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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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106 Chapitre II<br />

Fondamentalement, Fourier ne fait donc rien <strong>de</strong> plus que Lagrange ou Euler.<br />

Ince 68 signale d’autres intégrations “logarithmiques” d’équations linéaires du second ordre au moyen<br />

<strong>de</strong>s fractions continues, analogues à celle que nous avons trouvée chez Fourier : au tout début du 20 e<br />

siècle, Perron a donné un critère général <strong>de</strong> convergence et a intégré l’équation <strong>de</strong> Bessel ; Ince lui-même<br />

a intégré l’équation hypergéométrique. Ces rares exemples confirment les conclusions que nous avons<br />

déjà plus ou moins dégagées et que nous allons récapituler <strong>de</strong> manière précise :<br />

1) Parce qu’elles sont fonctions homographiques <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> leurs termes, les fractions continues<br />

sont intimement liées aux équations <strong>de</strong> Riccati (<strong>de</strong> même que, parce qu’elles sont fonctions linéaires <strong>de</strong><br />

chacun <strong>de</strong> leurs termes, les séries entières sont intimement liées aux équations linéaires).<br />

2) L’emploi <strong>de</strong>s fractions continues s’inscrit dans <strong>la</strong> longue lignée <strong>de</strong>s recherches menées pour réussir<br />

l’intégration algébrique <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Riccati, lignée qui <strong>de</strong>vait aboutir, en 1841, au résultat négatif <strong>de</strong><br />

Liouville. Chez Euler, en particulier, les fractions continues sont un outil abstrait, d’ordre purement<br />

mathématique, qui n’est pas <strong>de</strong>stiné à l’intégration approchée numérique.<br />

3) Lagrange a tenté, sans succès, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s fractions continues une métho<strong>de</strong> générale d’intégration<br />

approchée analytique et numérique pouvant concurrencer <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries. Malgré ses efforts, il n’a<br />

pu se détacher <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Riccati.<br />

4) Les équations <strong>de</strong> Riccati sont assez répandues dans <strong>la</strong> pratique puisqu’elles contiennent les équations<br />

linéaires du premier ordre et que les équations linéaires du second ordre s’y ramènent. La technique<br />

d’intégration approchée par les fractions continues aurait donc pu répondre à une <strong>la</strong>rge partie <strong>de</strong>s besoins<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> physique mathématique. Malgré ce<strong>la</strong>, sans doute à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong>s calculs nécessaires, <strong>la</strong><br />

tentative <strong>de</strong> Lagrange n’a pas connu <strong>de</strong> prolongement significatif.<br />

3.3. Les séries d’interpo<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Kramp<br />

En 1819/20, le professeur Kramp, doyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> Strasbourg, publie dans les<br />

Annales <strong>de</strong> Gergonne une série <strong>de</strong> trois articles consacrés à l’intégration par approximation <strong>de</strong>s équations<br />

différentielles. Il y développe une métho<strong>de</strong> personnelle et originale, aujourd’hui complètement oubliée.<br />

3.3.1. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kramp<br />

Le premier article <strong>de</strong> <strong>la</strong> série porte un titre plutôt ambitieux : “Essai d’une métho<strong>de</strong> générale, servant à<br />

intégrer, avec une approximation illimitée, toute équation différentielle à <strong>de</strong>ux variables” 69 . Dans l’introduction,<br />

Kramp précise ses intentions (p. 1) :<br />

“Dans plusieurs précé<strong>de</strong>nts mémoires, nous avons enseigné à construire <strong>de</strong>s formules à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>squelles<br />

on peut intégrer, entre <strong>de</strong>ux limites données et avec tout le <strong>de</strong>gré d’approximation qu’on peut<br />

désirer, toute fonction différentielle d’une seule variable : nous nous proposons <strong>de</strong> montrer ici comment,<br />

en suivant l’esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> même métho<strong>de</strong>, on peut parvenir à intégrer, avec le même <strong>de</strong>gré d’approximation,<br />

toute équation différentielle d’ordre et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré quelconque, entre <strong>de</strong>ux variables x, y. Ce sujet semble<br />

<strong>de</strong>voir mériter d’autant plus d’intérêt que notre indigence, re<strong>la</strong>tivement à cette branche d’analyse, n’est<br />

68 Ordinary differential equations, 1926 ; rééd. Dover, 1956, pp. 178-182.<br />

69 Annales <strong>de</strong> mathématiques pures et appliquées, recueil périodique rédigé et publié par J. D. Gergonne, t. 10, Nîmes, 1819 et<br />

1820, pp. 1-32.

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