the islamic review janvier 1950 - The Lahore Ahmadiyya Movement ...
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prestige considérable en Afrique depuis le début de la<br />
Première Guerre Mondiale. Pour citer de son discours :<br />
« Faites attentions à l’Europe, je<br />
vous le dis. L’on se souviendra que les Européens<br />
furent, en Afrique, avant 1914, considérés presque<br />
comme des demi-dieux ».<br />
Il est évident que le Ministre des Affaires<br />
Etrangères de la nouvelle Italie démocratique est<br />
mécontent car les peuples d’Afrique ne considèrent<br />
plus les Européens comme des « demi-dieux ». Le<br />
Comte Sforza continua en disant :<br />
« Les Africains ont vu les horreurs et<br />
la honte de la première guerre mondiale qu’ils<br />
regardèrent – et ils n’étaient pas loin d’avoir raison –<br />
comme une guerre civile ».<br />
Il est également évident que le Ministre des<br />
Affaires Etrangères de la nouvelle Italie démocratique<br />
considère « horreurs et honte » la guerre parmi les<br />
nations européennes, même contre le nazismefascisme.<br />
Il préfère plutôt assujettir éternellement les<br />
peuples colonisé d’Afrique et d’ailleurs.<br />
Le Comte Sforza prévînt les nations<br />
européennes que si elles perdaient l’Afrique, l’Europe<br />
deviendrait « le petit hameau de l’Asie Orientale ».<br />
Pour citer plus loin dans son discours :<br />
« Les Européens du Comité se<br />
souviendront qu’il y a six mille ans l’Europe était un<br />
petit hameau d’Asie Orientale. L’Asie revient à la<br />
grandeur à laquelle elle a droit, mais si nous échouons<br />
en Afrique, je me demande si l’Europe ne deviendra<br />
pas la misérable péninsule qu’elle fut il y a six mille<br />
ans ».<br />
Ce que nous voyons là est plus que suffisant<br />
pour prouver que l’intention des leaders de la nouvelle<br />
Italie démocratique est de garder l’entier continent<br />
africain sous l’éternelle domination des puissances<br />
européennes, sinon « l’Europe deviendra la misérable<br />
péninsule qu’elle fut il y a six mille ans ».<br />
Dans ce discours, le Comte révèle clairement<br />
son inquiétude et sa peur profonde d’une grande et<br />
puissante Asie. Le Comte Sforza, comme beaucoup de<br />
leaders dans les pays coloniaux, est alarmé parce que<br />
l’Europe a perdu presque toute l’Asie. Le Comte et ses<br />
amis ont clairement démontré leur hostilité ouverte à<br />
la lutte légitime des peuples d’Indonésie, du Viêt-Nam,<br />
du Malaya et d’autres parties de l’Asie pour leur liberté<br />
et la libération de leurs pays respectifs de<br />
l’assujettissement étranger. La plupart de ces nations<br />
ont souffert de siècles d’exploitation, de répression et<br />
d’oppression européennes.<br />
Apparemment, le Comte Sforza a cru que la<br />
décision sur la question des anciennes colonies<br />
italiennes était une affaire sous la juridiction exclusive<br />
des nations européennes. Nous citons l’une de ces<br />
phrases répétées à ce sujet dans son propre discours :<br />
« Voulons-nous créer en Afrique<br />
l’impression que l’Europe est incapable de parvenir à<br />
un accord, ou plutôt l’impression que l’Europe est<br />
capable de parvenir à un accord... ».<br />
La réaction des membres non-européens du<br />
Comité vînt plus tôt que prévu. En fait, un délégué<br />
asiatique fit remarquer que « peut-être le Comte<br />
Sforza pensait-il qu’il s’adressait à une Assemblée<br />
THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong><br />
Européenne plutôt qu’à l’auguste Assemblée des<br />
Nations Unies ».<br />
Pendant son discours, le Comte Sforza parla<br />
longuement de la coopération européenne et du grand<br />
instrument de l’Union Européenne proposée alors. Au<br />
cours de son discours, il mentionna fréquemment<br />
l’union économique et douanière franco-italienne et<br />
d’autres.<br />
Le Ministre des Affaires Etrangères de la<br />
nouvelle Italie démocratique a clairement dévoilé, en<br />
avance, ses intentions d’utiliser les Quatre Points du<br />
Président Truman comme un moyen d’exploiter<br />
« chaque partie de l’Afrique aux mains d’une Europe<br />
Unie ». Nous comprenons que les Quatre Points du<br />
Président Truman au Discours Inaugural proposaient<br />
que les Etats-Unis fournissent une assistance<br />
technique et autre pour les pays du monde en sousdéveloppement.<br />
Selon les déclarations du Comte<br />
Sforza, l’Italie avait l’intention d’utiliser le plan dans<br />
des buts autres que ceux proposés par le<br />
gouvernement de parrainage.<br />
Le Ministre Italien des Affaires Etrangères<br />
déclara que les Italiens résidant dans les anciennes<br />
colonies africaines sont des « Afrikaners » comme<br />
ceux d’Afrique du Sud. Pour le citer un peu plus loin :<br />
« Ces hommes ne sont plus de<br />
simples Italiens, ils sont aussi des Afrikaners, comme<br />
leurs équivalents fermiers et industriels d’Afrique du<br />
Sud ».<br />
Cette déclaration du Comte Sforza causa un<br />
grand choc et une vive inquiétude en Somalie. La<br />
raison pour laquelle nôtre peuple s’est senti si inquiet<br />
n’est pas difficile à comprendre. Les Somalis<br />
connaissent l’horrible situation prévalant aujourd’hui<br />
en Union Sud-Africaine 1 .<br />
Il n’est pas besoin d’explication détaille sur ce<br />
sujet particule puisque le monde entier est au courant<br />
de la situation déplorable de là-bas. Voici ce qu’un<br />
correspondant américain dit de l’Afrique du Sud dans<br />
un article publié dans le New York Times du 18<br />
septembre 1949 :<br />
« Dans l’Afrique du Sud voisine, le<br />
Premier Ministre Malan et ses Nationalistes –<br />
franchement pro-Nazis lors de la dernière guerre –<br />
apparient sans relâche leur politique d’expansion avec<br />
l’apar<strong>the</strong>id, la doctrine que l’Amérique appellerait<br />
suprématie blanche ou Jim-Crownisme. L’apar<strong>the</strong>id de<br />
là-bas a déjà dépouillé les natifs du peu de parole<br />
qu’ils avaient au gouvernement, et cela va aussi loin<br />
que dans l’installation de comptoirs séparés dans les<br />
bureaux de poste pour les natifs et pour les blancs.<br />
Cela s’applique également aux « colorés » - métis et<br />
Indiens d’Asie – et est aussi antisémite... ».<br />
Aujourd’hui, les peuples d’Afrique font<br />
l’expérience de la même peur que l’Europe subit sous<br />
le régime nazi-fasciste. A ce moment les peuples<br />
d’Europe vivaient dans le péril et l’incertitude. Leur<br />
existence même était quotidiennement en grand<br />
danger. La Seconde Guerre Mondiale était l’inévitable<br />
conséquence de ce danger et de cette peur. Au final,<br />
la guerre se termina dans un résultat satisfaisant : la<br />
destruction du fléau des forces nazies et fascistes et la<br />
1 L’apar<strong>the</strong>id (le trad.)