et la plus grande c'est l'amour - Site consacré á Bhagavan Sri ...
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décision de Swami. N'avais-je pas vécu suffisamment longtemps avec lui pour savoir que je ne<br />
pouvais que m'attirer des ennuis ? A sa vue, je perdis tout courage. Je m'assis à ma p<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> le<br />
priai de rester à <strong>la</strong> sienne. Nous nous expliquerions à Bangalore. Je déchirai à <strong>la</strong> hâte une feuille<br />
de papier <strong>et</strong> griffonnai quelques lignes à l'attention de Swami. Après le décol<strong>la</strong>ge, je me levai <strong>et</strong><br />
al<strong>la</strong>i lui donner mon mot. Il le prit en me disant avec une voix très douce de bien vouloir<br />
r<strong>et</strong>ourner à a p<strong>la</strong>ce.<br />
Pas de réaction de <strong>la</strong> part de Swami ! Dans mon mot, je le suppliais de me donner un<br />
signe, de me dire quelque chose ou de me faire savoir par M. Jogarao qui était à ses côtés si<br />
j'avais mal agi en choisissant de rester. S'il vou<strong>la</strong>it que je r<strong>et</strong>ourne avec mon mari, je le priai de<br />
me le faire savoir d'une façon ou d'une autre mais il resta impassible.<br />
L'avion atterrit à Bangalore. Swami disparut <strong>et</strong> nous nous rendîmes à Whitefield. J'étais<br />
dans un état de torpeur, d'abattement <strong>et</strong> de désespoir total. Je ne savais que faire. D'un côté<br />
s'ouvrait à moi <strong>la</strong> vie dont je rêvais <strong>et</strong> de l'autre <strong>la</strong> vie du monde que je voyais comme un spectre.<br />
J'étais déchirée !<br />
Le gardien de l'hôtellerie me remit sans difficulté <strong>la</strong> clé de <strong>la</strong> chambre que Swami m'avait<br />
attribuée. Je priai mon mari de s'installer provisoirement dans c<strong>et</strong>te chambre <strong>et</strong> de me <strong>la</strong>isser<br />
aller dormir chez une amie qui m'offrait de partager <strong>la</strong> sienne pour <strong>la</strong> nuit.<br />
Je ne pus fermer l'œil. Tout mon corps était pris d'un tremblement étrange. Je me levai à<br />
cinq heures pour assister au suprabhatam (prière du matin) qui avait lieu ce matin là dans un<br />
hangar situé près du réfectoire. Un important groupe de disciples de Londres était en train de<br />
chanter des bhajans. J'al<strong>la</strong>i m'asseoir parmi les meneurs <strong>et</strong>, quand vint mon tour, je chantais pour<br />
<strong>la</strong> première fois <strong>et</strong> avec tout mon cœur mon bhajan préféré : Madhava Keshava o mere atma Ram.<br />
Swami dut entendre le cri de mon cœur car, au darshan ce matin-là, il vint droit vers moi <strong>et</strong> me<br />
permit de poser ma tête sur ses charans. Quel réconfort ! C'était le premier padanamaskar qu'il<br />
m'accordait depuis <strong>plus</strong> d'un an. Il resta devant moi de façon à ce que je puisse déposer tout mon<br />
être sur ses pieds divins <strong>et</strong> il me sourit avec <strong>la</strong> <strong>plus</strong> extrême douceur. Quand je le questionnai au<br />
suj<strong>et</strong> du mot que je lui avais remis <strong>la</strong> veille dans l'avion, il murmura très doucement : "Quel<br />
avion ? Ah oui, oui !" Après le darshan, j'eus une longue discussion avec mon mari au cours de<br />
<strong>la</strong>quelle il me dit beaucoup de choses désobligeantes. Quand, pour finir, je lui demandais s'il<br />
n'avait aucune confiance dans mon jugement <strong>et</strong> s'il ne pouvait pas au moins faire un peu<br />
confiance à Swami, il dit : "Pour moi, il n'y a pas de demi-mesure, on a <strong>la</strong> foi ou on ne l'a pas. Je<br />
suis prêt à aller avec toi à Puttaparthi mais alors j'y resterai jusqu'à ce qu'il me dise de partir<br />
même si je dois attendre dix ans (comme ce<strong>la</strong> était arrivé à une de mes connaissances). S'il est<br />
Dieu <strong>et</strong> qu'il s'occupe de tout, il prendra soin de nos enfants, mais s'il ne l'est pas <strong>et</strong> s'il leur arrive<br />
quelque chose alors ce sera toi <strong>la</strong> responsable." Comme je restais silencieuse, il reprit : "Où est ta<br />
foi ?"<br />
Je fus très heureuse de sentir que pour <strong>la</strong> première fois mon mari tentait de faire confiance<br />
à Swami à qui j'étais reconnaissante de ce r<strong>et</strong>ournement inattendu. Je compris alors pourquoi il<br />
était resté si longtemps devant moi pendant le darshan. C'était lui qui était à l'origine de ce<br />
miracle.<br />
Nous fîmes <strong>la</strong> paix. Je lui dis (ce<strong>la</strong> m'était soudain venu à l'esprit) qu'il était possible que<br />
Swami ne veuille pas me garder définitivement, mais que peut-être le moment n'était pas<br />
opportun ou bien avait-il des raisons pour ne pas me <strong>la</strong>isser partir. Je lui promis de redemander<br />
à Swami ce qu'il vou<strong>la</strong>it que je fasse. S'il me disait de partir, je rentrerais aussitôt mais en aucun<br />
cas, dis-je, je ne le ferai sans son autorisation c<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> formelle. Pour ce<strong>la</strong>, il nous fal<strong>la</strong>it le suivre à<br />
Puttaparthi où nous nous rendîmes le lendemain. Le voyage fut en lui-même un miracle. Le car<br />
que nous avions pris était en si piteux état que, sans <strong>la</strong> grâce de Swami, il aurait été impossible<br />
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