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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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68 Chapitre II<br />

Newton considère alors les <strong>de</strong>ux rectangles BD × AB = x x− xx et AD × AB = x x, et cherche une<br />

combinaison linéaire <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux quantités dont les premiers termes du développement en série coïnci<strong>de</strong>nt<br />

avec ceux <strong>de</strong> z. Il trouve :<br />

2<br />

4<br />

5<br />

BD × AB +<br />

15 AD × AB = 2 3 x32 − 1 5 x52 −<br />

20 1 x 72 −<br />

40 1 x92 ,&c.,<br />

ce qui lui permet d’affirmer que <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux rectangles approche l’aire avec une erreur <strong>de</strong><br />

1<br />

70 x 72 +<br />

90 1 x92 ,&c. La métho<strong>de</strong> se généralise sans difficulté : en prenant davantage <strong>de</strong> rectangles, on peut<br />

approcher l’aire d’aussi près que l’on veut.<br />

À <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> cet exemple, il n’est pas absur<strong>de</strong> d’imaginer que, peut-être, Newton traduisait certains<br />

problèmes <strong>de</strong> mécanique par <strong>de</strong>s équations fluxionnelles, les résolvait par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries, cherchait,<br />

comme ci-<strong>de</strong>ssus, une construction géométrique approchée pour les premiers termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> série et, enfin,<br />

présentait directement cette solution géométrique sans en mentionner l’origine. En particulier, Newton est<br />

le premier à étudier le problème <strong>de</strong>s trois corps (propositions LXVI à LXIX <strong>de</strong>s Principia). Il le fait, bien<br />

sûr, sous forme géométrique. Tisserand 15 a montré que les résultats <strong>de</strong> Newton coïncidaient avec ceux que<br />

l’on peut tirer analytiquement <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Lagrange <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique céleste (qui donnent les dérivées<br />

<strong>de</strong>s éléments elliptiques caractérisant l’orbite oscu<strong>la</strong>trice : cf. chap. I). Tisserand affirme notamment<br />

16 :<br />

“Ce que nous dirons plus loin prouvera que Newton connaissait l’expression <strong>de</strong> dϖ dt à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

composantes S et T <strong>de</strong> <strong>la</strong> force perturbatrice et, très probablement aussi, celles <strong>de</strong> dθ dt et dϕ dt.<br />

J’incline à penser qu’il connaissait toutes les formules, mais qu’au lieu <strong>de</strong> les publier il a préféré en tirer<br />

un grand nombre <strong>de</strong> propositions géométriques qu’il a obtenues en ne considérant chaque fois que l’effet<br />

<strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s composantes.”<br />

Tout ce<strong>la</strong> reste hautement spécu<strong>la</strong>tif. À moins <strong>de</strong> faire, comme Tisserand, <strong>de</strong> l’histoire-fiction, ce n’est<br />

pas chez Newton que nous pourrons puiser nos premiers exemples d’intégration approchée <strong>de</strong>s équations<br />

différentielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique céleste et <strong>de</strong> <strong>la</strong> balistique. Il faudra nous contenter <strong>de</strong>s intégrations approchées<br />

abstraites, hors contexte, que nous avons étudiées plus haut. Malgré tout, les trois caractéristiques<br />

dégagées traduisent bien l’attitu<strong>de</strong> habituelle, qu’on pourrait qualifier <strong>de</strong> pragmatiste, <strong>de</strong> Newton : le plus<br />

souvent, les mathématiques ne sont pas étudiées pour elles-mêmes, mais en tant que préliminaire à <strong>de</strong>s<br />

recherches <strong>de</strong> philosophie naturelle. La primauté va indéniablement aux applications.<br />

1.2. Recherches ultérieures <strong>de</strong> Newton<br />

En 1704, Newton publie, en appendice à son Opticks, le Tractatus <strong>de</strong> Quadratura Curvarum. Il s’agit<br />

d’une version très raccourcie d’un manuscrit qu’il avait é<strong>la</strong>boré pendant l’hiver 1691/2 et qu’il avait<br />

communiqué alors à ses amis David Gregory, Fatio <strong>de</strong> Duillier et Edmond Halley. Dans ce manuscrit<br />

inachevé 17 , Newton, s’aventurant bien au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> quadrature <strong>de</strong>s courbes, avait visiblement en projet<br />

une nouvelle exposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> générale <strong>de</strong>s fluxions et <strong>de</strong>s suites infinies. De fait, en ce qui concerne<br />

l’intégration <strong>de</strong>s équations fluxionnelles, les propositions XI et XII du manuscrit 18 é<strong>la</strong>rgissent considérablement<br />

<strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> 1671.<br />

15 Traité <strong>de</strong> mécanique céleste, t. 3, chap. 3 : “Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> lune <strong>de</strong> Newton”.<br />

16 Ibid., p. 33.<br />

17 “The revised and augmented treatise on quadrature”, in The mathematical papers of Isaac Newton, vol. VII, 1691-1695,<br />

pp. 48-182.<br />

18 Ibid., p. 70 et p. 92.

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