LES AVATARS DU SENS ET DE LA FONCTION DANS LE ...

hal-00765376, version 1 - 14 Dec 2012
(31’a) Ètot staryj elovek - vrode bol’nogo ‘Ce vieillard est comme un malade’.
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Il y a une autre particularité des énoncés avec srodni qui les distinguent des énoncés analogues
avec vrode. En analysant (2-4), on remarque que les situations décrites dans ces énoncés sont liés à un
rapport entre GN2 et X de type inférence. Ce rapport se présente comme "Y est tel qu’il peut aboutir à
X / peut causer X". Ainsi, (30) peut interpréter comme ‘Une véritable/ une forte passion peut dégénérer
en folie’ ;
(31) : ‘Un vieillard, qui vieillit mal, a un comportement tel et demande une attention telle que l’on finit
par le traiter comme un malade’ ;
(32) : ‘Cette attitude est tellement peu responsable, qu’elle devient de l’irresponsabilité’.
Les énoncés (30’-31’) et (30’a - 31’a) se prêtent moins à des interprétations de type inférence.
Ainsi, (30’a) peut avoir comme lecture possible : ‘Sa passion n’est pas une véritable passion/ n’est pas
une passion prototypique, mais une sorte de folie’. Ou encore : ‘Sa passion n’est pas à rapporter à la
classe des passions, mais plutôt à la classe des folies’.
Cela peut expliquer l’impossibilité de (32’), dans la mesure où la situation décrite dans (32)
est fortement marquée par le rapport d’inférence. Par ailleurs, il convient de remarquer que (32) est
une proposition de caractérisation (cf. les traduction possibles), et que nous avons ici un modèle
proche de
(32a) Takoe otnošenie bezotvetstvenno ‘Cette attitude est irresponsable’.
Or, vrode suppose que le rapport entre Y (takoe otnošenie) et X (bezotvetstvennost’) n’est pas
un simple rapport de caractérisation, mais plutôt un rapport de classification. Cependant
bezotvetstvennost’ ‘irresponsabilité’ s’interprète comme bezotvtstvennoe otnošenie ‘attitude
irresponsable’. Par conséquent, dans (32), il est impossible d’établir un rapport de type classification
entre Y et X.
Par ailleurs, dans les énoncés avec srodni Y et X appartiennent à deux syntagmes différents
(SN et SV). A la différence de Y vrode X, il est impossible d’avoir Y srodni X dans un même
syntagme, cf. :
(33) Strast’ vrode bezumija celikom oxvatila ego ‘Une passion proche de la folie s’est emparée de lui’,
mais
(33’) *Strast’ srodni bezumiju celikom oxvatila ego.
La comparaison entre les contextes susceptibles de comporter srodni et ceux avec vrode
montre qu’il faut tenir compte du rapport sémantique entre Y et X, afin de comprendre les conditions
de l’apparition de vrode. Malgré l’apparente analogie entre leurs formes internes, les mécanismes dont
relèvent les prépositions srodni et vrode, sont différents. Srodni gère un rapport de type inférence entre
Y et X. Par conséquent, srodni indique que Y et X appartiennent à une même « famille » d’objets, sans
que cette famille soit définie comme une classe. En revanche, vrode gère un rapport de type
classification (classification est à prendre dans un sens assez large, car il ne s’agit pas seulement de
classification au sens taxonomique).
1.8. Caractérisation sémantique de vrode préposition
Au vu des données lexicographique et compte tenu de la forme interne, on peut proposer pour
vrode préposition la glose suivante :
Y vrode X indique qu’un élément Y est mis en rapport (est comparé) avec un élément X,
l’élément X pouvant être considéré comme fondant une classe créée ad hoc, et Y pouvant être
associé à cette classe ; de ce point de vue, X fonctionne comme le « prototype par défaut » de
cette classe. La mise en rapport entre Y et X peut s’effectuer sur la base d’une propriété P
(explicitée ou pas).
L’élément dont nous parlons reçoit une interprétation essentiellement sémantique et peut