Lettre de Jean-Léon Prevost – avec illustrations

coup dʹavoir traversé sauf, sinon tout à fait sain, cet été rude et difficile, une première an‐
née surtout. Jʹai vu aussi que vous nʹaviez pas de souci pénible au sujet de vos études;
vous avez raison de vous remettre pour cela, comme pour tout, aux mains de Dieu. Je crois
quʹil est selon ses vues que nous y songions sérieusement pour la réouverture des cours.
Jʹespère toujours que votre séjour à Rome et la haute surveillance du Cercle S t ‐Michel ne
feraient point obstacle à ce que vous suiviez vos études, soit au Collège Romain, soit au‐
trement, si on voyait quelque autre établissement où vous pussiez y pourvoir plus com‐
modément et peut‐être plus brièvement. La présence de M. Vrignault pourrait vous prêter
appui pour la surveillance du Cercle quʹil partagerait peut‐être avec vous, dans une cer‐
taine mesure au moins.
Un jeune religieux de la Congrégation de S t ‐Camille de Lellis, fort connu de M.
Risse et qui reçoit en ce moment lʹhospitalité chez nous à Vaugirard, sʹen retournant à sa
Congrégation à Rome, M. Morel, nous disait quʹen leur ordre, on fait chez eux‐mêmes des
cours préparatoires pour le sacerdoce et quʹils sont faits par quelques‐uns de leurs Pères,
fort habiles théologiens et moralistes distingués. Ces cours, spécialement faits pour des re‐
ligieux, sont plus courts, parce quʹon sʹétend moins sur les matières peu pratiques pour
ceux qui ne se destinent pas à lʹenseignement des hautes sciences ecclésiastiques, le droit
canon en particulier, très longuement développé au Collège Romain. Comme des sujets
étrangers à sa Congrégation suivent ces cours, M. Morel pensait quʹils pourraient être dʹun
bon usage pour les membres de notre famille religieuse. Il va retourner à Rome; vous
pourriez en causer avec lui et me dire ensuite ce que vous en pensez. M. Morel croit aussi
que les membres de sa Congrégation, qui sont tous consacrés à lʹassistance spirituelle et
temporelle des malades, pourraient vous être utiles en bien des cas pour vous‐mêmes et
pour ceux qui vous intéressent; vous en conférerez avec lui tous, à son retour très pro‐
chain.
Si vous deviez trouver trop de difficultés réelles pour suivre à Rome vos études, ou
si votre santé ne sʹaccommodait pas définitivement de ce séjour, nous aviserions à vous y
faire remplacer; bien quʹil y eût peut‐être quelque embarras à le faire, on saurait néan‐
moins le surmonter.
Adieu, mon bien cher ami; vous vivez tous parmi nous, tant votre souvenir y est
puissant, tant les sympathies y sont vives à votre endroit, pour tous; croyez particulière‐
ment au tendre dévouement de
Votre affectionné ami et Père
Le Prevost
1330 à M. Caille
Avis de MLP. sur la question de la propriété des immeubles de lʹŒuvre dʹAmiens; importance dʹavoir une posi‐
tion indépendante; dangers de la reconnaissance dʹutilité publique. Retour de M. Girard à Paris.
Vaugirard, 27 août 1868
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
M. de Varax mʹa dit, dans sa dernière lettre, lʹissue de vos conférences avec M. Ca‐
cheleux, concernant la propriété des deux maisons de la rue S t ‐Jacques et de la rue des Wa‐
telets. Si jʹai bien compris, on a fait une sorte de partage qui attribue la rue des Watelets à
lʹadministration que représente M. Cacheleux, et la rue S t ‐Jacques à vous. Si lʹon considère
1295