03.07.2013 Views

orphelins Baudelaire

orphelins Baudelaire

orphelins Baudelaire

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Hector s’attarda une seconde, comme s’il attendait un mot<br />

de Klaus, puis il redisparut sans bruit, et l’on n’entendit plus<br />

que les corbeaux, tout à leurs activités matinales.<br />

Violette et Prunille se tournèrent vers leur frère, un peu<br />

étonnées de son silence – même si, à vrai dire, Hector s’était<br />

montré si décevant qu’elles pardonnaient à Klaus sa froideur.<br />

Mais Klaus n’était pas en train de bouder, pas du tout. Klaus<br />

avait les yeux sur le dernier poème d’Isadora et, dans la lueur de<br />

l’aube, ses sœurs virent ses traits s’éclairer. Mieux : il lui venait<br />

un sourire, un de ces sourires intérieurs, comme lorsqu’on<br />

sourit tout seul.<br />

Sourire tout seul est assez rare, à moins de lire un livre drôle<br />

ou de voir quelqu’un qu’on déteste se renverser du café sur la<br />

cravate. Mais le cachot ne contenait ni livres drôles ni café à se<br />

renverser sur la cravate, et Klaus avait donc forcément une<br />

autre raison de sourire.<br />

Klaus souriait tout seul parce qu’il avait une idée, une idée<br />

qui changeait tout. Et, lorsqu’il tendit à ses sœurs le nouveau<br />

poème d’Isadora, elles eurent une petite idée de ce qui faisait<br />

sourire Klaus.<br />

102

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!