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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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98 Chapitre II<br />

on puisse expliquer les inégalités que ces <strong>de</strong>ux P<strong>la</strong>nètes paraissent se causer mutuellement, principalement<br />

vers le temps <strong>de</strong> leur conjonction”. Plus tard, Lap<strong>la</strong>ce commenta le travail d’Euler en ces termes 55 :<br />

“C’est à <strong>la</strong> première pièce d’Euler sur les mouvements <strong>de</strong> Jupiter et <strong>de</strong> Saturne qu’il faut rapporter<br />

les premières recherches sur les perturbations <strong>de</strong>s mouvements p<strong>la</strong>nétaires. Cette pièce, couronnée par<br />

l’Académie <strong>de</strong>s Sciences en 1748, fut remise au Secrétariat <strong>de</strong> cette Académie le 27 juillet 1747, quelques<br />

mois avant que C<strong>la</strong>iraut et d’Alembert communiquassent à l’Académie les recherches analogues qu’ils<br />

avaient faites sur le problème <strong>de</strong>s trois corps, qu’ils nommèrent ainsi parce qu’ils avaient appliqué leurs<br />

solutions au mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lune attirée par le Soleil et par <strong>la</strong> Terre. Mais les différences <strong>de</strong> leurs<br />

métho<strong>de</strong>s à celles d’Euler prouvent qu’ils n’avaient rien emprunté <strong>de</strong> sa pièce. (…)<br />

Euler considère d’abord les perturbations indépendantes <strong>de</strong>s excentricités et <strong>de</strong>s inclinaisons. Pour<br />

ce<strong>la</strong>, il développe les forces perturbatrices en sinus et cosinus d’angles croissant comme le temps.”<br />

Alors que les solutions <strong>de</strong> C<strong>la</strong>iraut et <strong>de</strong> d’Alembert pour le problème <strong>de</strong>s trois corps s’apparentent à<br />

<strong>de</strong>s approximations successives (cf. chap. IV, 1.1.1 et 1.1.2), Euler procè<strong>de</strong>, en gros, à une intégration<br />

directe. Dans <strong>la</strong> lignée du mémoire <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte, que nous avons commenté ci-<strong>de</strong>ssus, il cherche<br />

les solutions sous forme <strong>de</strong> séries trigonométriques selon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coefficients indéterminés. Pour<br />

faciliter le travail, il suppose que le mouvement <strong>de</strong> Jupiter suit exactement les lois <strong>de</strong> Kepler et se propose<br />

<strong>de</strong> déterminer les dérangements <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Saturne. En outre, afin <strong>de</strong> décomposer <strong>la</strong> difficulté, il procè<strong>de</strong><br />

en quatre étapes : 1) il fait l’hypothèse que les <strong>de</strong>ux orbites sont circu<strong>la</strong>ires et situées dans un même p<strong>la</strong>n ;<br />

2) il introduit l’excentricité <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Saturne ; 3) il introduit l’excentricité <strong>de</strong> l’orbite <strong>de</strong> Jupiter ; 4) il<br />

prend enfin en compte l’inclinaison mutuelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux orbites. Les cent pages du mémoire sont une suite<br />

<strong>de</strong> calculs extraordinairement complexes, mais décou<strong>la</strong>nt d’une seule idée initiale : le développement <strong>de</strong>s<br />

solutions en séries trigonométriques. Pour mettre cette idée en évi<strong>de</strong>nce, il suffira <strong>de</strong> décrire les gran<strong>de</strong>s<br />

lignes <strong>de</strong> <strong>la</strong> première étape.<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s orbites circu<strong>la</strong>ires et cop<strong>la</strong>naires, après diverses hypothèses simplificatrices complémentaires,<br />

Euler aboutit à <strong>la</strong> détermination du mouvement perturbé <strong>de</strong> Saturne par un système <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

équations différentielles du second ordre. En <strong>de</strong>rnière analyse, ce système se présente sous <strong>la</strong> forme<br />

(1)<br />

⎧ d 2 r<br />

2<br />

= F ⎛ dx<br />

ω, r, ⎞<br />

⎪ dω ⎝ dω ⎠<br />

⎨<br />

d 2 x dr<br />

2<br />

= G ⎛ω, ⎞<br />

⎩⎪<br />

dω ⎝ dω ⎠ .<br />

La difficulté provient <strong>de</strong> ce que les seconds membres contiennent chacun un terme affecté du facteur<br />

(1 − gcosω) −32 et que le développement habituel <strong>de</strong> ces termes engendre <strong>de</strong>s séries trop lentement convergentes<br />

car <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> g est environ 4 5. Euler se propose alors <strong>de</strong> chercher un développement en série<br />

trigonométrique pour l’expression plus générale (1 − gcosω) −µ . L’année précé<strong>de</strong>nte, il avait seulement<br />

traité le cas µ = 1, dans lequel se produisaient <strong>de</strong>s simplifications remarquables. Pour un exposant µ quelconque,<br />

<strong>la</strong> linéarisation <strong>de</strong>s puissances du cosinus et l’i<strong>de</strong>ntification à partir <strong>de</strong>s égalités<br />

(1 − gcosω) −µ = 1 + µ µ(µ + 1)<br />

gcosω + g 2 cos 2 µ(µ + 1)(µ + 2)<br />

ω + g 3 cos 3 ω + etc.<br />

1 1.2<br />

1.2.3<br />

= A + Bcosω + C cos2ω + Dcos3ω + etc.<br />

définit chacun <strong>de</strong>s coefficients par une série infinie dont <strong>la</strong> somme ne se <strong>la</strong>isse pas calculer. Euler s’en sort<br />

autrement en considérant <strong>la</strong> quantité s = (1 − gcosω) −µ comme fonction <strong>de</strong> ω et en construisant une équa-<br />

55 Traité <strong>de</strong> mécanique céleste, t. 5, Bachelier, Paris, 1825, p. 339.

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