Automne 2009 - 425 Alouette

Malheureusement, les bonnes
nouvelles ont cessé de se succéder.
Une lettre en provenance de
Sudbury était porteuse de LA
mauvaise nouvelle pour la famille
Bourdeau d’Embrun, dans l’est
ontarien. « Grand-mère Henri nous
annonçait que Théodore avait été
tué en guerre et qu’il allait être
inhumé en Europe », se souvient
M me Bourdeau comme si c’était hier
plutôt qu’il y a de cela 66 ans.
Malgré son jeune âge, la fillette avait
développé une frayeur des nazis
et de la guerre. Elle se souvient
d’avoir vécu ce moment dans la
consternation la plus totale. L’avion
de Teddy avait été abattu en « terrain
ennemi », avait appris la famille à
l’époque. La famille Bourdeau était
atterrée. Pendant toute sa vie, Anita
allait penser à ce Théodore qu’elle
n’avait pourtant jamais connu.
La couverture du
livre Ces héros
canadiens tombés au
champ d’honneur en
Champagne-Ardenne.
L’évêque Jean-Louis Plouffe, du diocèse de
Sault-Sainte-Marie, a béni en octobre 2008
la plaque qui flanque désormais la tombe de
Théodore Doucette au cimetière communal de
Mussey-sur-Marne. Il pose en compagnie de
Jean-Luc Malherbe et Anita Bourdeau.
Si l’histoire de Théodore l’a
tellement marquée, c’est que sa mère
a toujours su garder bien vivant le
souvenir de ce jeune homme qui a
donné sa vie pour son pays à l’âge
de 24 ans. « Maman avait découpé
les deux photos de Théodore et les
avait exposées près de la statue de
la Vierge pour que l’on se souvienne
de lui et que l’on continue à prier
pour le repos de son âme. Tous les
soirs, pendant quelques années,
nous allions nous agenouiller
devant les photos, implorant la
Mère de Dieu de l’accueillir près
de son Fils », raconte-t-elle avec
beaucoup d’émotion. Au fil des ans,
ces photos tirées du Droit ont jauni
et ont finalement été rangées bien
précieusement dans un coffret de
cèdre, mais jamais Anita Bourdeau
n’a-t-elle cessé de prier pour ce
fameux Teddy et de se demander où
reposait son corps.
Le fruit du hasard
Le Chaînon, Automne 2009
Mémoires
C’est par un heureux concours de
circonstances qu’Anita Bourdeau
sera informée du lieu d’inhumation
de Théodore Doucette.
En mars 2008, elle assistait à une
conférence donnée par Marc Ryan,
alors président de la Fédération des
aînés et des retraités francophones
de l’Ontario (FAFO), à l’occasion
d’un déjeuner de l’Association
Canada-France. En guise de
remerciement, M. Ryan reçut un
livre intitulé Ces héros canadiens
tombés au champ d’honneur en
Champagne-Ardenne, livre qui
allait piquer la curiosité d’Anita
Bourdeau.
Après tout, peut-être y trouveraitelle
le nom de Théodore Doucette.
Elle demanda donc à Jean-Luc
Malherbe, membre du Club
Richelieu d’Ottawa, tout comme
elle, et un des collaborateurs à la
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