Lettre de Jean-Léon Prevost – avec illustrations

site et le consulter sur la possibilité de recueillir quelques aumônes dans la ville; ce serait
un moyen moins direct de lui faire connaître les besoins de vos œuvres. M. Lantiez a une
partie de sa famille à Cambrai; peut‐être consentirait‐il, sur votre demande, à vous re‐
commander à quelques‐uns de ses parents.
Je bénis le bon Dieu qui vous fournit quelques occasions dʹexercer votre zèle pour le
bien des âmes, cʹest là notre vocation; soyez bien assuré quʹen vous mettant tout entier aux
mains de ce bon Seigneur, Il saura vous employer comme un instrument docile en ses des‐
seins de miséricorde.
Soignez bien vos rhumatismes; enveloppez‐vous de flanelle et dʹouate; ménagez
lʹenveloppe de votre âme, afin quʹelle la serve plus vaillamment. Ayez confiance dʹailleurs,
vos yeux et tous vos membres reprendront leur vigueur dès que ces temps humides et
pluvieux, dont nous sentons la mauvaise influence, seront remplacés par une température
plus saine.
M. Chéron accepte vos 5 intentions premières et les 20 offertes en second lieu.
Merci de vos petits livres pour nos chers enfants; continuez à leur écrire quelque‐
fois, vos petites lettres entretiennent la bonne influence que vous exerciez sur eux. Nous
serons heureux aussi, de notre côté, dʹavoir de vos nouvelles, afin de maintenir la cordiale
entente qui existe entre Tournay et Chaville.
Je vous embrasse bien affectueusement.
Votre dévoué ami et Père en N.S. Le Prevost
1724 de M. Boiry à M. de Varax
P. S. de M. Le Prevost
Vocation de M. Boiry. MLP. ne sʹoppose pas à une ultime mise à lʹépreuve.
Chaville, 30 novembre [1872]
Mon Révérend Père,
Je ne suis pas seul à craindre que la forme, peut‐être trop réservée, de ma lettre précédente
nʹait amené quelque obscurité sur la nature réelle de mes dispositions intérieures. Avec plaisir, je
suis le conseil dʹoser y apporter une explication.
Il est très vrai que, sans une invitation extérieure à revenir sur la résolution que jʹavais ma‐
nifestée de quitter la Congrégation, je nʹaurais point pris sur moi de faire à nouveau un premier
pas dans cette direction. Je mʹen étais refusé le droit, tout en regrettant de ne lʹavoir pas.
Les années écoulées ne me laissaient en mains aucune garantie positive à vous offrir de
moi‐même. Jʹétais, de mon côté, sans motifs sérieux pour continuer à marcher dans une voie où la
Providence mʹavait fait entrer, ou plutôt ceux qui me restaient nʹétaient que des possibilités, des
espérances, un avenir incertain, sinon tout à fait désespéré.
La droiture et la sincérité me faisaient un devoir de ne mʹen contenter pas pour répondre à
lʹattente de la Congrégation sur moi. Ces raisons ne me paraissaient suffire quʹamenées et accep‐
tées de son unique et propre initiative.
Aussi, dès que ces motifs me furent présentés, jʹy accédais volontiers; ce nʹétait pas dire as‐
sez que je consentais à tout ce qui paraîtrait possible dans le sens de la vie religieuse, jʹaurais dû
écrire que je le désirais.
Assurément, je ne puis rien préjuger sur les résultats de ce dernier essai, de cette épreuve
suprême. Mais ce serait pour mon âme une grande consolation de chercher à y mettre tout lʹeffort
de ma volonté, à lʹâge où elle a, dans chaque individu, le plus dʹénergie. Si Dieu nʹa pas marqué
ma place dans la Congrégation, avant la moitié de lʹannée jʹaurai succombé dans la lutte; mais, au
moins, je pourrai me rendre témoignage de nʹavoir rien omis pour accomplir lʹordre divin; et mon
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