histoire

PKNDANT T.A ROl'TE. 3fll
les colonnes d'infanterie se rompaient en pas­
sant à gué les rivières gonflées et débordées.
Les soldats marchèrent à la débandade. En
cessant d'être contenus par le lien de l'organi­
sation et par la présence de leurs chefs, ils res­
semblèrent non plus à une armée, mais à un
ramassis d'hommes exaspérés par la misère.
Les journées de marche étaient très-longues.
Les sentiers étroits obligeaient souvent à défiler
un à un. Dans ce pays de hautes montagnes,
le soleil restait alors à peine huit heures sur
l'horizon. On n'arrivait au gîte que très avant
dans la nuit. Et quel gîte ! presque toujours le
roc nu. Pendant les guerres d'Allemagne, un
poêle enfumé et des hôtes bienveillans faisaient
oublier aux Français les peines d'une marche
forcée. En Portugal c'était beaucoup quand,
après des fatigues plus grandes, ils trouvaient
à se recueillir sous l'abri d'un chêne vert,
quand de chétifs oliviers leur procuraient de
quoi allumer un feu qui n'avait pas assez de