Automne 2009 - 425 Alouette

Sur les traces de Champlain
courts portages – la Mattawa astreint à
onze des 38 portages de la route entre
Montréal et le fort William, dans la
région de l’actuelle Thunder Bay.
On peut constater les périls auxquels
faisaient face les voyageurs dans le
Voyageur Heritage Centre, au parc
provincial Samuel-de-Champlain
de Mattawa, ou dans les sentiers
d’interprétation du parc, qui longent
la rivière.
Plein air, pur et dur
Trois rivières proposent une aventure
beaucoup plus authentique que
les autres : la Route frontalière des
Voyageurs et les rivières Missinaibi et
Bloodvein.
Le voyageur franco-ontarien Christian
Pilon a eu un véritable coup de
cœur pour la Route frontalière des
voyageurs, dans le nord-ouest de la
province. Cet univers
vierge – aucune
voie aérienne ne le
traverse – laisse libre
cours à l’imagination
des aventuriers
d’aujourd’hui. On
se croirait encore
à l’époque où les
invincibles pagayeurs
franchissaient des
centaines de kilomètres
en canot : 99 % des
rives de cette route de
250 km, qui s’étire du
lac Supérieur et qui
dépasse Fort Frances, ne
sont pas aménagées...
Nul besoin de son canot
ou de son kayak pour
découvrir cet univers.
L’autre 1 % permet d’en
admirer les plateaux, les
formations rocheuses
et la faune. Vous aurez
0 Le Chaînon, Automne 2009
d’ailleurs sûrement l’occasion de voir
des pygargues à tête blanche, cette
espèce menacée qui y vit en forte
concentration.
La Missinaibi, qui coule dans le Nord-
Est ontarien et qui traverse le village
de Mattice, représente l’une des routes
des pelleteries jusqu’à la rivière Moose
et à la baie James. La Bloodvein, quant
à elle, s’étire sur 300 km du parc
Woodland Caribou, dans le Nord-
Ouest ontarien, au lac Winnipeg. Ces
deux cours, que les canoteurs et les
kayakistes d’expérience aimeront,
présentent des paysages purs. Vous
vous attendrez à ce qu’un groupe de
canots d’écorce apparaisse, au détour
de la rivière.
Des trésors touristiques
Mais faisons le tour : quelles rivières
importantes manque-t-il à la liste? La
rivière des Outaouais! Cette dernière
demeurait en instance de désignation,
au moment d’écrire ces lignes.
« Une étude nationale est en cours
pour évaluer le réseau », indique
Adair Ireland-Smith, membre ontarien
du conseil d’administration du Réseau
des rivières du patrimoine canadien,
qui célèbre son 25 e anniversaire.
Cette étude vise à déterminer
quelles rivières permettraient de
bien agrémenter le Réseau, qui vise
la protection et la promotion des
rivières et qui cherche à assurer que
les principales rivières du Canada
soient gérées d’une manière durable
tout en préservant leur patrimoine
naturel et humain. « Les thèmes et
l’emplacement des rivières entrent
en ligne de compte », poursuit
M me Ireland-Smith.
Mais d’ici la désignation, on peut
profiter de chacune des rivières,
patrimoniales ou non… tant que ce
soit de façon responsable!
Rivière Missinaibi. Photo : Parcs Canada.