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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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72 Chapitre II<br />

1.2.3. Bi<strong>la</strong>n sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> 1691<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> 1691, celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> maturité, consiste en un perfectionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

approximations successives <strong>de</strong> 1671. La principale nouveauté est un algorithme qui, en dépit <strong>de</strong> ses insuffisances,<br />

se veut un moyen systématique pour déterminer les termes successifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> série. Si Newton a<br />

abandonné <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coefficients indéterminés, c’est sans doute à cause <strong>de</strong> son caractère trop restrictif<br />

: en effet, cette <strong>de</strong>rnière ne peut réussir que si l’on connaît d’avance <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s exposants<br />

et le premier <strong>de</strong> ces exposants. Par opposition, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1691 présente l’avantage d’être universelle.<br />

Elle permet <strong>de</strong> résoudre en série toute équation fluxionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme f (z, y, ẏ, ˙ẏ, ˙˙ẏ, ˙˙ ˙ẏ, K) = 0.<br />

Remarquons que Newton envisage désormais <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> n’importe quel ordre alors que, en 1671, il<br />

n’avait résolu que <strong>de</strong>s équations du premier ordre. De plus, il insiste sur le fait que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> s’applique<br />

aussi lorsqu’il n’y a aucune fluxion, c’est-à-dire aux équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme f (z, y) = 0. Une remarquable<br />

unité théorique est réalisée entre toutes les équations faisant intervenir <strong>de</strong>ux quantités : une seule et même<br />

technique permet, dans tous les cas connus, d’extraire l’une <strong>de</strong>s quantités en fonction <strong>de</strong> l’autre sous <strong>la</strong><br />

forme d’une série potentiellement infinie.<br />

Nous terminerons en relevant quelques conséquences importantes tirées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Proposition XII : “Ubi<br />

quantitas y ex æquatione resolvenda extrahitur, ejus fluxiones ẏ, ˙ẏ, ˙˙˙ y,&c simul pro<strong>de</strong>unt. (…) Hinc vero<br />

si series prodit hujus formæ y = az + bz 2 + cz 3 + dz 4 + ez 5 + &c. (…) fluxiones ipsius y, ubi z evanescit,<br />

habentur ponendo ẏ ż = a, ˙ẏ ż 2 = 2b, ˙˙˙ y ż 3 = 6c, ˙˙ ˙ẏ ż 4 = 24d, ˙˙˙ ˙ẏ ż 5 = 120e, &c. (…) Et hinc si in<br />

æquatione resolvenda scribatur w + x pro z ut in casu tertio et resolvendo æquationem pro<strong>de</strong>at series<br />

ex + fxx+ gx 3 + hx 4 + &c., fluxiones ipsius y ex assumpta utcumque magnitudine ipsius z habebuntur in<br />

æquationibus finitis ponendo x = 0 et w = z. Nam tales erunt æquationes ẏ ż = e, ˙ẏ ż 2 = 2 f, ˙˙˙ y ż 3 = 6g,<br />

˙˙ ˙ẏ ż 4 = 24h, &c. per Corol<strong>la</strong>rium superius collectæ.” 23<br />

Ainsi, on assiste à <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Taylor, à <strong>la</strong> fois au voisinage <strong>de</strong> l’origine et au voisinage<br />

d’un point quelconque, et ce<strong>la</strong> plus <strong>de</strong> vingt ans avant Taylor (cf. 1.4.1). Toutefois, aucun usage n’est<br />

fait <strong>de</strong> cette formule. En particulier, elle n’est pas exploitée pour l’intégration <strong>de</strong>s équations fluxionnelles.<br />

À ce propos, Newton dit seulement que, si l’on a pu extraire une quantité y sous forme <strong>de</strong> série entière,<br />

alors les coefficients <strong>de</strong> cette série peuvent servir au calcul <strong>de</strong>s fluxions <strong>de</strong> y. Mais, ne pensant pas à<br />

raisonner dans l’autre sens, il ne réalise pas que, si l’on pouvait calculer les fluxions <strong>de</strong> y à partir <strong>de</strong><br />

l’équation fluxionnelle et <strong>de</strong>s conditions initiales, alors on pourrait en déduire le développement en série<br />

entière <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité inconnue y. Bien que parvenu tout près du but, Newton ne sera pas le créateur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> série <strong>de</strong> Taylor pour l’intégration <strong>de</strong>s équations différentielles. Il faudra attendre Bernoulli<br />

(cf. 1.3.3) et Taylor (cf. 1.4.1).<br />

1.3. L’emploi <strong>de</strong>s séries par Leibniz et Jean Bernoulli<br />

Venons-en aux recherches continentales. Nous savons déjà (cf. chap. I) que Leibniz s’est intéressé au<br />

problème inverse <strong>de</strong>s tangentes à partir <strong>de</strong> 1673 et que, quelques années plus tard, il employait les séries<br />

23 “Quand <strong>la</strong> quantité y est extraite <strong>de</strong> l’équation à résoudre, ses fluxions ẏ, ˙ẏ, ˙˙˙ y,&c. en résultent en même temps. (…) Donc<br />

si <strong>la</strong> série s’avère être <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme y = az + bz 2 + cz 3 + dz 4 + ez 5 + & c., on obtient les fluxions <strong>de</strong> y, lorsque z s’évanouit, en<br />

posant ẏ ż = a, ˙ẏ ż 2 = 2b, ˙˙˙ y ż 3 = 6c, ˙˙ ˙ẏ ż 4 = 24d, ˙˙˙ ˙ẏ ż5 = 120e, &c. (…) Et donc, si dans l’équation à résoudre on écrit<br />

w + x à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> z, comme dans le troisième cas, et si <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l’équation provient une série<br />

ex + fxx+ gx 3 + hx 4 + & c., les fluxions <strong>de</strong> y pour toute valeur supposée <strong>de</strong> z seront obtenues en équations finies en posant<br />

x = 0 et z = w. De fait, ces équations seront ẏ ż = e, ˙ẏ ż 2 = 2 f, ˙˙˙ y ż 3 = 6g, ˙˙ ˙ẏ ż 4 = 24h, &c. d’après le Corol<strong>la</strong>ire<br />

précé<strong>de</strong>nt.”

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