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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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94 Chapitre II<br />

En se p<strong>la</strong>çant dans le cas d’une équation d’ordre n, Lacroix commence par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> série <strong>de</strong><br />

Taylor. La formu<strong>la</strong>tion en est extrêmement concise (p. 409) :<br />

“On a d’abord pour ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> formule<br />

y = A + A 1<br />

x − a<br />

1<br />

+ A 2<br />

(x − a) 2<br />

1.2<br />

(x − a) n−1<br />

+ L + A n−1<br />

1.2 K (n − 1) + f (a, A, A (x − a)n<br />

1, K, A n−1<br />

)<br />

1.2 K n + etc.,<br />

qui donne le développement <strong>de</strong> y, suivant les puissances <strong>de</strong> x – a, re<strong>la</strong>tif à l’équation différentielle<br />

quelconque<br />

d n y<br />

dx n = f<br />

⎛ dy<br />

x, y,<br />

dx , d 2 y<br />

dx , K, d n−1 y⎞<br />

⎜<br />

⎟ ,<br />

⎝<br />

2 dx n−1 ⎠<br />

et dans lequel les valeurs <strong>de</strong>s fonctions y, dy<br />

dx , d 2 y<br />

dx , K, d n−1 y<br />

2 n−1<br />

, lorsque x = a, sont les constantes arbitraires<br />

A, A 1<br />

dx<br />

, K, A n−1<br />

. Cette série peut toujours être rendue convergente, en n’assignant à x que <strong>de</strong>s<br />

valeurs très peu différentes <strong>de</strong> a.”<br />

On peut relever <strong>la</strong> ferme conviction que <strong>la</strong> série est toujours convergente, au moins dans un voisinage<br />

du point initial. Il est difficile <strong>de</strong> se prononcer sur une telle affirmation en l’absence, dans le passage cité,<br />

<strong>de</strong> toute hypothèse sur <strong>la</strong> fonction f. Il faut remonter beaucoup plus haut dans le traité pour trouver <strong>de</strong>s<br />

précisions sur le contexte. Selon Lacroix, tant que <strong>la</strong> fonction f <strong>de</strong>meure réelle et finie, le développement<br />

en série <strong>de</strong> Taylor peut être effectué et, par suite, l’équation admet certainement une solution (p. 294) :<br />

“Une remarque importante qui s’offre ici d’elle-même, c’est que lorsque <strong>la</strong> fonction désignée par <strong>la</strong><br />

lettre f, et déduite <strong>de</strong> l’équation différentielle proposée, ne sera point imaginaire, c’est-à-dire, si cette<br />

équation conduit à <strong>de</strong>s valeurs réelles pour le coefficient différentiel <strong>de</strong> l’ordre n, il existera toujours un<br />

développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction déterminée par cette même équation qui, d’après ce<strong>la</strong>, ne tombera jamais<br />

dans une impossibilité absolue, quoiqu’il puisse arriver qu’on n’ait aucun moyen <strong>de</strong> l’intégrer, ni même<br />

d’en tirer <strong>de</strong>s approximations praticables. Cette propriété qui est particulière aux équations différentielles<br />

à <strong>de</strong>ux variables, peut aussi s’établir par <strong>de</strong>s considérations géométriques, comme on le verra dans <strong>la</strong><br />

suite.”<br />

Ainsi, <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> calculer formellement un développement <strong>de</strong> Taylor suffit à justifier l’existence<br />

d’une intégrale ; rien n’est là pour prouver <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong> <strong>la</strong> série. Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière phrase du texte,<br />

Lacroix évoque une autre façon <strong>de</strong> prouver l’existence, par le recours à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> polygonale <strong>de</strong> Leibniz<br />

(cf. chap. III, 3.1.1). Cette secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> nous apparaît aujourd’hui comme tout aussi insuffisante que<br />

<strong>la</strong> première. Cependant, le fait même d’imaginer qu’une équation pourrait, éventuellement, “tomber dans<br />

une impossibilité absolue”, est incontestablement une nouveauté. Euler et ses prédécesseurs n’avaient<br />

jamais évoqué explicitement le problème <strong>de</strong> l’existence. Il est vraisemb<strong>la</strong>ble que ce problème ne prend<br />

corps que vers <strong>la</strong> fin du 18 e siècle, à l’époque <strong>de</strong> Lacroix, lorsqu’on se convainc définitivement que certaines<br />

équations ne pourront jamais être intégrées par quadratures.<br />

Vient ensuite <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> technique c<strong>la</strong>ssique, présentée, à juste titre, comme <strong>la</strong> plus ancienne (p. 411) :<br />

“Les premiers analystes qui se sont occupés <strong>de</strong> l’intégration approximative <strong>de</strong>s équations différentielles,<br />

avaient recours à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coefficients indéterminés (…).” La métho<strong>de</strong> est illustrée sur <strong>de</strong>s équations<br />

linéaires du premier et du second ordre qui sont, pour l’essentiel, <strong>de</strong>s exemples empruntés à Euler. À<br />

l’issue <strong>de</strong> ces calculs (p. 426), Lacroix constate que, “dans tous les exemples précé<strong>de</strong>nts, <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>s exposants<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> série a été aperçue aisément, mais il n’en est pas toujours ainsi, lorsque l’équation différentielle<br />

proposée passe le premier <strong>de</strong>gré.” Par ces mots, Lacroix fait apparaître au grand jour ce qui était

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