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Fiches synthèses sur l'eau potable et la santé humaine

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Groupe scientifique <strong>sur</strong> l’eau Institut national de <strong>santé</strong> publique du Québec<br />

Fiche Cyanobactéries <strong>et</strong> cyanotoxines Juin 2004<br />

Mise à jour : juill<strong>et</strong> 2008<br />

DESCRIPTION<br />

Cyanobactéries<br />

CYANOBACTERIES ET CYANOTOXINES<br />

(EAU POTABLE ET EAUX RÉCRÉATIVES)<br />

Les cyanobactéries, aussi appelées algues bleu-vert, sont des bactéries Gram négatif qui se répartissent<br />

en 150 genres regroupant quelque 2000 espèces (AFSSA-AFSSET, 2006; Duy <strong>et</strong> al., 2000). Longtemps<br />

considérées comme des algues en raison de leur capacité à réaliser <strong>la</strong> photosynthèse, des analyses plus<br />

approfondies de leur ultrastructure à partir de <strong>la</strong> microscopie électronique ont permis de démontrer<br />

qu’il s’agissait de bactéries photosynthétiques appartenant aux organismes procaryotes (Carmichael,<br />

1994; Chorus <strong>et</strong> Bartram, 1999; Pitois <strong>et</strong> al., 2000). D’un diamètre compris entre 3 <strong>et</strong> 10 µm (Duy <strong>et</strong><br />

al., 2000), les cyanobactéries peuvent se r<strong>et</strong>rouver sous forme unicellu<strong>la</strong>ire, fi<strong>la</strong>menteuse ou en<br />

colonies (AFSSA-AFSSET, 2006; Chorus <strong>et</strong> Bartram, 1999).<br />

Cyanotoxines<br />

Environ 40 espèces de cyanobactéries sont capables de produire différentes substances toxiques (Duy <strong>et</strong><br />

al., 2000). Appelées cyanotoxines, ces substances sont regroupées en quatre c<strong>la</strong>sses : les neurotoxines,<br />

les hépatotoxines, les cytotoxines <strong>et</strong> les endotoxines de nature lipopolysaccharidique (Funari <strong>et</strong> Testai,<br />

2008; Codd, 2005).<br />

Agissant <strong>sur</strong> le système nerveux, les neurotoxines sont des alcaloïdes <strong>et</strong> comprennent l’anatoxine-a,<br />

l’anatoxine-a(s), <strong>la</strong> saxitoxine ainsi que <strong>la</strong> néosaxitoxine. Ces deux dernières sont principalement<br />

synthétisées par des dinof<strong>la</strong>gellés <strong>et</strong> sont responsables d’intoxications alimentaires après consommation<br />

de fruits de mer (Carmichael, 1994; Chevalier <strong>et</strong> al., 2001). La saxitoxine <strong>et</strong> <strong>la</strong> néosaxitoxine peuvent<br />

également être produites par Aphnizomenon flos-aquae (Chorus <strong>et</strong> Bartram, 1999), mais elles ont<br />

rarement été r<strong>et</strong>rouvées en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, des échantillons provenant du <strong>la</strong>c<br />

Champ<strong>la</strong>in ne contenaient pas de saxitoxines, mais elles ont cependant déjà été identifiées dans les<br />

États du New Hampshire, de <strong>la</strong> Floride <strong>et</strong> de l’A<strong>la</strong>bama (US EPA, 2001).<br />

Jusqu’à maintenant, deux types d’hépatotoxines ont été identifiés : les microcystines <strong>et</strong> <strong>la</strong> nodu<strong>la</strong>rine.<br />

Les microcystines sont des heptapeptides cycliques <strong>et</strong> comptent quelque 60 variantes qui se<br />

distinguent par <strong>la</strong> présence d’un certain nombre d’acides aminés pouvant se substituer en couple en<br />

2 endroits précis de <strong>la</strong> structure de base. La leucine (L), l’arginine (R) <strong>et</strong> <strong>la</strong> tyrosine (Y) sont les acides<br />

aminés les plus souvent rencontrés <strong>et</strong> <strong>la</strong> microcystine-LR (leucine-arginine) est <strong>la</strong> plus répandue <strong>et</strong><br />

étudiée (Santé Canada, 2002). Bien que de structure molécu<strong>la</strong>ire simi<strong>la</strong>ire aux microcystines, <strong>la</strong><br />

nodu<strong>la</strong>rine est un pentapeptide cyclique qui se r<strong>et</strong>rouve plus rarement dans l’environnement.<br />

Enfin, <strong>la</strong> cylindrospermopsine est un alcaloïde cytotoxique qui n’est pas apparenté chimiquement aux<br />

microcystines ni aux nodu<strong>la</strong>rines (Duy <strong>et</strong> al., 2000 Elle produit des eff<strong>et</strong>s toxiques au foie, mais<br />

également aux reins <strong>et</strong> possiblement à d’autres organes tels que le thymus <strong>et</strong> le cœur (Funari <strong>et</strong> Testai,<br />

2008; Humpage, 2008; AFSSA-AFSSET, 2006; Duy <strong>et</strong> al., 2000). C<strong>et</strong>te toxine est principalement<br />

produite par <strong>la</strong> cyanobactérie Cylindrospermopsis raciborskii, qui a longtemps été considérée comme<br />

une espèce tropicale ou subtropicale, mais qui, depuis quelques années, est également r<strong>et</strong>rouvée en<br />

Europe <strong>et</strong> en Amérique du Nord <strong>et</strong> du Sud (van Appeldoorn <strong>et</strong> al., 2007; AFSSA-AFSSET, 2006).<br />

Les endotoxines lipopolysaccharidiques sont des constituants de <strong>la</strong> membrane cellu<strong>la</strong>ire des cyanobactéries,<br />

comme des autres bactéries Gram négatif (Hunter, 1998; Chorus <strong>et</strong> Bartram, 1999; Pitois <strong>et</strong> al., 2000).<br />

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