Automne 2009 - 425 Alouette

Sur les traces de Champlain
Escapades urbaines
Qui dit rivière du patrimoine ne dit
pas nécessairement éloignement.
Au contraire! Une de ces rivières est
accessible en métro! En effet, on trouve
la Humber à la station Old Mill. Mais
elle était une artère depuis longtemps.
Le portage de Toronto était tracé
depuis environ 12 000 ans lorsque
Étienne Brûlé l’emprunta, en 1615.
Les vestiges du passé humain ont
disparu sous les traits de la septième
ville d’Amérique du Nord. Son
patrimoine naturel est beaucoup
plus apparent, notamment dans
des aires de conservation comme le
centre environnemental Kortright, le
plus grand au pays. La pagaie ou la
randonnée dans le chemin du portage,
même la pêche constituent des loisirs
prisés, dans ces oasis urbaines.
La rivière Détroit est tout aussi
urbaine que la Humber. Et qui
dit rivière Détroit dit premier
établissement continu de l’Ontario
actuel… La région, occupée 400 ans
avant notre ère, a vu l’apparition
d’une importante mission vers 1650.
Lieu de défense stratégique, les
Britanniques construisirent un fort sur
ses rives en 1796. On peut d’ailleurs
encore visiter le lieu historique
national du Canada du Fort-Malden,
érigé quelques décennies plus tard.
Outre le fort, les musées, les circuits
autoguidés couchés sur papier par
la ville comme celui de Sandwich,
les croisières permettent de jeter un
regard historique sur la rivière longue
de 50 km. On peut aussi profiter des
aires vertes du secteur LaSalle pour
mettre un kayak à l’eau!
Le Chaînon, Automne 2009
Rivières caroliniennes
La Détroit est la seule rivière
patrimoniale entièrement bordée de
forêt carolinienne, mais la Grand et la
Thames permettent aussi d’admirer
cette forêt méridionale.
La rivière Grand, c’est celle de la
gorge Elora. Il y a 300 ans, loyalistes
et Européens, de l’ouest comme
de l’est, ce sont fondus au décor et
l’ont façonnée en construisant des
fonderies, distilleries et meuneries
qui parent toujours les berges de
cette rivière, longue de 290 km, mais
qui sont aujourd’hui converties en
restaurants et boutiques pleines de
cachet. Mais du nord au sud, la Grand
présente 37 aires de conservation, des
îlots inaltérés avec des marais, des
forêts, une marmite de géants, une
gorge turbulente dans laquelle l’eau
plonge entre des parois hautes de
25 m.
Pour sa part, la Thames doit sa
désignation à la flore qui la borde et
aux batailles qui se sont déroulées sur
ses rives. On tira aussi rapidement
parti du lien qu’assurait la rivière
entre London et Chatham pour le
transport de marchandises et la
construction navale. La croisière
demeure une activité de prédilection,
bien entendu, comme la randonnée.
D’ailleurs, la Thames Valley Trail, à
l’instar du sentier de la vallée Grand,
longe la rivière. Un guide permet
l’interprétation du sentier tout au long
de ses 109 km.
Histoire commerciale et militaire
Deux rivières du patrimoine ont en
commun le rôle qu’elles ont joué dans
l’histoire militaire et commerciale du
pays : les rivières Rideau et Sainte-
Marie.
La Sainte-Marie, qui passe à Sault-
Sainte-Marie, est courte, avec ses
120 km. Néanmoins, les occasions de
tourisme abondent! Du lac Supérieur
au lac Huron – à son chenal Nord,
en fait – elle constituait le cœur des
Grands Lacs en ouvrant au continent
et à ses fourrures.
Ses eaux poissonneuses ont d’abord
ravitaillé les Amérindiens. Puis,
les Européens y ont aménagé des
barrages et des écluses avant d’en
faire un passage stratégique pour les
militaires… même scénario que pour
la rivière Rideau! Ces deux rivières
ont effectivement plusieurs traits
communs.
Rivière Rideau, Burritts Rapids. Photo : Parcs
Canada.
Rivière des Outaouais. Photo : Ottawa Riverkeeper.
Rivière Rideau. Photo : Parcs Canada.