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the islamic review janvier 1950 - The Lahore Ahmadiyya Movement ...

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commence parmi les siens – parce que dans un ou<br />

deux cas, des proches d’Aïcha bénéficièrent de sa<br />

charité. Et ensuite un « examen minutieux de toutes<br />

les sources » mène la très charitable biographe « à<br />

conclure qu’Aïcha ne se ménagea pas en biens<br />

matériels ni n’autorisa-t-elle sa piété à réduire sa<br />

liberté sociale ». Alors tout rapport, pourtant faible ou<br />

même fabriqué, doit être accepté s’il parle d’une<br />

faiblesse, et doit être rejeté s’il parle d’un bien ou<br />

d’une grande qualité. C’est en réalité le principe de<br />

base qui guida Madame Abbott dans l’écriture de la vie<br />

d’Aïcha, et ainsi pour elle, « les traditions musulmanes<br />

vinrent avec le temps pour dessiner une image d’une<br />

Aïcha ascète et dévote dont le principe directeur dans<br />

la vie était de vivre dans la foi, en espérer la<br />

récompense et pratiquer gratuitement la charité ». Et<br />

ce fut alors dû aux exagérations musulmanes du futur<br />

si Aïcha « vînt à être hautement classée non<br />

seulement parmi les sages mais aussi parmi les saints<br />

de l’Islam orthodoxe ».<br />

L’esprit occidental échoue à comprendre<br />

certaines contradictions apparentes dans la vie<br />

des chefs religieux musulmans et des saints.<br />

Il est vrai qu’Aïcha, sans parler de son rôle de<br />

grand pédagogue religieux et comme menant une vie<br />

plus ou moins ascétique, prit part à certaines activités<br />

politiques dans la communauté musulmane. Pour un<br />

esprit occidental, juif ou chrétien, cela peut sembler<br />

une contradiction, donc les rapports décrivant ses<br />

activités religieuses ou ses manières charitables et<br />

ascétiques doivent être rejetés comme des<br />

exagérations venues plus tard, mais de telles<br />

contradictions sont des faits réels dans l’histoire<br />

primaire de l’Islam. Même les régisseurs d’un vaste<br />

empire dans les premiers temps de l’Islam, des<br />

hommes tels Abu Bakr, Omar, Osman et Ali, portaient<br />

des habits rapiécés et vivaient comme des travailleurs<br />

ordinaires. Ce ne fut que pour trois ou quatre mois<br />

dans sa vie qu’Aïcha eut à jouer un important rôle en<br />

politique. L’occasion vînt quand le troisième calife<br />

Osman fut tué par certains leaders rebelles et qu’Ali fut<br />

élu Calife. Les Musulmans se divisèrent en deux camps.<br />

Talha et Zubair menèrent le mouvement qui exigeait<br />

l’exécution des assassins d’Osman sans délai, alors<br />

qu’Ali, dans de pareilles circonstances, se considérait<br />

comme incapable de franchir une telle étape. Aïcha se<br />

joignit à Talha et Zubair après quelques temps, quand<br />

elle trouva que le Calife ne faisait rien pour<br />

appréhender les assassins de son prédécesseur. Elle<br />

fonda son cas sur les versets suivants du Saint Coran :<br />

« Et si deux parties d’entre les croyants se<br />

querellent, faites la paix entre eux ; mais si l’un d’eux<br />

agit mal envers l’autre, combattez celui qui agit mal<br />

jusqu’à ce qu’il retourne à l’autorité de Dieu » (49:9).<br />

Subséquemment, une bataille fut engagée à<br />

Bassora. Dans le gros de la bataille, Talha et Zubair<br />

THE ISLAMIC REVIEW JANVIER <strong>1950</strong><br />

rencontrèrent Ali et s’entendirent pour mettre fin au<br />

combat, mais tous les deux furent assassinés par<br />

quelques fauteurs de troubles parmi les partisans d’Ali.<br />

Ali veilla sur Aïcha avec honneur et se comporta<br />

comme un fils vertueux. Et Aïcha retourna au travail<br />

qui l’occupait depuis. Elle alla jusqu’aussi loin que<br />

prendre part à une guerre quand elle pensait que la<br />

justice et la vérité l’imposaient. Ce ne fut pas un parti<br />

politique qu’elle rejoignit ; c’était, comme elle le<br />

pensait, la cause de la Vérité. Elle n’hésita pas à<br />

trouver à redire à Osman quand elle pensait qu’il était<br />

en tort, et quand il fut assassiné elle pensa qu’il était<br />

de son devoir de le venger. Similairement elle se<br />

joignit au mouvement contre Ali quand ce dernier,<br />

d’après elle, échoua dans son devoir de venger le sang<br />

d’Osman, mais sans rancune contre lui puisqu’elle était<br />

convaincue de son innocence. Qu’Aïcha prenne part à<br />

la politique fut un évènement extraordinaire, mais<br />

peut-être eut-il lieu pour montrer que même les<br />

femmes pouvaient prendre part à la politique quand le<br />

besoin s’en faisait sentir.<br />

Madame About se trouve incapable d’une vue<br />

charitable sur les mots prononcés par Aïcha à la fin de<br />

sa vie : « Je souhaiterais sombrer dans le plus complet<br />

oubli ». Ces mots furent prononcés quand Ibn Abbas<br />

vînt la voir durant sa dernière maladie. Il commença<br />

par déclamer quelques-unes de ses distinctions et<br />

parla des bénéfices accordés aux Musulmans grâce à<br />

elle. Ce fut quand elle entendit ces mots de louange<br />

qu’Aïcha prononça les mots cités plus haut. D’évidence,<br />

ce qu’elle voulait dire par là est qu’il aurait été bien<br />

meilleur pour elle s’il lui avait été épargné d’entendre<br />

de telles louanges, parce que les louanges directes<br />

peuvent générer en soi des sentiments d’allégresse.<br />

Des sentiments d’humilité et de modestie, qui<br />

remplissent les cœurs de tout homme de Dieu,<br />

génèrent un sentiment d’indignité dans la Grande<br />

Présence de Dieu. A une occasion il fut demandé à<br />

Aïcha à quoi l’on voyait qu’un homme était un pécheur<br />

et elle répondit : « Quand il pense qu’il est juste ».<br />

Madame Abbott est consciente du haut degré de<br />

perfection spirituelle d’Aïcha. « Les références sont<br />

nombreuses », dit-elle, « dans les traditions sur sa vie<br />

de prière et de crainte de Dieu, comme observé dans<br />

ses paroles ainsi que dans ses actes. Elle s’adonnait<br />

des fois, il semble, à des lectures pleines de larmes du<br />

Coran et à de longues périodes de jeûne et de<br />

prières ». Mais quand Madame Abbott en arrive à<br />

l’interprétation des derniers mots d’Aïcha, elle refuse<br />

de suivre cette opinion qui est en accord avec son<br />

attitude de piété et de prière – que ce furent des mots<br />

jaillissant d’un profond sentiment religieux de sa<br />

propre indignité – et suggère : « ou ne sourdaient-ils<br />

pas, plutôt, d’une âme fatiguée, terriblement déçue<br />

par la vie ? ». L’auteur prouve ainsi que son esprit est<br />

plein de forts préjugés contre ce grand personnage<br />

dont elle a entrepris d’écrire la vie.

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