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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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100 Chapitre II<br />

verte <strong>de</strong>s fractions continues dans les œuvres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mathématiciens <strong>de</strong> Bologne, plus précisément dans<br />

l’Algebra <strong>de</strong> Rafael Bombelli, qui a connu <strong>de</strong>ux éditions en 1572 et 1579, et dans un petit livre <strong>de</strong> Pietro<br />

Antonio Cataldi, publié en 1613. Malgré tout, il faut attendre 1655 pour que Brouncker écrive explicitement<br />

le premier développement en fraction continue d’un nombre, celui <strong>de</strong> 4 π . Peu après, Wallis trouve<br />

les formules <strong>de</strong> récurrence qui définissent les réduites, Huygens étudie les propriétés <strong>de</strong> ces réduites et, au<br />

début du 18 e siècle, Cotes découvre un développement du nombre e.<br />

Le premier exposé systématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie est réalisé par Euler, en 1737 59 . Euler montre notamment<br />

comment passer <strong>de</strong> l’expression d’un nombre en fraction continue à son expression en série, et<br />

inversement. Si b 0<br />

+ a 1<br />

+ a 2<br />

+ L + a n<br />

⎛ A<br />

+ L est une fraction continue infinie et n ⎞<br />

⎜ ⎟ <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ses<br />

b 1<br />

b 2<br />

b n<br />

⎝ B n<br />

⎠<br />

réduites, on a<br />

b 0<br />

+ a 1<br />

+ a 2<br />

+ L + a n<br />

+ L = b<br />

b 1<br />

b 2<br />

b 0<br />

+ a 1<br />

− a a 1 2<br />

+ a a a 1 2 3<br />

− a a a a 1 2 3 4<br />

a<br />

+ L + (−1) n−1 1<br />

a 2<br />

Ka n<br />

+ L.<br />

n<br />

B 1<br />

B 1<br />

B 2<br />

B 2<br />

B 3<br />

B 3<br />

B 4<br />

B n−1<br />

B n<br />

Dans l’autre sens, on peut écrire<br />

c 1<br />

− c 2<br />

+ c 3<br />

− c 4<br />

+ L + (−1) n−1 c n<br />

+ L = c 1<br />

1 + c 2<br />

c 1<br />

− c 2<br />

+ c 1 c 3<br />

c 2<br />

− c 3<br />

+ c 2 c 4<br />

c 3<br />

− c 4<br />

+ L +<br />

c n−2 c n<br />

c n−1<br />

− c n<br />

+ L.<br />

Dans divers mémoires, Lagrange approfondit, à partir <strong>de</strong> 1767, les résultats d’Euler. En particulier, il<br />

montre les avantages, par rapport à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton-Raphson, <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s fractions continues<br />

dans l’approximation d’une racine d’une équation algébrique 60 : les réduites successives donnent<br />

alternativement <strong>de</strong>s valeurs approchées par défaut et par excès, <strong>la</strong> racine est rationnelle si et seulement si<br />

le processus s’arrête au bout d’un nombre fini d’opérations et, dans le cas où <strong>la</strong> racine est irrationnelle, on<br />

dispose, à chaque étape, d’une estimation fine <strong>de</strong> l’erreur commise.<br />

Depuis toujours, l’attrait <strong>de</strong>s mathématiciens pour les fractions continues vient du fait que, en un certain<br />

sens, elles fournissent les approximations rationnelles optimales d’un nombre réel. Dans <strong>la</strong> lignée <strong>de</strong>s<br />

premiers succès obtenus en arithmétique et en calcul numérique, il était naturel <strong>de</strong> vouloir également les<br />

utiliser — à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s séries — dans <strong>la</strong> résolution approchée <strong>de</strong>s équations différentielles.<br />

3.2.2. Emploi <strong>de</strong>s fractions continues par Lagrange<br />

En 1776, peu après ses recherches sur <strong>la</strong> résolution approchée <strong>de</strong>s équations algébriques, Lagrange<br />

publie un mémoire intitulé “Sur l’usage <strong>de</strong>s fractions continues dans le calcul intégral” 61 . De même qu’il<br />

avait mis en évi<strong>de</strong>nce, pour un nombre, les avantages d’un développement en fraction continue sur un<br />

développement décimal, il se propose <strong>de</strong> montrer, cette fois pour une fonction, l’intérêt que peut présenter<br />

un développement en fraction continue par rapport à un développement en série (p. 301) :<br />

“On connaît <strong>de</strong>puis longtemps <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries pour intégrer par approximation les équations<br />

différentielles dont l’intégrale finie est impossible, ou du moins très difficile à trouver ; mais cette métho<strong>de</strong><br />

a l’inconvénient <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s suites infinies lors même que ces suites peuvent être représentées<br />

par <strong>de</strong>s expressions rationnelles finies. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fractions continues a tous les avantages <strong>de</strong> celle<br />

59 “De fractionibus continuis dissertatio”, Commentarii aca<strong>de</strong>miæ scientiarum Petropolitanæ, 9, 1744 (1737), pp. 98-137 ;<br />

Euler reprendra ce thème dans l’Introductio in Analysin infinitorum, Lausanne, 1748 ; Introduction à l’analyse infinitésimale,<br />

trad. <strong>de</strong> J.-B. Labey, Paris, 1796, pp. 277-304.<br />

60 “Sur <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations numériques”, Mémoires <strong>de</strong> l’Académie royale <strong>de</strong>s Sciences et Belles-Lettres <strong>de</strong> Berlin, t. 23,<br />

1769 ; Œuvres, t. 2, Gauthier-Vil<strong>la</strong>rs, Paris, 1868, pp. 539-578.<br />

61 Nouveaux mémoires <strong>de</strong> l’Académie royale <strong>de</strong>s Sciences et Belles-Lettres <strong>de</strong> Berlin, 1776 ; Œuvres, t. 4, 1869, pp. 301-332.

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