03.07.2013 Views

orphelins Baudelaire

orphelins Baudelaire

orphelins Baudelaire

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— Et il nous a enfermés dedans, continua Isadora. C’était<br />

pour garder l’œil sur nous, tout en vous faisant la chasse. Notre<br />

seule chance de sortir de là, c’était vous…<br />

Ils arrivaient au bout de la ruelle. Ils se turent et,<br />

prudemment, Duncan passa la tête à l’angle. Il fit signe que la<br />

voie était libre, tourna à droite et reprit :<br />

— Donc, il fallait vous faire passer un message. Mais<br />

comment ? Et s’il tombait en de mauvaises mains ? C’est<br />

Isadora qui a eu l’idée de cacher dans un poème l’endroit où<br />

nous étions. La première lettre de chaque vers fournissait une<br />

lettre du mot à trouver…<br />

— Ça s’appelle un acrostiche, précisa Isadora. Un vieux truc<br />

qui remonte à l’Antiquité. Mais c’est Duncan qui a trouvé<br />

comment vous faire livrer les messages. Il avait fait un exposé<br />

sur les corbeaux, un jour, et il était d’avis que ceux de V.D.C.<br />

devaient passer la nuit sur le seul grand arbre du coin. Tous les<br />

matins, j’écrivais un distique, puis l’un de nous deux sortait le<br />

bras par le bec de la fontaine…<br />

— Là, il y avait toujours un corbeau perché, expliqua<br />

Duncan. Alors, à tâtons, on lui enroulait le bout de papier<br />

autour d’une patte. Le papier était tout mouillé, il collait donc<br />

bien.<br />

Sur quoi Isadora conclut :<br />

— Et l’idée de Duncan était, ma foi, exacte : la nuit, le<br />

papier sec se déliait de la pâte.<br />

— C’était risqué, commenta Violette.<br />

— Pas plus que de prendre le temps de nous délivrer au lieu<br />

de filer, fit remarquer Duncan. Une fois de plus, vous avez<br />

risqué votre vie pour nous. Merci.<br />

— Vous laisser en plan ? se récria Klaus. C’était une idée que<br />

nous rejetions absolument.<br />

Isadora lui pressa la main très vite et reprit le fil de leur<br />

récit :<br />

— Pendant ce temps, Olaf rusait pour faire d’une pierre<br />

deux coups : mettre la main sur votre fortune et se débarrasser<br />

d’un vieil ennemi à lui.<br />

— Jacques, c’est ça ? dit Violette. L’autre soir, quand il nous<br />

a vus, il a voulu nous dire quelque chose, mais il n’a pas eu le<br />

116

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!