Lettre de Jean-Léon Prevost – avec illustrations

938 à M. Guillot
MLP. veille, avec attention et ménagement, à ce que, pour le départ de ses frères de la maison dʹArras, ʺtout se
dispose aussi mesurément quʹil se pourraʺ.
Vaugirard, 18 avril 1864
Bien cher ami et fils en N.S.,
M. Halluin vous a dit, je pense, que, pour entrer dans les vues de Mgr dʹArras et
pour mettre ses enfants sous une direction plus proprement ecclésiastique quʹil nʹavait pu
le faire jusquʹici, il sʹassociait quelques jeunes prêtres du diocèse qui prennent avec lui la
direction de lʹœuvre et vont rendre inutile la coopération que nous y donnions depuis plu‐
sieurs années.
Je ne sais pas bien précisément à quel moment M. Halluin compte se séparer de nos
frères; il me semble que ce doit être bientôt, car ils peuvent avoir quelque difficulté à
prendre leur position avec les nouveaux aides qui sʹadjoignent à notre cher M. Halluin;
écrivez‐moi, je vous prie, sans aucun retard ce que vous sentez et jugez à cet égard. Pour
vous, cher enfant, qui avez plus dʹexpérience, jʹavais dit à M. Halluin quʹil nʹy aurait pas,
sans doute, dʹinconvénient à ce que vous restiez une quinzaine à Arras après lʹarrivée des
associés nouveaux de lʹœuvre, si le bien des choses le demande et si M. Halluin y voit une
nécessité pour sa maison. Ecrivez‐moi au plus tôt sur tout cela en simplicité et confiance;
M. Halluin ne désire, comme moi, que la gloire de Dieu, il ne trouvera pas mauvais que
nous veillions, lui et moi, à ce que tout se dispose aussi mesurément quʹil se pourra.
Assurez nos frères de ma tendre affection et croyez vous‐même, cher enfant, à tous
mes sentiments de paternel dévouement en N.S.
Le Prevost
938‐1 à M gr Angebault
Projet dʹétablir à Angers une œuvre pour de jeunes ouvriers. Pour remplacer ʺlʹappui de la famille absente ou
incompétenteʺ. Etablir un Orphelinat pourrait aussi être envisagé. Conditions nécessaires pour bien poser les
fondations. Mais le développement de la Congrégation est ʺde beaucoup la plus intéressante de nos Œuvresʺ.
Vaugirard, 20 avril 1864
Monseigneur et vénéré Père,
Je suis, avec tous les nôtres, profondément touché de lʹaimable et paternelle bonté
avec laquelle vous avez bien voulu vous occuper du projet dʹétablissement dʹune petite co‐
lonie de notre Congrégation dans votre ville épiscopale357 ; le désir de nous trouver enfin
tout près de vous serait assurément la raison la plus forte pour nous porter à la réalisation
de cette pensée. Elle reste néanmoins encore peu précise dans notre esprit à cause de lʹin‐
certitude absolue où nous sommes sur la nature de lʹœuvre que nous pourrions établir et
surtout quʹon souhaiterait nous voir établir pour répondre aux besoins les plus pressants
du pays.
Pour ce qui nous regarde, il me semble quʹen résumant bien nos forces, il ne nous
serait pas absolument impossible de commencer à Angers ou ailleurs un établissement
modeste dʹabord et susceptible de prendre successivement quelque développement.
Lʹœuvre que nous aimerions le mieux entreprendre serait une œuvre de protection ou pa‐
357 C’est le 6 mai 1865 que les Frères de St-Vincent-de-Paul prirent la direction du patronage de Notre-Dame des Champs, à Angers.
976