Automne 2009 - 425 Alouette

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En 1875, John Wilson Murray
devient le premier fonctionnaire à
temps plein de la police de l’Ontario,
pourchassant sans relâche suspects
et criminels notoires. La loi sur
les agents de police de 1877 crée
officiellement le poste d’agent de
police provinciale; ces officiers
à temps partiel reçoivent une
formation et une rémunération très
limitée. Moins de 100 agents sont
nommés entre 1877 et 1909 lors de la
création de la Police provinciale de
l’Ontario (PPO).
L’année 1884 est passée dans les
annales historiques puisque les
systèmes du maintien de l’ordre
sont mis à l’épreuve par une série
sans précédent d’incidents violents
qui atteint son paroxysme avec
le meurtre de la famille Donnelly
au sud-ouest de la province. Les
résidents s’inquiètent de plus en
plus de l’absence de force policière
unifiée à l’aube du XX e siècle
avec des camps chaotiques
pour l’exploitation minière et la
construction du chemin de fer au
nord et, au sud, le non-respect
de la loi le long de la frontière
canado-américaine. En réponse à
ces préoccupations légitimes, le
gouvernement décrète le 13 octobre
1909 la création d’une force policière
provinciale.
À l’aube de la Police provinciale
de l’Ontario
Les tâches de ce nouveau corps
policier incluent les enquêtes sur les
crimes graves, le respect de la loi sur
les armes, les jeux et la pêche, l’ordre
public dans les villes minières en
régions éloignées et la surveillance
20 Le Chaînon, Automne 2009
des points frontaliers afin de
prévenir l’immigration illégale.
Vêtus de leur uniforme dès 1910,
ces officiers se voient confier la
tâche, souvent très impopulaire, de
faire respecter la loi ontarienne de
tempérance de 1916 jusqu’à 1927. La
modification à la loi sur les agents
de police de 1922 rend les comtés
responsables de leurs propres
services policiers. Aussi, avec plus
de 180 000 véhicules immatriculés
en Ontario, les agents patrouillent à
moto, appliquant le code de la route,
volet majeur du travail actuel de la
PPO.
La Police provinciale de l’Ontario
étend ses services à toutes les
régions non desservies par un corps
de police municipale dès 1940 grâce
à la loi sur les municipalités qui
habilite les municipalités à signer
une entente à partir de 1944. Durant
la Deuxième Guerre mondiale, la
PPO a un rôle de protecteur auprès
des ressources de la province et
installe en 1947 le système de
radiocommunication de police le
plus moderne de son temps. L’année
1954 apporte la première utilisation
du radar pour faire respecter le Code
de la route et l’alcooltest entre en
fonction en 1956.
Les temps modernes
La PPO entre dans une ère de
modernisation à compter de
1963, se dotant d’une structure
administrative à la grandeur de la
province et priorisant la formation
adéquate de tout son personnel. À
compter de 1970, la formation et les
opérations de la PPO comptent de
plus en plus de services spécialisés
dont la neutralisation des explosifs,
l’unité canine, la négociation en
situation de crise.
La PPO accueille ses premières
agentes de police à partir de 1974
et initie le programme de maintien
de l’ordre dans les réserves
du Programme des Premières
Nations, programme qui se solde
trois décennies plus tard par le
Bureau des services policiers des
Autochtones.
Une première mondiale, la PPO
introduit la détection des empreintes
digitales au laser en 1977. Les
voitures de patrouille entièrement
blanches apparaissent dès 1989 pour
retourner au noir et blanc en 2007.
Après un siècle de service aux
résidents de l’Ontario, la Police
provinciale est l’un des plus
importants services policiers
déployés en Amérique du Nord,
comptant plus de 5 600 agents en
uniforme, 2 200 civils, 900 agents
auxiliaires et 70 ententes de services
avec les Premières Nations. La PPO
offre une vaste gamme de services
au gouvernement provincial et à
plus de 315 municipalités grâce à
165 détachements répartis à travers
la province.
Avec une population de plus de
12 millions qui s’étend sur un
territoire de plus d’un million de
kilomètres carrés sillonnés par
72 000 kilomètres de routes, la
diversité de l’Ontario réside dans
l’étendue de ses terres et de sa
population.