histoire

34^ L'ARMÉE FRANÇAISE
passage un accueil favorable. Les villes de
Vittoria, de Burgos et de Valladolid donnè­
rent des fêtes au général en chef et aux prin­
cipaux officiers. L'horreur manifestée , peu
d'années auparavant, par les Espagnols contre
un peuple qu'on leur avait représenté comme
hérétique et ennemi de l'ordre social, avait fait
place aux sentimens d'une hospitalité bien­
veillante. Les principaux du clergé venaient au-
devant des colonnes. Les paysans accouraient
sur la grande route pour voir passer des soldats
qui étaient chrétiens comme eux : il était aisé de
reconnaître que le règne de Napoléon avait en­
tièrement effacé l'antipathie de la nation catho­
lique par excellence pour la France nouvelle.
Les troupes mirent vingt-cinq jours à se
rendre à Salamanque. Les dispositions étaient
faites pour les cantonner autour de cette ville,
lorsque Junot reçut l'ordre d'entrer en Portu­
gal , et de ne pas perdre un moment, alin de
n'être pas prévenu par les Anglais à Lisbonne.
L'Empereur n'indiquait pas le chemin qu'on