the islamic review janvier 1950 - The Lahore Ahmadiyya Movement ...
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devait toujours se plaindre du manque de foi de ses<br />
disciples, bien qu’ils virent de nombreux miracles de<br />
leur maître, mais Muhammad avait un cercle de fidèles<br />
uniques dans leur dévotion à leur maître.<br />
Muhammad atteignit le zénith de la personnalité<br />
et de la moralité.<br />
Peu de personnes se remémorent leurs jours<br />
d’adversité une fois qu’ils atteignent le pouvoir.<br />
Grandeur d’âme et force d’âme seules peuvent tenir<br />
face aux vicissitudes de la vie. A celui qui possède ses<br />
qualités le changement signifie la nouveauté de<br />
circonstances qui appellent à d’autres nobles qualités<br />
telles qu’elles ne purent être exhibées dans son état<br />
passé. En fait, chaque qualité à sa propre occasion et<br />
demande des circonstances spéciales pour sa<br />
révélation. Si les tribulations donnent à l’homme sa<br />
personnalité, le succès en fait sortir la noblesse d’esprit,<br />
s’il la possède. L’humanité n’est pas seulement<br />
douceur du cœur ; elle consiste en diverses moralités,<br />
en sensibilité et rigueur, et nécessite une variété de<br />
conditions pour leur développement. Si certaines se<br />
manifestent dans la pénurie, d’autres demandent de<br />
l’abondance si elles doivent apparaître dans la<br />
perfection. A très peu des Guides de l’Humanité fut<br />
accordé le goût des deux. Mais Muhammad, pour agir<br />
en tant que parfait exemple pour l’humanité, eut à<br />
passer par chaque phase de la vie. Sa prospérité fit<br />
éclore sa générosité, sa magnanimité et sa grandeur<br />
d’âme, tandis que l’adversité lui donna l’occasion de<br />
faire preuve de patience, de courage et de confiance<br />
en Dieu.<br />
Il y a une chose en lui qui montre qu’il avait<br />
atteint le zénith de la personnalité et de la moralité et<br />
qui doit être le but final de tout effort humain, où<br />
l’homme reflète les attributs divins. Comme toutes les<br />
voies et les lois de Dieu, Muhammad est irremplaçable.<br />
Dans la victoire ou la défaite, dans la puissance ou<br />
l’adversité, dans l’abondance ou dans l’indigence, il est<br />
le même. Il présente la même personnalité. L’humilité<br />
était, par exemple, sa caractéristique principale tout au<br />
long de sa carrière. « Ses triomphes militaires », dit<br />
Washington-Irving, « ne réveillèrent ni fierté ni gloire<br />
vaine, comme ils auraient pu le faire s’ils avaient été<br />
motivés par des visées égoïstes. Dans la période de sa<br />
plus grande puissance il conserva les mêmes manières<br />
simples et la même apparence que dans les jours<br />
d’adversité. Loin d’affecter un comportement césarien,<br />
il était contrarié quand, en entrant dans une pièce,<br />
quelque inhabituel témoignage de respect lui était<br />
présenté. Si domination universelle il visait, c’était<br />
l’empire de la foi ; quant au pouvoir temporel qui<br />
grandissait dans ses mains, comme il en usait sans<br />
ostentation il ne prit aucune mesure pour le perpétuer<br />
dans sa famille ».<br />
Les humbles manières de Muhammad.<br />
« Après qu’il soit devenu le souverain de<br />
l’Arabie, il conserva toujours ses rapports fraternels<br />
avec tous les croyants. Il n’eut pas à s’entourer de<br />
gardes ou de vigiles ; il se déplaçait de manière simple<br />
parmi les frères, lui le guide, le conciliateur, l’ami digne<br />
THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong><br />
de confiance ». « Même au zénith de son pouvoir<br />
matériel le bon sens de Muhammad », dit Gibbon,<br />
« méprisa les pompes de la royauté ; l’apôtre de Dieu<br />
était soumis aux tâches ménagères de la famille ; il<br />
allumait le feu, balayait le sol, trayait les brebis,<br />
reprisait de ses propres mains ses chaussures et ses<br />
habits de laine. Dédaignant la pénitence et le mérite<br />
d’un ermite, il observa, sans effort ni vanité, le frugal<br />
régime d’un Arabe et d’un soldat. Dans des occasions<br />
solennelles, il régala ses compagnons avec une<br />
abondance d’hospitalité ; mais dans sa vie familiale,<br />
plusieurs semaines pouvaient passer sans qu’un feu ne<br />
soit allumé dans l’âtre du Prophète ». J’ajouterai un<br />
dire consigné, laissé par Nôtre Dame Aïcha, à ces<br />
citations que j’ai, exprès, faites en application d’un<br />
proverbe arabe qui dit que le meilleur des témoignages<br />
vient de l’autre camp : « Pendant tout un mois,<br />
ensemble nous n’allumâmes aucun feu pour préparer<br />
nos victuailles ; nôtre nourriture ne consistait en rien<br />
d’autre que des dattes et de l’eau, à moins que<br />
quelqu’un nous envoie de la viande. La maisonnée du<br />
Prophète n’eut jamais du pain de blé deux jours<br />
successifs » 1 .<br />
Ce fut la vie qu’il mena et telles étaient ses<br />
humbles habitudes lorsque toute l’Arabie était à ses<br />
pieds. L’entière cité de Médine grandit en richesse<br />
dans les derniers jours de sa vie. Partout il y avait de<br />
l’or et de l’argent, et pourtant la maison de sa propre<br />
fille ne montrait de signe de richesse, aucune trace de<br />
luxe ou de confort. Le jour-même de sa mort, ses<br />
seuls actifs résidaient en quelques piécettes, une part<br />
en partit pour satisfaire une dette et le reste fut<br />
1 Dans la collection de Tirmidi connue comme le Jami’<br />
il est écrit que le Prophète et sa famille furent<br />
affamés pendant de nombreuses nuits successives,<br />
parce qu’ils ne trouvaient rien à manger le soir. Une<br />
fois, aucun feu ne fut allumé pendant deux mois dans<br />
la maison du Prophète. Aïcha le confia à Urwa bin<br />
Zubair, qui lui demanda ce qu’ils mangeaient. Aïcha<br />
répondit : « De l’eau et des dattes. Parfois les voisins<br />
nous envoyaient du lait de chèvre, et nous le<br />
buvions ». Dans Bukhari, Livre de Riqaq, il est écrit<br />
que le Prophète ne mangea jamais de miche de pain.<br />
Sahl bin Sad rapporte que le Prophète n’eut jamais la<br />
chance de profiter de la fleur de farine, qui est<br />
connue en Arabie sous le nom de Huwwar an-naqi<br />
(farine blanche tamisée). Il lui fut demandé s’il n’y<br />
avait pas de tamis à l’époque du Prophète. Il dit :<br />
« Non, il n’y en avait pas ». Des gens lui demandèrent<br />
comment ils retiraient le son de blé. Il répondit :<br />
« Nous le soufflions avec nôtre souffle. Ce qui restait<br />
était malaxé ». Aïcha rapporte que le Prophète ne<br />
connut jamais la satiété pendant toute la période de<br />
l’Exil à sa mort. Anas rapporte qu’une fois il vînt au<br />
Prophète et une fois devant lui il vit que le Prophète<br />
avait attaché un morceau de tissu très serré autour<br />
de sa taille. Quand il s’enquerra de la raison d’une<br />
telle pratique, un des Compagnons lui répondit : « A<br />
cause de la faim ».