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PDF - 7.1 Mo - Numéro Zéro #1

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Vers une pédagogie de l’art ?<br />

par Fabien Defendini<br />

II<br />

Vers une pédagogie de l’art ?<br />

La pratique artistique peut occuper tous les territoires, elle s’élance partout<br />

où le monde la sollicite<br />

Je voudrais tenter d’observer avec franchise la création contemporaine, du<br />

moins la façon dont elle me parvient. Je me rends compte combien la place<br />

qui lui est laissée s’est réduite relativement à sa liberté d’expression. <strong>Mo</strong>n<br />

point de départ tient au fait qu’il ne lui est plus indispensable de s’inscrire<br />

dans une histoire particulière. Celle-ci s’est densifiée avec le temps si bien<br />

que tenter d’en dessiner une dynamique spécifique à l’intérieur du champ<br />

infini des pratiques s’avère au mieux être un héroïsme, au pire de la vanité.<br />

Prétendre à l’invention d’une forme qui serait l’exclusive d’une autre ne peut<br />

se faire qu’à partir d’images approximatives. Si bien qu’essayer d’affirmer<br />

un point de vue surplombant serait comme se hisser impunément sur le<br />

dos de quelqu’un d’autre pour affirmer sa propre singularité.<br />

Autour se dressent des visages. Chacun use du même langage, celui de<br />

la solitude.<br />

- L’art doit-il continuer cette histoire ?<br />

- Si seulement ça n’était que de l’art ! C’est quand même pas difficile de<br />

comprendre que tant que nous gardons ce mode de penser, nous continuerons<br />

à produire cette culture de la différence comme si elle nous avait<br />

été jetée une fois dans l’oreille et que maintenant, devenus sourds, nous<br />

faisions tout pour servir cette foi, et tenter du même coup de ne pas rester<br />

trop invisible.<br />

II-<br />

Je préfère l’excès de caricature<br />

- Alors nous avons droit à une batterie de « bons pères de famille » qui<br />

nous disent que l’art est politique, et que, étant politique, il a une fonction,<br />

laquelle étant que, chaque geste, opération, est un acte pour la société,<br />

qu’il soit symbolique, critique, allégorique, fantasmatique, onirique,<br />

contemplatif, tout pareil, à la société. De là ce paradoxe pour l’artiste qui<br />

se demande vraiment pour qui on le prend ? Il faut que l’artiste soit ou<br />

ne soit pas. Mais l’artiste il s’en branle, parce que sa religion il la cultive<br />

avant tout avec lui-même, par lui-même et aussi pour lui-même. Enfin…<br />

ce sont des manières de faire.<br />

- Mais c’est pour dire quoi en pratique ?<br />

- Que la première chose qui prévaut dans une création, et pour une création,<br />

c’est certainement pas d’y mettre une condition préalable du style :<br />

« l’artiste sera s’il…(faut vraiment qu’il s’y mette ! faut bien qu’il serve à<br />

quelque chose !), fait pas autre chose que… ». Or, où que se trouve cet<br />

animalcule, il vaudra mieux pour lui qu’il garde la queue pendante, et qu’il<br />

aille pas pavoiser, ou alors : Qu’il le fasse ! Mais « Justement » !<br />

Raisonnablement, c’est par la question de l’économie qu’on va pouvoir<br />

toucher au problème. Cela n’aura sans doute échappé à personne qu’en<br />

ce moment les artistes travaillent majoritairement à perte. (Seront-ils remboursés<br />

du ticket de train qui leur permet de voir leur travail exposé ?)<br />

Ce travail à perte n’est pas le fruit du hasard.<br />

Première version : Les artistes produisent par leurs formes des plasticités

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