong><br />
dernière épreuve qui consistait à traverser à pied <strong>la</strong> Chitravati • , un charmant jeune homme vint<br />
les accueillir <strong>et</strong> les conduisit à l'ashram (qui à l'époque ne comprenait que quelques paillotes). Ils<br />
• N.d.t. : <strong>la</strong> rivière qui coule à Puttaparthi<br />
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