Flore des Seychelles : dicotylédones - IRD

Asclepiadaceae
2. Tylophora R. Br.
Mem. Wern. Nat. Hist. Soc. 1 : 28 (1811)
Lianes volubiles ou rampantes, rarement plantes dressées, à tige faiblement lignifiée. Feuilles
souvent un peu charnues. Inflorescences extra-axillaires, ombelliformes ou cymeuses, solitaires aux
nœuds. Calice à 5 sépales aigus avec ou sans glandes à la base interne. Corolle rotacée à 5 lobes
contortés. Couronne simple formée de 5 lobes charnus soudés au tube staminal en face de chaque
anthère. Pollinies 2 par anthère, dressées ou plus ou moins pendantes, associées 2 par 2 à un rétinacle
d’aspect corné par l’intermédiaire de 2 caudicules. Follicules fusiformes. Graines à aigrette.
Genre d’une cinquantaine d’espèces d’Afrique et surtout d’Asie. Aux Seychelles, 2 espèces.
— Fleurs larges de 6,5-7,5 mm, à face interne des pétales plus ou moins couverte
de poils papilleux ............................................................................................................................ 1. T. coriacea
— Fleurs larges de ± 1 cm, à face interne des pétales munie
de poils longs et fins ............................................................................................................................. 2. T. indica
1. Tylophora coriacea Marais, Kew Bull. 40 : 206 (1985). Type : Johnston s.n°, île Maurice (K, holo.).
— T. laevigata Decne., in DC., Prodr. 8 : 612 (1844) ; Summerh., Enum. : 283 ; nom. illegit.
— T. indica auct. non (Burm.f.) Merr. : Fosb. et Renv., Fl. Ald. : 193
Liane volubile parfois rampante (Aldabra), à sève limpide, longue de 3-4 (-10) m, à tige épaisse de
± 1 cm à la base. Limbe ovale-oblong, acuminé au sommet ou parfois arrondi et apiculé, tronqué à
cordé à la base, glabre (rares poils sur la nervure médiane), un peu charnu, vert foncé ou plus ou moins
rougeâtre, de 4-14 (-17) cm x 2-8,5 (-9,5) cm. Plusieurs petites glandes pointues parfois présentes sur la
nervure médiane (face supérieure) à la jonction avec le pétiole. Pétiole long de 0,8-4 (-6) cm, parfois
pubérulent dessus. Une petite glande pointue présente sur la tige de chaque côté de l’insertion du
pétiole. Ombelles à pédoncule long de 2-4 cm (parfois un axe né sous la première ombelle porte une
deuxième ombelle terminale ou jusqu’à 4 ombelles ainsi échelonnées). Boutons floraux arrondis sur les
spécimens seychellois. Pédicelles longs de 8-12 mm. Sépales charnus, quinconciaux, long s de ± 2 mm,
faiblement pubescents. Glandes le plus souvent absentes à la base interne des sépales (parfois 1 glande
pour tout le calice). Corolle charnue, jaune verdâtre pâle à brunâtre, large de 6,5-7,5 mm, à lobes
deltoïdes, à face interne couverte de poils papilleux plus denses vers le centre, disparaissant vers le
sommet des lobes (à Aldabra au contraire, plus abondants vers le sommet des lobes). Couronne formée
de 5 lobes très épais. Tube staminal soudé jusque sous les anthères, long de ± 1,7 mm. Anthères longues
de ± 0,7 mm, terminées par une pellicule translucide à 2 lobes latéraux et dont le centre est appliqué sur
la tête du style. Pollinaires à rétinacle brun-noir, cylindrique, long de ± 0,25 mm, à caudicules plus ou
moins ascendants et pollinies pendantes. Pistil long de ± 2,5 mm à carpelles un peu enfoncés dans le
réceptacle. Stigmate pentagonal dont les angles sécrètent les rétinacles et les caudicules. Follicules (non
vus aux Seychelles) fusiformes, longs de 7-8 cm. Graines à aigrette.
Silhouette, Aldabra, indigène. Ces plantes peuvent être rattachées à l’espèce décrite des Mascareignes, comme l’avait
fait Summerhayes (sous le nom de T. laevigata Decne.). Les différences que l’on peut noter sont les lobes de la corolle
et le gynostème, plus courts chez les plantes seychelloises, et les boutons floraux arrondis plus ou moins aplatis au
sommet (alors qu’ils sont pointus aux Mascareignes). Ce sont les plantes d’Aldabra qui ressemblent le plus à celles des
Mascareignes (en particulier à un spécimen de l’île Ronde, Lorence 1561, P). Les plantes de Silhouette s’écartent
davantage du type des Mascareignes par leurs pétales un peu plus courts, les poils papilleux surtout abondants à la base
des pétales et un peu plus longs, les lobes de la couronne égalant les anthères, les feuilles de plus grandes dimensions (ce
dernier caractère est probablement lié à leur habitat plus humide). Ce sont des plantes rares, connues à Silhouette entre
300 et 500 m d’altitude (sentier de Grand Barbe près de Gratte Fesse, Petit Congoman, col avant la remontée à Grand
Congoman). À Aldabra , elles ont été trouvées près du littoral de la côte Sud (Le Renfin, Dune Patates, Entrebois).
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