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Patronymes, etc.<br />
fils de Germain et frère utérin de ma<br />
trisaïeule Marie. Né le 20 juillet 1812<br />
à Sainte-Rose, Paul s’y marie en 1835<br />
à Marie Labelle. Cette dernière a été<br />
baptisée Marie Angèle, le 11 avril<br />
1816, en la même paroisse. Le couple<br />
s’établit apparemment dans cette<br />
localité puisqu’un premier enfant<br />
Paul y est baptisé le 19 octobre 1836.<br />
On est à l’aube de la Rébellion de<br />
1837 et de ses tristes conséquences.<br />
Quatre années de turbulence dans<br />
le pays s’écouleront et pendant ce<br />
temps, aucune trace du vécu de Paul.<br />
C’est sur les chemins de l’exode<br />
hors du Québec, au mitan du<br />
19 e siècle qu’on retrouve Paul et sa<br />
petite famille. Ils font partie de ces<br />
milliers de Canadiens-Français, y<br />
compris d’autres familles Labelle<br />
en provenance de la région de<br />
Montréal, se dirigeant vers les<br />
manufactures de la Nouvelle-<br />
Angleterre ou en route vers le<br />
territoire prometteur de l’Est<br />
ontarien, là où il y a des terres à<br />
réclamer et des lieux à nommer.<br />
Paul et Marie s’arrêtent<br />
momentanément sur une terre à<br />
L’Augmentation de Grenville, alors<br />
dans le comté de Deux-Montagnes<br />
au Québec. Pour recevoir les<br />
sacrements, ils se rendent, quand<br />
les sentiers sont praticables,<br />
jusqu’à l’église de Notre-Damede-Bon-Secours–de-la-Petite-<br />
Nation. Ils sont cités entre février<br />
1841 et juillet 1851 au registre de<br />
Montebello. Au recensement de<br />
1851 à L’Augmentation, la famille<br />
est inscrite sous La Belle. On peut<br />
s’attendre à trouver une certaine<br />
interprétation des prénoms des<br />
enfants ainsi Remi pour Régis,<br />
Alice pour Édesse... mais le tout<br />
correspond bien à cette famille.<br />
42 Le Chaînon, <strong>Automne</strong> <strong>2009</strong><br />
L’Histoire supplée largement aux<br />
raisons personnelles de Paul pour<br />
justifier son déménagement vers<br />
1853, de L’Augmentation au Québec<br />
vers le comté de Russell dans l’Est<br />
ontarien. Dans ce territoire vierge et<br />
prometteur, Paul Labelle installe sa<br />
famille sur une terre à défricher. Le<br />
couple y élève leurs enfants : Paul<br />
fils, Léon, Édesse, Régis, Célina,<br />
Adèle, Dontail (Lantail, Paul ou<br />
Nantel selon les documents).<br />
On peut imaginer les années de<br />
travail éreintant associé aux peines<br />
et misères de la vie des colons. Dans<br />
ses notes sur sa visite pastorale à<br />
Saint-Jacques de Russell, le 10 février<br />
1859, Monseigneur Guigues décrit<br />
les familles de la mission comme<br />
« étant très pauvres ». Entre 1845 et<br />
1856, les colons doivent se déplacer<br />
dans d’autres paroisses des comtés<br />
avoisinants pour les offices religieux<br />
nécessaires. Les missionnaires,<br />
venant principalement de France<br />
pour servir dans ce nouveau et<br />
immense diocèse d’Ottawa, sont<br />
peu nombreux mais d’un zèle<br />
infatigable. Leur petit nombre et<br />
l’étendue du territoire expliquent<br />
en partie le manque regrettable<br />
d’informations pour cette période<br />
difficile. Mais, vers 1856, par des<br />
chemins tout aussi impraticables, en<br />
voiture ou à pied, beau ou mauvais<br />
temps, le missionnaire dessert<br />
courageusement les fidèles de Saint-<br />
Jacques, une fois par mois, dans une<br />
petite chapelle de bois récemment<br />
construite. La future paroisse se<br />
nommera Saint-Jacques d’Embrun,<br />
rappel de Saint-Jacques-de-l’Achigan<br />
du comté de Montcalm au Québec,<br />
paroisse d’origine de la plupart<br />
des pionniers, exception faite de<br />
Paul Labelle/Lapille et de plusieurs<br />
autres colons en provenance des<br />
comtés québécois limitrophes de<br />
l’Est ontarien.<br />
Le 11 février 1859, Régis et Léon y<br />
sont confirmés par M gr Guigues.<br />
Paul fils s’y marie en 1858 à<br />
Marguerite Forest. Devenu veuf, il se<br />
remarie à Octavie Brouillette en 1871<br />
et à Elmire Landry en 1882. Léon et<br />
Julie Tessier s’unissent en 1871. Régis<br />
et Emma Gauthier en 1872.<br />
Les autres enfants quittent Embrun<br />
pour se rapprocher d’Ottawa.<br />
Dontail (inscrit Lantaille) épouse<br />
Alphonsine Lalonde à Saint-Jean-<br />
Baptiste d’Ottawa en 1874. À<br />
Cyrville, Célina prend pour mari<br />
Albert Simard en 1878. C’est à ce<br />
mariage que Paul et Marie sont<br />
dits paroissiens de ce village.<br />
Fait à noter, le 20 août 1884, soit<br />
six années plus tard, Célina et<br />
Albert, s’étant trouvé une parenté<br />
du deuxième au troisième degré,<br />
croient bon de réhabiliter leur union<br />
à Notre-Dame d’Ottawa. En effet,<br />
les grands-parents maternels de<br />
Célina sont Joseph Labelle et Marie<br />
Desjardins aussi arrière-grandsparents<br />
maternels d’Albert. En<br />
février 1880, encore en la paroisse<br />
de Cyrville consacrée à Notre-<br />
Dame-de-Lourdes, Édesse se marie<br />
à Louis Jacques, famille originaire<br />
de Sainte-Marie-de-la-Beauce. Trois<br />
ans plus tard, Thomas Jacques,<br />
le frère de ce dernier, épousera à<br />
Cyrville, Élisabeth Labelle, fille<br />
de Paul fils, d’Embrun. Quant à<br />
Adèle, a-t-elle marié, en 1874 à<br />
Cyrville, Jean-Baptiste Boursier ou<br />
Jean-Baptiste Blanchette? Ce dernier<br />
mariage est introuvable. Ses enfants<br />
seront baptisés Blanchette. Où est<br />
l’erreur? Au cours de ces alliances,<br />
aucune mention du surnom Lapille<br />
n’apparaît aux actes religieux de<br />
Cyrville ou d’Ottawa.<br />
L’arrivée de ces colons provenant<br />
des anciennes paroisses de la<br />
vallée du Saint-Laurent est le