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de la rivière Blanche pour se<br />
déplacer. Nos premiers colonisateurs<br />
venaient du sud de l’Ontario et<br />
de la région de Pembroke. Des<br />
terres de la Couronne leur étaient<br />
concédées. Dans le but d’encourager<br />
la colonisation, le gouvernement<br />
ontarien avait fait arpenter la région<br />
et nommé un agent des terres<br />
pour superviser l’établissement<br />
des titres et valider les achats. Le<br />
futur colon peut demander 160<br />
acres à 0,50 $ l’acre, à condition<br />
d’y construire une maison de 16<br />
pieds sur 20, de défricher 16 acres<br />
de terrain et d’y vivre trois ans.<br />
Une fois ces obligations remplies, il<br />
peut obtenir ses titres de propriété.<br />
Les nouveaux arrivants sont pour<br />
la plupart irlandais et catholiques.<br />
William Judge est le tout premier<br />
à s’établir dans notre municipalité.<br />
Ce n’est qu’un an plus tard que<br />
d’autres Irlandais aux noms de<br />
Gibbons, Keas, Sheedy et Lynch<br />
arrivent. M. Judge tenait magasin,<br />
bureau de poste et auberge. De là<br />
vient l’habitude de dire : Allons chez<br />
Judge! Ce centre rural qui a eu avec<br />
le temps son propre bureau de poste<br />
et son école a été nommé Judge.<br />
Ensuite sont arrivés des Canadiens<br />
français. Ils étaient originaires de<br />
la région de Sainte-Sophie. Avec<br />
regret, ils quittent leurs parents<br />
mais aussi leur terre rocheuse; ils<br />
désiraient cultiver le sol. La terre<br />
glaiseuse de la région, une fois<br />
bien égouttée, est productive. Ils<br />
réussissent, mais seulement après<br />
de durs labeurs. Puis d’autres qui<br />
avaient entendu parler de leur<br />
succès viennent les rejoindre. Les<br />
premières familles venues tenter<br />
leur chance dans ce nouveau pays<br />
qu’est le Témiskaming ontarien sont<br />
les Robert, Coursol, Saint-Georges et<br />
Labonté. Désiré Labonté et sa famille<br />
de 13 enfants, et Antonio Vigneault<br />
arrivent la même année, en 1907.<br />
L’année suivante, David Labonté,<br />
frère de Désiré et Denis Gosselin<br />
marié à Maria Labonté, sœur de<br />
Désiré et de David, s’y établissent<br />
avec de grosses familles. En 1909,<br />
Omer et Narcisse Rheault arrivent<br />
aussi. Nous retrouvons encore de<br />
nombreux descendants des familles<br />
Saint-Georges, Labonté, Gosselin,<br />
Rheault et Vigneault dans la région.<br />
Répondant aux besoins de la<br />
population, les Pères Oblats de la<br />
province de Québec (Ville-Marie et<br />
Notre-Dame-du-Nord) viennent à<br />
l’occasion visiter les colons et offrir<br />
les services religieux. Le premier<br />
prêtre résident est l’abbé Michy, en<br />
1913. L’abbé Joseph P. Falardeau le<br />
suit en 1914 jusqu’en 1918. Ce curé a<br />
donné son nom au nouveau hameau<br />
jusqu’alors appelé Rivière-Blanche.<br />
Peu après, en 1922, on découvre<br />
dans le rapport de Monseigneur<br />
Latulipe le joli nom de Belle-Vallée.<br />
La municipalité se forme en 1909;<br />
dans le nouveau conseil municipal,<br />
M. William Judge est maire et les<br />
conseillers sont Henry Bristow,<br />
David Littlejohn, Chas. Campbell<br />
et William Young; C. Chapman est<br />
secrétaire.<br />
On ouvre des chemins, construit<br />
des ponts. Jusque là, les bateaux<br />
assuraient le transport; passagers,<br />
animaux et courrier arrivaient par la<br />
rivière Blanche.<br />
On a choisi le nom de Casey en<br />
l’honneur de George Elliott Casey<br />
(1850–1903), journaliste et politicien<br />
ontarien. Membre du Parti libéral, il<br />
a représenté le comté d’Elgin West<br />
au Parlement de 1872 à 1900.<br />
Notre communauté, nos institutions<br />
Des Canadiens français provenant<br />
du comté de Bagot arrivent en 1911.<br />
Il s’agit d’Omer Cousineau, de Pierre<br />
Guèvremont et de Zéphyr Bergeron.<br />
En 1916, d’autres les rejoignent :<br />
Henri Drolet, Hyppolyte Pleau et<br />
Hector Verrier. En 1918, Dominique<br />
Saintonge, Nestor Denis, Adélard<br />
Presseault et Alexandre Boucher s’y<br />
établissent aussi. Ils s’installent tous<br />
à Judge, sur les bords de la rivière<br />
Blanche, dans la localité de Belle-<br />
Vallée; pour les services religieux,<br />
ils se rendent à la paroisse de Notre-<br />
Dame-du-Nord, à deux kilomètres<br />
de là.<br />
Si la fondation de la municipalité<br />
date de 1909, celle de la paroisse<br />
Notre-Dame-de-Bon-Secours de<br />
Belle-Vallée remonte à la date des<br />
premiers registres et du premier curé<br />
résident en 1913. Les installations<br />
religieuses précaires démontrent que<br />
déjà les gens aspirent au jour où ils<br />
auraient une paroisse organisée.<br />
La première chapelle, une église<br />
de bois, a été construite en 1905.<br />
Entre 1913 et 1930, huit curés s’y<br />
succèdent. En 1930 arrive le curé<br />
Joseph-Anicet Génier qui restera en<br />
charge de la paroisse pendant 44 ans.<br />
Nommer toutes les bonnes œuvres<br />
dont le mérite lui revient serait trop<br />
long. Il en est une cependant qu’on<br />
peut toujours voir aujourd’hui :<br />
l’église de pierre qu’il a réussi à<br />
ériger avec ses paroissiens.<br />
Le chanoine Génier a d’abord<br />
été curé de Silver City et de<br />
North Cobalt. À Belle-Vallée<br />
ce sera la troisième église qu’il<br />
construira. Quand le terrible feu<br />
de 1922 a partiellement dévasté le<br />
Témiscaming, son église de Silver<br />
City a été la proie des flammes.<br />
Le Chaînon, <strong>Automne</strong> <strong>2009</strong><br />
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