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orphelins Baudelaire

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— Leucophrys ! s’écria Prunille ; autrement dit : « J’ai une<br />

idée : ce sont les corbeaux qui livrent les messages ! »<br />

Violette ouvrit de grands yeux.<br />

— Les corbeaux ? Mais comment ?<br />

— Loïdya ! répondit Prunille ; autrement dit :<br />

« J’en suis sûre. Personne, absolument personne ne s’est<br />

approché de l’arbre cette nuit, et au petit jour le bout de papier<br />

est tombé de ses branches. »<br />

— J’ai entendu parler de pigeons voyageurs, dit Klaus, des<br />

oiseaux spécialisés dans la transmission de messages. Mais des<br />

corbeaux voyageurs, jamais.<br />

— Peut-être qu’ils sont corbeaux voyageurs sans le savoir,<br />

suggéra Violette. Peut-être que Duncan et Isadora attachent ces<br />

bouts de papier aux corbeaux d’une manière ou d’une autre – en<br />

les leur glissant dans le bec, ou dans les plumes. Et ensuite,<br />

pendant leur sommeil, les bouts de papier tombent… Si c’est le<br />

cas, Isadora et Duncan sont en ville. Bon, mais où ?<br />

— Kô ! fit Prunille, son petit doigt sur le deuxième poème.<br />

— Prunille a raison, s’écria Klaus, tout excité. Isadora écrit :<br />

« Nul mot jusqu’au matin… » Ça veut sans doute dire qu’elle<br />

poste ses petits mots le matin. Si c’est le cas, le matin, les<br />

corbeaux sont rive gauche.<br />

— Raison de plus pour aller rive gauche ce matin, décida<br />

Violette. Primo, on sauve Jacques du bûcher ; secundo, on<br />

cherche les Beauxdraps. Bien joué, Prunille ! Maintenant, filons<br />

réveiller Hector et en route ! Le bûcher, ils doivent l’allumer en<br />

début de matinée.<br />

— Crédié ! fit Prunille, autrement dit : « Hé ! il n’y a pas une<br />

seconde à perdre ! »<br />

Sans perdre une seconde, les enfants traversèrent la<br />

bibliothèque – et les sœurs <strong>Baudelaire</strong> n’en crurent pas leurs<br />

yeux. Comment Klaus avait-il fait pour dénicher des données<br />

utiles au milieu de cette profusion ? Les derniers rayons étaient<br />

si haut perchés qu’il fallait une triple échelle pour les joindre, les<br />

premiers si bas placés qu’il fallait ramper pour lire les titres. Il y<br />

avait là des volumes si épais qu’ils semblaient impossibles à<br />

soulever, d’autres si minces qu’ils en étaient presque invisibles.<br />

Certains avaient l’air si rébarbatifs qu’ils vous donnaient envie<br />

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