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Flore des Seychelles : dicotylédones - IRD

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l’exploitation du bois d’œuvre, la plantation de cocotiers et l’extension <strong>des</strong> cultures<br />

vivrières. En 1874 déjà, les beaux arbres ne se trouvaient plus que dans les endroits<br />

peu accessibles <strong>des</strong> montagnes (HORNE, 1875). Avec l’exploitation de la cannelle<br />

(Cinnamomum verum) par distillation <strong>des</strong> feuilles, procédé utilisant beaucoup de<br />

bois de chauffage, une nouvelle phase de déforestation s’est attaquée, jusque vers<br />

1940, à la végétation d’altitude qui n’a subsisté que sur quelques crêtes<br />

(VESEY-FITZGERALD, 1940).<br />

De la végétation primitive <strong>des</strong> îles il reste aujourd’hui <strong>des</strong> lambeaux épars,<br />

rarement intacts, souvent envahis par <strong>des</strong> espèces exotiques et qui couvrent cinq<br />

pour cent à dix pour cent de la surface totale selon l’île considérée. Les zones<br />

dégradées ont été rapidement colonisées par diverses espèces exotiques : Tabebuia<br />

pallida, Chrysobalanus icaco, Paraserianthes falcataria et surtout Cinnamomum<br />

verum qui est devenu ubiquiste.<br />

La flore, c’est-à-dire les différentes espèces dont l’ensemble constitue les étages<br />

et faciès de la végétation, est connue grâce aux prospections botaniques qui<br />

débutèrent en 1840 et aux ouvrages <strong>des</strong>criptifs dont le premier fut la Flora of<br />

Mauritius and the <strong>Seychelles</strong> de J.G. BAKER en 1877. La seule étude taxonomique<br />

complète <strong>des</strong> plantes à fleurs reste jusqu'à aujourd’hui celle de SUMMERHAYES<br />

(1931) qui estimait à deux cent trente le nombre <strong>des</strong> espèces indigènes. Les<br />

fougères ont été étudiées par CHRISTENSEN (1912) et TARDIEU-BLOT (1960).<br />

En tenant compte de l’incertitude du statut de certaines espèces dont on n’est pas<br />

sûr qu’elles soient indigènes, on peut admettre pour les îles granitiques environ<br />

deux cents espèces indigènes de plantes à fleurs (dont environ cent trente espèces de<br />

<strong>dicotylédones</strong> et soixante dix de monocotylédones). Comme l’a noté SUMMERHAYES,<br />

ce chiffre est faible si on le compare à la richesse floristique d’autres îles de surface<br />

équivalente. Les fougères et autres cryptogammes vasculaires comprennent environ<br />

quatre vingts espèces dont douze endémiques. (Parmi les plantes introduites,<br />

« exotiques» par opposition aux plantes indigènes, le nombre de <strong>dicotylédones</strong><br />

atteint environ cinq cent cinquantes espèces et celui <strong>des</strong> monocotylédones environ<br />

deux cents, chiffres probablement un peu inférieurs à la réalité car <strong>des</strong> espèces<br />

rarement cultivées ont pu échapper aux recensements.)<br />

Bien que numériquement faible, la flore seychelloise est intéressante par la nature<br />

<strong>des</strong> plantes qui la composent. Elle renferme en effet une famille endémique (sur<br />

quatre vingts familles indigènes) représentée par une seule espèce, Medusagyne<br />

oppositifolia (Medusagynaceae). C’est une espèce paléo-endémique qui n’a d’affinités<br />

directes avec aucune autre espèce actuelle, mais qui se rattache aux Théales.<br />

Sur environ cent soixante dix genres indigènes, il y a douze genres endémiques<br />

dont six genres monospécifiques de palmiers : Deckenia, Nephrosperma,<br />

Phoenicophorium, Verschaffeltia, Roscheria et Lodoicea. Lodoicea maldivica est le<br />

joyau de la flore seychelloise. Sa noix bilobée est la plus grosse graine du règne<br />

végétal. Elle pèse généralement plus de dix kilogrammes et peut atteindre<br />

exceptionnellement un poids de vingt kilogrammes. Des fragments de noix déposés<br />

par la mer sur le littoral <strong>des</strong> Maldives, de l’Inde, de Ceylan, sont à l’origine de<br />

légen<strong>des</strong> très anciennes qui leur attribuaient <strong>des</strong> propriétés fabuleuses (LIONNET,<br />

FLORE DES SEYCHELLES<br />

Introduction<br />

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