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Fiches synthèses sur l'eau potable et la santé humaine

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Groupe scientifique <strong>sur</strong> <strong>l'eau</strong> Institut national de <strong>santé</strong> publique du Québec<br />

Fiche BHAA Mai 2003<br />

croissance des bactéries (Santé-Canada, 2002; Payment, 1999). Puisqu’un réseau ayant un traitement<br />

efficace <strong>et</strong> un chlore résiduel libre adéquat devrait distribuer une eau ayant une quantité de BHAA<br />

n<strong>et</strong>tement inférieure à 500 colonies par ml (Geldreich <strong>et</strong> al., 1972), il est logique d’utiliser ce<br />

paramètre comme indicateur général de <strong>la</strong> qualité microbienne de l’eau distribuée. Il est important de noter<br />

que 50 % des prélèvements faits pour analyse des BHAA, en vertu du règlement québécois, doivent<br />

être prélevés en bout de réseau (article 12); les pratiques usuelles font cependant que l’exploitant<br />

procède à des échantillonnages ailleurs, notamment dans des secteurs du réseau qui pourraient être<br />

jugés à risque pour diverses raisons, comme un faible débit ou un chlore résiduel libre inadéquat.<br />

RISQUE SANITAIRE<br />

La très grande majorité des BHAA que l’on r<strong>et</strong>rouve dans l’eau <strong>potable</strong> sont non pathogènes.<br />

Cependant, certaines espèces peuvent être des pathogènes opportunistes, c’est-à-dire qu’elles peuvent<br />

causer des infections chez des individus dont le système immunitaire est affaibli (Rusin <strong>et</strong> al., 1997).<br />

Typiquement, les BHAA sont constituées de genres comme Achromobacter, Aeromonas, Bacillus,<br />

Clostridium, Corynebacterium, F<strong>la</strong>vobacterium, Klebsiel<strong>la</strong>, Legionel<strong>la</strong>, Mycobacterium, Proteus,<br />

Pseudomonas, Serratia <strong>et</strong> Xanthomonas. (Geldreich <strong>et</strong> al.; 1972; Rusin <strong>et</strong> al., 1997).<br />

Les études épidémiologiques qui ont tenté de démontrer un lien entre les concentrations de BHAA<br />

dans l’eau de consommation <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> n’ont pas permis d’obtenir une conclusion<br />

probante (Payment <strong>et</strong> al., 1991; Edberg <strong>et</strong> al., 1997). Cependant, plusieurs auteurs ont émis des<br />

inquiétudes en rapport avec le risque pour <strong>la</strong> <strong>santé</strong> publique associé à <strong>la</strong> présence éventuelle dans<br />

l’eau <strong>potable</strong> de bactéries potentiellement pathogènes (Rusin <strong>et</strong> al., 1997). On cite, par exemple,<br />

Pseudomonas aeruginosa, une cause importante d’infections nosocomiales, Aeromonas sp., un genre<br />

susceptible de causer de <strong>la</strong> diarrhée, ou encore Legionel<strong>la</strong> pneumophi<strong>la</strong>, qui, inhalé, est responsable<br />

de <strong>la</strong> légionellose <strong>et</strong> de <strong>la</strong> fièvre de Pontiac (Rusin <strong>et</strong> al., 1997). D’autres auteurs ont procédé à des<br />

études de cytotoxique <strong>et</strong> démontré qu’un faible nombre des bactéries isolées (1 à 3 %) pouvaient<br />

induire des dommages directs aux cellules <strong>humaine</strong>s (Lye <strong>et</strong> Dufour, 1991; Payment <strong>et</strong> al., 1994;<br />

Edberg <strong>et</strong> al., 1997). À <strong>la</strong> lumière de <strong>la</strong> littérature actuelle, il semble que le risque en lien direct avec<br />

l’exposition aux BHAA dans l’eau <strong>potable</strong>, que ce soit par ingestion ou inha<strong>la</strong>tion, est probablement<br />

faible ou inexistant pour les personnes en bonne <strong>santé</strong> (Edberg <strong>et</strong> al., 1997). Par ailleurs, le risque est<br />

potentiel, mais non démontré, pour les personnes immunodéprimées (Reasoner, 1990; Robertson,<br />

1995; Edberg <strong>et</strong> al., 1997; Payment, 1999), ainsi que pour les très jeunes enfants <strong>et</strong> les personnes<br />

âgées (Geldreich <strong>et</strong> al., 1972; Robertson, 1995; Matanosky <strong>et</strong> Ray, 1996).<br />

La détection des BHAA à des concentrations supérieures à 500 ufc/ml peut être indicatrice d'une<br />

possible interférence avec le décompte des coliformes totaux qui serait alors sous-estimé. Dans un tel<br />

contexte, il est recommandé d'utiliser <strong>la</strong> méthode de détection des coliformes avec des substrats<br />

chromogéniques ou des méthodes enzymatiques (voir fiches Coliformes totaux <strong>et</strong> Escherichia coli).<br />

Fiche rédigée par :<br />

Patrick Levallois, Benoît Lévesque<br />

<strong>et</strong> les membres du Groupe scientifique <strong>sur</strong> l’eau de l’Institut national de <strong>santé</strong> publique du Québec<br />

Citation suggérée pour <strong>la</strong> présente fiche :<br />

Groupe scientifique <strong>sur</strong> <strong>l'eau</strong> (2003), Bactéries hétérotrophes aérobies <strong>et</strong> anaérobies<br />

facultatives, Dans <strong>Fiches</strong> <strong>synthèses</strong> <strong>sur</strong> <strong>l'eau</strong> <strong>potable</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>humaine</strong>, Institut national de<br />

<strong>santé</strong> publique du Québec, 3 p.<br />

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