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T4 - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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monta tout <strong>de</strong> suite à 8 %, lors <strong><strong>de</strong>s</strong> élections. Cicéron1 le dit en ces termes :<br />

Fœnus ex triente Idib. Quint. factum erat bessibus.<br />

Les <strong>de</strong>niers publics, en Bithynie, du temps <strong>de</strong> Trajan, ne pouvaient trouver<br />

d’emprunteurs à 12% par an. Pline le jeune en rendit compte à l’empereur, qui<br />

fit baisser l’intérêt2.<br />

L’usura uncia, dit Forcellini, plus souvent nommée unciaria, était <strong>la</strong> douzième<br />

partie <strong>de</strong> l’usura centesima3.<br />

L’usage <strong>de</strong> ce prêt légal à 1 % par an est prouvé par <strong>la</strong> loi <strong><strong>de</strong>s</strong> XII tables, qui<br />

stipu<strong>la</strong> ne quis unciario fœnore plus exercer<strong>et</strong>.<br />

L’unciarius hœres, d’après Ulpien (XXX, XXXIV, § 12), est héritier pour une once ou <strong>la</strong><br />

douzième partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> succession. De même unciarium fœnus, dans Tite-Live,<br />

c’est-à-dire l’usura uncia, <strong>et</strong>, dans le même auteur, semunciarium ex unciario<br />

fœnus factum, représentent <strong>la</strong> douzième <strong>et</strong> <strong>la</strong> vingt-quatrième partie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

centesima ou <strong>de</strong> l’intérêt à 12 %. Enfin, Festus (v. Unciaria) nous apprend qu’une<br />

loi Unciaria, <strong>de</strong> fœnore unciario, fut portée par L. Sul<strong>la</strong> <strong>et</strong> Q. Pompeius Rufus.<br />

Ainsi donc, pour établir qu’uncia, unciaria usura, unciarium fœnus signifient 1 %<br />

par mois ou 12 % par an, comme as <strong>et</strong> centesima, il faudrait qu’as <strong>et</strong> uncia,<br />

l’unité <strong>et</strong> le douzième <strong>de</strong> l’unité, l’once <strong>et</strong> <strong>la</strong> livre enfin, eussent eu, chez les<br />

Romains, <strong>la</strong> même signification <strong>et</strong> <strong>la</strong> même valeur, ce qui est tout à fait<br />

inadmissible.<br />

Les meilleurs critiques <strong>et</strong> les <strong>hommes</strong> <strong>de</strong> loi les plus habiles évaluent asses ou<br />

centesimæ usuræ à 12 %, <strong>et</strong> les unciariæ à 1 % par an. G. Noodt4, Gravina5,<br />

Heineccius6, Montesquieu7, Fr. Gronovius8, Saumaise9, M. Pastor<strong>et</strong>10 adoptent<br />

unanimement c<strong>et</strong>te interprétation, admise aussi par Gibbon11.<br />

Je me suis cru obligé <strong>de</strong> rapporter en détail toutes les preuves tendant à fixer le<br />

taux <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> l’argent pendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> république romaine, parce<br />

que c<strong>et</strong>te question, quoiqu’elle eût été traitée par les <strong>hommes</strong> les plus habiles,<br />

était encore controversée. L’ancien adage, renvoyer aux calen<strong><strong>de</strong>s</strong> grecques, <strong>et</strong> le<br />

terme d’usura unciaria, avaient établi le préjugé que l’intérêt légal <strong>de</strong> l’argent,<br />

chez les Romains, était à 1 % par mois, ou 12 % par an.<br />

En 303, l’intérêt légal <strong>de</strong> l’argent avait été fixé à 1 %. En 429, <strong>la</strong> contrainte par<br />

corps fut abolie, <strong>et</strong> les créanciers n’eurent plus d’action que sur les biens <strong>de</strong> leurs<br />

débiteurs. C<strong>et</strong>te année, dit Tite-Live (VIII, 28), fut pour le peuple romain comme<br />

une ère nouvelle <strong>de</strong> sa liberté, puisque ce fut <strong>de</strong> ce moment que les débiteurs<br />

cessèrent d’être livrés à l’esc<strong>la</strong>vage.<br />

1 Ad Attic., IV, 15, t. I, p. 421.<br />

2 L<strong>et</strong>tres, X, 62, 63, éd. Schæff. Sous le quatrième consu<strong>la</strong>t <strong>de</strong> ce prince on trouve un intérêt 2 ½ % par an.<br />

Borghesi, Dissert. sur <strong>la</strong> table alimentaire Bebbiana <strong>et</strong> Cornel., Bull. <strong>de</strong> l’Inst. archéol., an 1835, p. 151. Un<br />

intérêt à 3 %, usura quadrantaria, se trouve mentionné dans le Digeste.<br />

3 Dicitur unciaria, quia sicut uncia est assis para duo<strong>de</strong>cima, ita hæc usura para est duo<strong>de</strong>cima centesimæ quæ<br />

est velut as. Enciaria usura omnium levissima <strong>et</strong> centesimæ opposite, qua scilic<strong>et</strong> unum pro centum, non<br />

singulis mensibus, sed singulis annis solvebatur. Gloss., v. Uncia.<br />

4 De fœnore <strong>et</strong> usuris, t. I, p. 175, éd. 1767.<br />

5 Opp., p. 205, 210.<br />

6 Antiq. ad Instit., III, tit. XV, sqq., éd. Haubold, 1822.<br />

7 Esprit <strong><strong>de</strong>s</strong> Lois, XXII, c. 21, 22, <strong>et</strong> Défense <strong>de</strong> l’Esprit <strong><strong>de</strong>s</strong> Lois, chap. Usure, t. IV, p. 294, éd. in-12, 1769.<br />

8 De pec. v<strong>et</strong>., III, 13, p. 213, 227.<br />

9 Loc. cit.<br />

10 Mém. <strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>sse d’Histoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> Littérature ancienne, t. III, p. 314.<br />

11 Déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’Empire rom., t. XI, p. 159, tr. fr.

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