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Le mystère du verbe - Contrepoint philosophique

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La seconde partie <strong>du</strong> texte est consacrée à une comparaison entre le langage et les<br />

formules mathématiques. Cette partie est plus logique que la précédente, elle ne contient<br />

aucune affirmation déroutante et ne s'appuie pas sur les contradictions. <strong>Le</strong>s phrases se<br />

succèdent simplement, sans surprise, sans effet de style ni rupture. <strong>Le</strong>s idées développées<br />

sont les mêmes que celles de la première partie, mais elles sont exprimées cette fois par le<br />

biais de la comparaison et de l'analogie.<br />

La dernière partie cerne de près son objet pour aussitôt le mettre en question et lui<br />

donner ainsi même son véritable sens. Elle se termine par une série de phrases interrogatives<br />

et au conditionnel, dans lesquelles le sujet parlant <strong>du</strong> monologue se dévoile. L'auteur <strong>du</strong><br />

monologue sort de son anonymat et se met en avant pour aussitôt montrer qu'il n'est qu'un<br />

possédé et que, par conséquent, il est secondaire par rapport à une puissance mystérieuse<br />

qui le précède et lui succède. <strong>Le</strong> sujet parlant est donc en même temps l'objet de son sujet,<br />

c'est-à-dire, l'objet, la cible <strong>du</strong> langage. La fin <strong>du</strong> monologue se conclut donc sur un<br />

renversement par lequel se manifeste la vérité qui est sujet <strong>du</strong> monologue. Mais cette vérité<br />

que Novalis cherche à toucher d'aussi près que possible ne se laisse formuler que sous forme<br />

d'interrogation: vouloir l'affirmer et la définir positivement c'est en même temps la perdre.<br />

Car ce n'est pas celui qui parle qui possède et atteint la vérité, mais bien plutôt la vérité qui<br />

s'empare et inspire celui qui la cherche.<br />

Ce qui semble à première vue n'être que confusion et tâtonnement est en réalité le résultat<br />

d'une subtile acuité et d'une pensée très profonde, voire infinie. C'est ce que nous allons<br />

essayer de montrer par une analyse qui suit le texte de près.<br />

«C'est au fond une drôle de chose que de parler et d'écrire;»<br />

Cette première affirmation frappe à cause de l'adjectif närrisch qui est employé pour<br />

qualifier une chose a priori sérieuse et profonde. D'emblée Novalis crée une distance entre le<br />

lecteur et son mode de pensée habituel. Parler et écrire n'est donc pas ce que l'on pense à<br />

première vue. Ce que l'on croyait être hautement élevé est en fait rabaissé à une chose un

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