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orphelins Baudelaire

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ses complices ne pourraient plus vous faire de misères. Qu’en<br />

pensez-vous ?<br />

Ce qu’ils en pensaient ? Ils n’en savaient trop rien.<br />

D’un côté, c’était tentant. L’idée de vivre dans les airs avait<br />

quelque chose d’excitant, et celle de fausser compagnie au<br />

comte Olaf ne manquait pas de charme non plus. Les yeux sur<br />

sa petite sœur, Violette songeait à la promesse faite à leur mère<br />

de veiller à la sécurité de ses cadets. Les yeux sur Hector, Klaus<br />

se disait que, de toute la ville, il était le seul à se soucier d’eux<br />

vraiment, le seul digne du rôle de tuteur. Les yeux sur le ciel du<br />

soir, Prunille revoyait en pensée la féerie de l’envol des<br />

corbeaux, les cercles qu’ils décrivaient dans les airs. Quelle<br />

ivresse on devait ressentir, là-haut, tous ses soucis laissés au<br />

sol !<br />

D’un autre côté, vivre à jamais dans les airs ne semblait pas<br />

la solution idéale. Prunille n’était encore qu’une toute-petite,<br />

Klaus n’avait même pas treize ans et Violette n’en avait que<br />

quatorze, ce qui n’est pas un âge très avancé. Chacun d’eux avait<br />

ses projets, ses rêves, il semblait un peu prématuré d’y renoncer<br />

si tôt dans la vie.<br />

Les coudes sur la table de la cuisine, les enfants examinaient<br />

la proposition d’Hector et se disaient que, dans les airs, ils<br />

risquaient de n’être pas tout à fait dans leur élément – pas tout<br />

à fait comme des poissons dans l’eau.<br />

— Priorité aux urgences ! résolut Violette soudain. Avant de<br />

nous engager pour le restant de nos jours, tirons Duncan et<br />

Isadora des griffes du comte Olaf.<br />

— Et sauvons Jacques du bûcher, dit Klaus.<br />

— Albico, ajouta Prunille ; autrement dit : « Et démêlons le<br />

mystère de V.D.C., le vrai V.D.C., cette fois. »<br />

Hector soupira.<br />

— Vous avez raison. Commençons par là, même si tout ça<br />

me donne la chair de poule. Bien, emmenons Prunille au pied<br />

de l’arbre, puis nous irons à la grange, où sont la bibliothèque et<br />

l’atelier. Nous voilà repartis pour une nouvelle nuit blanche, si<br />

je comprends bien. Espérons qu’au moins nous ne ferons pas<br />

chou blanc.<br />

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