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LES AVATARS DU SENS ET DE LA FONCTION DANS LE ...

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hal-00765376, version 1 - 14 Dec 2012<br />

2005 : 2, 1317 ; Charaudeau, Maingueneau 2002 : 277-280 ; A. Kibédi Varga 2003).<br />

17<br />

Notons que le russe du XIX e siècle pouvait utiliser rod au sens de ‘genre littéraire’, ce qui<br />

semble constituer un calque du français 4 .<br />

Il ressort de ces considérations étymologiques et historico-comparatives concernant rod, que<br />

ce vocable est associé en diachronie à l’idée d’une classe naturelle (dont les éléments sont réunis par<br />

une origine commune et/ou par des caractéristiques communes). Par ailleurs, son sémantisme a dû<br />

subir, à différentes époques, des influences venant des langues classiques (en particulier du grec, mais<br />

aussi du latin) et d’autres langues européennes (le français).<br />

1.3. Commentaire sur l’élément -rode : la forme du locatif<br />

Dans la structure de vrode, soulignons la forme du locatif rode (Loc. I). On sait que cette<br />

forme est concurrencée, dans l’histoire du russe, par la forme du locatif II (Loc. II) rodu. Il convient<br />

de remarquer que la forme rodu est observée aujourd’hui dans les emplois de rod qui paraissent assez<br />

archaïques, rod ayant dans ces cas la valeur, censée être originelle, de « famille, lignée, génération,<br />

race ». Cf. : Èto u nix v rodu ‘Ils ont ça dans la famille’. Dans les textes anciens, on observe les deux<br />

formes dans des emplois similaires. Mais aujourd’hui, dans son emploi « taxonomique » et son emploi<br />

grammatical, rod n’a que le locatif du type rode : v ètom rode / *rodu rastenij ‘dans ce genre des<br />

plantes’; v nekotorom rode / *rodu ‘en quelque sorte', okonanie prilagatel’nogo v ženskom rode /<br />

*rodu ‘la désinence de l’adjectif au féminin’, etc. (emplois qui sont relativement récents).<br />

Même constatation quant aux formes du génitif pour rod, cf. l’expression figée bez rodu bez<br />

plemeni ‘sans ascendance connue / sans origine noble’, mais le génitif en –u non accentué (Gén. II)<br />

sera impossible dans, par exemple Èto delo inogo roda ‘Cette affaire n’est pas du même genre / de la<br />

même sorte’ (Gén. I). Cf. également les expressions telles que iz rodu v rod ‘de génération en<br />

génération’, znatnogo rodu ‘de famille noble’, structures qui sont ressenties aujourd’hui comme<br />

vieillies, voire archaïques (exemples empruntés au dictionnaire de V. Dal’), en regard de iz roda v rod,<br />

znatnogo roda, variantes ressenties plus conformes à l’usage contemporain. En réalité, concernant ces<br />

emplois, on trouve les deux formes du génitif dans les textes anciens (selon le dictionnaire de<br />

Sreznevskij).<br />

En diachronie, c’était plus complexe. On sait que les formes rodu (Loc.) / rodu (Gén.) ne sont<br />

pas d’origine, mais qu’elles sont apparues par analogie avec le paradigme casuel de la déclinaison en<br />

*, celle des substantifs du type dom ‘maison’ (< proto-slave *doms). Historiquement, Gén. II et<br />

Loc. II des masculins remontent à la déclinaison des substantifs masculins se caractérisant par le<br />

thème en *. Les substantifs de ce type étaient peu nombreux en vieux russe 5 : dom ‘maison’, med<br />

4 Cf. (exemples fournis par Ruscorpora) : , ,<br />

<br />

, . [. . . «»<br />

(1875)] – Une même troupe, en s’alignant sur le répertoire en vogue, doit par nécessité<br />

subordonner les talents de ses comédiens à certaines spécialisations liées à un type (ou genre) des pièces qui,<br />

souvent, ne correspondent pas à leurs dons naturels.<br />

: <br />

, , [. . .<br />

(1891)] – Dans ce cas, la situation de notre romancier serait bien<br />

déterminée : il ne pourrait pas écrire dans un genre autre que le genre historique, car le type sublime n’existe plus<br />

de nos jours.<br />

Ce dernier comporte tip dans un de ses premiers sens ‘modèle idéal, réunissant à un haut degré les traits,<br />

les caractères essentiels de tous les êtres ou de tous les objets de la même nature’.<br />

5 Rappelons que par vieux russe, on entend la langue commune à tous les Slaves de l’Est (XI e -XV e s.) ; le vieux<br />

russe représente le premier état non seulement du russe actuel, mais aussi de l’ukrainien et du biélorusse qui se<br />

constituent en langues nationales après le XV e siècle. Quant au vieux slave, il s’agit d’une langue écrite élaborée<br />

dans les années 860 sur la base de l’ancien dialecte slave du sud (vieux bulgaro-macédonien) pour traduire du<br />

grec les livres saints. Le vieux slave fut longtemps utilisé (avec des variantes locales) en Russie et dans d’autres<br />

pays slaves comme langue de culture et langue d’église orthodoxe.

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