distribué aux personnes nécessiteuses qui vinrent chez lui demander la charité. Les habits dans lesquels il rendit son dernier soupir étaient rapiécés. Son entière propriété étant alors dépensée, le Prophète selon les THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong> rapports consignés aurait remarqué : « Nous de la catégorie des Prophètes n’héritons des autres pas plus que nous laissons quoi que ce soit aux autres en héritage ».
THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong> QUAND ET COMMENT DEBUTA L’ERE HEGIRIENNE, PAR LE DR. HASSAN IBRAHIM HASSAN Evènements menant à l’Exil de Muhammad de la Mecque à Médine. La migration du Prophète Muhammad de la Mecque à Médine fut le point de départ de l’ère musulmane. La naissance du Prophète eut lieu à l’année de l’Eléphant, année pendant laquelle Dieu apporta la défaite à l’armée d’un certain Abraha, le gouverneur du roi d’Abyssinie au Yémen, qui tentait de conquérir la Mecque. Ainsi l’année de l’Eléphant est considérée comme l’apparition d’une ère nouvelle dans l’histoire de la vie nationale des Arabes. Cet incident historique fut tellement important que les Arabes avaient l’habitude de dater leur histoire de cette année. Il pava également le chemin pour l’acceptante de la foi musulmane et de la lutte pour sa diffusion. Avant l’avènement de l’Islam les Arabes faisaient leurs offrandes à leurs dieux. Dans cette société où le paganisme prévalait, Muhammad était envoyé dans ce monde avec la mission prophétique de proclamer qu’il n’y avait qu’un Dieu. Il invita ses compatriotes à abandonner l’idolâtrie, mais son message ne reçut d’eux que raillerie et mépris, et ils voyaient les progrès de la nouvelle religion avec une haine et une insatisfaction croissantes. Ils réalisaient que le triomphe du nouvel enseignement signifiait la destruction de la religion et de la dévotion nationales, et la perte de la richesse et du pouvoir des gardiens de la Kaaba sacrée. Ses disciples eurent à endurer la plus cruelle persécution. Comme le Prophète Muhammad n’était pas capable de soulager ses disciples persécutés, il leur conseilla de prendre refuge en Abyssinie, et à la cinquième année de sa mission (en 615), onze hommes et quatre femmes traversèrent [la Mer Rouge] pour l’Abyssinie où ils reçurent un accueil complaisant du roi chrétien de ce pays. Pendant trois ans les Banu Hashim, à qui Muhammad appartenait, auraient été cloîtrés dans un quartier de la ville, excepté durant les mois sacrés, pendant lesquels toute guerre cessait à travers l’Arabie, et une trêve était faite pour que les pèlerins puissent visiter la Kaaba sacrée, le centre de la religion nationale. Muhammad profitait de ces périodes de pèlerinage pour prêcher aux diverses tribus qui venaient à la Mecque. La perte de sa fidèle épouse Khadija, suivie de celle de son oncle Abu Talib qui soutenait Muhammad et le défendait, le plongèrent dans un immense chagrin et l’exposèrent une nouvelle fois aux insultes et au mépris. Il se mit en route pour Taïf, une ville à une centaine de kilomètres de la Mecque ; mais ses déclarations ne firent qu’attiser la raillerie et le mépris de son peuple païen, qui, sans pitié, lui jeta des pierres et l’expulsa de la ville. Son retour à la Mecque, toutefois, fit son succès plus désespéré encore, et l’agonie de son âme donna cette expression qu’il mit dans la bouche de Noé : « Ô mon Seigneur, certainement j’ai appelé mon peuple nuit et jour ; et mon appel ne les fit que s’échapper un peu plus. Et vraiment, aussi souvent que je les appelais, que tu puisses leur pardonner, ils se mettaient les doigts dans les oreilles et s’enroulaient dans leurs vêtures, et persistaient dans leur erreur, et ils sont dédaigneusement dédaigneux ». A l’époque du pèlerinage annuel, Muhammad prêchait l’Islam dans les campements des diverses tribus, mais ses mots étaient rejetés avec moquerie. Néanmoins, les pèlerins de Médine, alors appelée Yathrib, étaient engagés depuis longtemps dans une rivalité amère et mortelle entre les Khazraj et les Aws. Quand ces pèlerins retournèrent chez eux ils invitèrent leur peuple à la foi. Quand le moment du pèlerinage vînt encore, une députation de Yathrib rencontra Muhammad à Aqaba et lui donnèrent leur parole d’obéir à ses enseignements ; ils retournèrent à Yathrib en tant que missionnaires de l’Islam, et ainsi préparèrent le terrain à la rapide diffusion de la nouvelle foi de foyer en foyer. Les persécutions des Quraysh grandissent en férocité et le Prophète décide de quitter la Mecque. L’année suivante, quand le moment du pèlerinage, une nouvelle fois, fit son apparition, un groupe de convertis vint de Yathrib à la Mecque et invitèrent le Prophète à prendre refuge à Yathrib loin de la furie de ses ennemis et lui jurèrent allégeance comme leur prophète et leur chef. Aussitôt que les nouvelles de cette décision secrète atteignirent les Quraysh, la persécution s’accentua de nouveau contre les Musulmans, et Muhammad leur conseilla d’émigrer à Yathrib ; ils se mirent en route par petits groupes. Le Prophète luimême partit en compagnie d’Abu Bakr. Il laissa Ali derrière pour rendre certains dépôts confiés par leurs propriétaires. Ali resta trois jours à la Mecque et put enfin rejoindre les émigrants. La tribu des Quraysh, à qui le Prophète appartenait, souhaitait l’assassiner et entrèrent le matin dans sa maison ; mais ils n’y rencontrèrent qu’Ali. Ils se précipitèrent alors à la poursuite de Muhammad sur la route de Médine. Quand il en entendit parler, il se cacha avec Abu Bakr dans une grotte, et Dieu voulu qu’une araignée tisse sa toile à l’entrée de sa grotte. Quand les Quraysh virent la toile, ils pensèrent qu’il était impossible que quelqu’un soit à l’intérieur et passèrent leur chemin. L’histoire explique l’allusion dans le Coran : « Si vous ne l’aidez pas, Dieu certainement l’aida quand ceux qui mécrurent l’expulsèrent, lui le second de deux, quand ils furent tous les deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : Ne te chagrine pas, sûrement Dieu est avec nous. Alors Dieu fit descendre sa tranquillité sur