lui et le renforça avec des hôtes que vous ne vîtes point, et fit du mot de ceux qui mécrurent le plus faible ; et le mot de Dieu, c’est lui le plus haut ; et Dieu est le Puissant, le Sage ». Le long de la route les partisans (les ansar) affluèrent jusqu’au Prophète ; ils prirent les rênes de sa chamelle et le prièrent de s’installer parmi eux. Mais le Prophète leur répondit : « Laissez ma chamelle aller ; elle obéit à la commande de Dieu ». Le Prophète aura sa mosquée érigée et pourra accomplir la prière solennelle du Vendredi (Salat al-Jumua) pour la première fois avec les Banu Salim, quand il passa parmi eux sur le chemin. Arrivé à Médine il logea chez l’ansari Abu Ayyub. L’inauguration de l’ère hégirienne par le Calife Omar. Peu de temps après cela Muhammad fut à même de rassembler les tribus arabes et de les unifier sous la bannière de l’Islam, mettant ainsi fin aux querelles tribales destructives qui avaient prévalues parmi eux aux temps préislamiques. Ainsi fut établi en Arabie un gouvernement central fort et respecté. Par conséquent, il est naturel que les Musulmans célèbrent l’Hégire et la considèrent comme l’avènement d’une ère nouvelle dans l’histoire des Arabes et commencent leur histoire depuis cette année-là. Les spécialistes ne sont pas d’accord sur le jour exact de l’Hégire. Selon des sources au<strong>the</strong>ntiques, elle eut lieu le 8 Rabi de l’an 1 (20 septembre 622). La fixation de l’Hégire comme commencement de l’ère musulmane date du Calife Omar. Les traditions qui essaient de tracer cette décision du temps du Prophète lui-même sont dénuées de toute probabilité. Selon une autre tradition, Yala Ibn Umayya, le gouverneur d’Abu Bakr au Yémen, fut le premier à en faire usage, mais l’opinion qu’elle date du Calife Omar est de loin la plus prévalente. Il est raconté que le Calife Omar, après avoir réglementé l’administration des finances et composé les registres et les prélèvements des taxes, se trouva dans l’embarras au moment de dater, ou bien plutôt il lui fut reproché de ne pas dater du tout. Abu Musa al- Ashari lui écrivit : « Vous nous envoyez des lettres sans dates ». Le Calife discuta de l’affaire avec ses officiers, et après enquête des coutumes des Grecs et des Perses, il fut décidé d’établir une ère. Certains proposèrent la date de la naissance du Prophète, mais cette date n’était pas certaine. Ali aurait alors proposé de faire de l’Hégire le début de cette ère, puisqu’elle marquait la date à laquelle le Prophète commença à assumer un pouvoir souverain. Cette décision advînt l’année 17 ou 18 ; d’autres, pourtant, disent 16, mais l’opinion générale est l’année 17. Avant la fixation de cette date, les Arabes se référaient à « l’année de l’Eléphant ». Après la migration du Prophète à Médine, Omar choisit l’année de l’Hégire comme an 1 ; mais comme le calendrier était déjà fixé par le Coran, les mois furent retenus et Muharram fut retenu comme le mois premier, parce que les affaires reprennent alors après le pèlerinage. L’ère débuta alors, non pas avec le jour de l’Hégire, mais avec le premier jour du mois de Muharram de THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong> l’année hégirienne. Le premier jour tomba un vendredi, et correspondait au 16 Tammuz (juillet) 933 de l’ère séleucide et 622 du calendrier julien. Les causes qui menèrent à l’adoption de Muharram comme premier mois de l’année hégirienne. Il est intéressant d’expliquer comment Muharram fut fait premier mois de l’année hégirienne. Muharram est un adjectif qualifiant Safar, soit les deux premiers mois dans l’Arabie préislamique, et Muharram qualifiait les deux Safars qui appartenaient aux mois sacrés, et il devînt petit à petit le nom du mois luimême appelé maintenant Muharram, c’est-à-dire, le mois sacré. L’année arabe commençait, comme pour les Juifs, en automne. Après que le Prophète ait interdit l’insertion de mois intercalaires dans le Coran (Chapitre : Immunité), le 1 er Muharram, le début de l’année, passa par toutes les saisons de l’année, qui consistait dès lors en douze mois lunaires et qui avait seulement 354 ou 355 jours, comme c’est toujours le cas aujourd’hui. « Reporter (le mois sacré) », statue le Coran, « n’est qu’un ajout à l’incroyance, par quoi ceux qui mécroient sont égarés, le violant une année et le sacralisant une autre, pour qu’ils puissent être d’accord sur le nombre de mois que Dieu a fait sacrés, et par là, violent ce que Dieu a fait sacré ». Le mois sacré est souvent cité dans le Coran. Il est écrit dans la sourate al-Baqara (la Génisse) : « Ils demandent quant au mois sacré – sur le combat pendant celui-ci. Dis : Le combat pendant celui-ci est une affaire grave ; et entraver le chemin de Dieu et Le dénier et gêner les Hommes sur leur chemin jusqu’à la mosquée sacrée et en expulser les gens, tout cela est bien plus grave pour Dieu ». Al-Muharram, le premier mois de l’ère hégirienne, a 30 jours parmi lesquels, en sus du premier comme début de l’année, les suivants sont particulièrement distingués : le 9 ème comme jour de jeûne pour les ascètes chiites ; le 10 ème comme l’anniversaire de la tragédie de Kerbela (61 A.H.), pendant laquelle al-Hussein bin Ali 1 fut tué, et conséquemment, le grand jour de deuil des Chiites commémoré par des pèlerinages aux lieux saints du chiisme, en particulier Kerbela ; le 16 ème comme le jour de la sélection de Jérusalem comme Qibla 2 ; et le 17 ème comme le jour de l’arrivée de l’Eléphant à la Mecque duquel les Arabes dataient leur histoire. En conséquence, il va de soi que les Musulmans célèbrent le premier jour de l’Année Hégirienne. Néanmoins, il n’est pas historiquement enregistré qu’ils célébrèrent ce jour du vivant du Prophète ou pendant le règne du Calife Abu Bakr. Pendant le règne du Calife Omar, ils se piquèrent d’un 1 Fils d’Ali précédemment cité et de Fatima la fille du Prophète, petit-fils, donc, de ce dernier, massacré par le calife Yazid qui s’amusa avec sa tête décapitée (le traducteur). 2 Direction de la prière.
intérêt spécial pour la célébration de ce jour, et depuis la veille de l’année hégirienne a été célébrée avec grande pompe et gloire et l’organisation de la cérémonie reçut un intérêt particulier depuis les gouvernements abbassides et fatimides. Le Calife THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong> montait à dos de cheval et une multitude de tous rangs rejoignait la procession qui passait par les rues principales, et des repas et des pourboires formaient une partie de la célébration de ce festival.