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Mémoires<br />
Henri Leclerc,<br />
matricule 660768<br />
par Paul Leclerc<br />
SFOHG de Toronto<br />
3 Le Chaînon, <strong>Automne</strong> <strong>2009</strong><br />
Ma mère avait une sœur qui habitait<br />
Tétreauville dans l’est de la Ville de Montréal,<br />
et mon père avait un demi-frère qui habitait<br />
tout près. Quand on visitait une famille, on<br />
visitait l’autre.<br />
Dans mes souvenirs d’enfance, Oncle Henri<br />
était un homme grand qui marchait avec une<br />
canne. Il avait combattu comme fantassin<br />
dans l’armée de terre pendant la Première<br />
Guerre mondiale. Mon père m’avait dit<br />
que pendant la guerre, il avait<br />
Pièce d’attestation pour<br />
l’enrôlement d’Henri Leclerc.<br />
transporté, brassard de la Croix-Rouge au<br />
bras, un soldat allemand blessé armé de son<br />
fusil. L’Allemand lui avait tiré dans le pied.<br />
La blessure s’infecta, devint gangreneuse et le<br />
médecin lui amputa le gros orteil. Il marchait<br />
avec une canne, car il lui était difficile de<br />
garder son équilibre sans gros orteil.<br />
Mon père m’avait raconté que son père était<br />
un homme très dur. Son premier emploi<br />
était contremaître au port de Montréal. Il<br />
fut congédié, car il était trop dur avec les<br />
débardeurs.<br />
Il avait peu d’affection pour ses enfants, et<br />
montrait peu d’intérêt envers leur avenir.<br />
Ma grand-mère poussa mon oncle à s’enrôler<br />
dans l’armée lorsqu’il était jeune, dans<br />
l’espoir qu’il apprenne un métier. Quand il<br />
s’enrôla, il déclara à l’officier recruteur qu’il<br />
avait 18 ans alors qu’il n’en avait que 16.<br />
Il faut dire qu’en 1916 les hommes s’enrôlaient<br />
volontairement, car la conscription<br />
n’a commencé qu’en 1917. Comme l’Ontario<br />
avait réduit considérablement l’enseignement<br />
du français en 1912, le journaliste politique<br />
Armand Lavergne écrit1 Il faut dire qu’en 1916 les hommes s’enrôlaient<br />
volontairement, car la conscription<br />
n’a commencé qu’en 1917. Comme l’Ontario<br />
avait réduit considérablement l’enseignement<br />
du français en 1912, le journaliste politique<br />
Armand Lavergne écrit : « … se battre pour<br />
l’Angleterre? […] qu’on nous rende nos<br />
écoles! »<br />
La situation économique était sombre sombr : en<br />
1914, les récoltes de blé avaient diminué<br />
considérablement suite à une grave<br />
sécheresse. Cette même année et en 1915, plus<br />
de 50<br />
000 personnes ont perdu leur emploi<br />
au moment où le secteur du chemin<br />
de fer,<br />
croulant sous une montagne de dettes, s’en<br />
allait à la dérive. En outre, les activités du<br />
secteur de de la construction construction ont beaucoup<br />
ralenti en raison d’un d’un manque de capitaux.<br />
1 www.crid1418.org/bibliographie/commentaries/bouvier_<br />
bach.html, consulté le 16 avril <strong>2009</strong>.