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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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84 Chapitre II<br />

aliam methodum particu<strong>la</strong>rem exponam, cuius ope eae<strong>de</strong>m aequationes integrales erui queant.” 39 La<br />

secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> évoquée est celle <strong>de</strong>s séries. Plutôt que l’intégration directe, aujourd’hui accessible à un<br />

bon étudiant <strong>de</strong> première année, Euler semble signifier que c’est l’intégration indirecte, par l’intermédiaire<br />

<strong>de</strong>s séries, qui est familière à ses contemporains pour ce type d’équation.<br />

Dans cette secon<strong>de</strong> démarche, le sinus est développé en série et l’intégrale est cherchée par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s coefficients indéterminés. Après i<strong>de</strong>ntification et détermination <strong>de</strong>s coefficients, Euler, avec son habileté<br />

coutumière, regroupe les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> série en quatre paquets afin <strong>de</strong> “reconnaître” l’expression<br />

s = α cos.A<br />

t<br />

t<br />

+ β 2ab sin.A<br />

2ab 2ab + ab 2ab<br />

g(a − 2b) sin.A<br />

t<br />

2ab − a 2 b<br />

g(a − 2b) sin.A t a ,<br />

qui, dépendant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux constantes arbitraires, fournit bien <strong>la</strong> solution générale <strong>de</strong> l’équation (1).<br />

Nous retrouvons là l’un <strong>de</strong>s usages c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong>s séries, <strong>de</strong>puis Newton et surtout Leibniz : l’obtention<br />

d’intégrales sous forme finie. Dans <strong>la</strong> suite, nous allons voir comment cette façon d’employer les<br />

séries a été renouvelée et é<strong>la</strong>rgie par Euler.<br />

2.1.3. Un mémoire sur l’équation <strong>de</strong> Riccati (1733)<br />

En 1733 40 , Euler abor<strong>de</strong> à son tour l’équation<br />

(1) ax n dx = dy + y 2 dx,<br />

qui avait déjà suscité beaucoup d’intérêt chez les géomètres. Reprenant l’idée <strong>de</strong> Jacques Bernoulli, il<br />

pose y = dt tdx pour se ramener à l’équation du second ordre ax n tdx 2 = ddt . Il cherche ensuite t sous <strong>la</strong><br />

forme d’une série 1 + x n+2 + x 2n+4 + x 3n+6 + etc. et trouve facilement<br />

(2) t = 1 +<br />

ax n+2<br />

(n + 1)(n + 2) + a 2 x 2n+4<br />

(n + 1)(n + 2)(2n + 3)(2n + 4) + a 3 x 3n+6<br />

(n + 1)(n + 2)(2n + 3)(2n + 4)(3n + 5)(3n + 6) + etc.<br />

À partir <strong>de</strong> là, Euler se démarque <strong>de</strong> ses prédécesseurs. Depuis les travaux <strong>de</strong> Jacques Bernoulli,<br />

l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution y <strong>de</strong> l’équation (1) comme quotient <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux séries ne semb<strong>la</strong>it pas satisfaisante<br />

car, si les séries représentant dt dx et t sont parfaitement définies, il n’en va pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong> <strong>la</strong> série<br />

quotient : <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> son terme général ne se <strong>la</strong>isse pas <strong>de</strong>viner. On peut raisonnablement<br />

penser que c’est l’échec <strong>de</strong>s tentatives pour calculer explicitement <strong>la</strong> série quotient qui a poussé Euler à<br />

s’engager dans une autre voie. Peu <strong>de</strong> temps auparavant, il avait mené <strong>de</strong>s recherches sur <strong>la</strong> rectification<br />

<strong>de</strong> l’ellipse 41 . Par une intégration terme à terme, il avait exprimé <strong>la</strong> longueur du quart d’ellipse sous forme<br />

<strong>de</strong> série par rapport à l’excentricité <strong>de</strong> l’ellipse. En cherchant une équation différentielle vérifiée par cette<br />

série, il avait été conduit à une équation linéaire du second ordre, puis à une équation <strong>de</strong> Riccati particulière.<br />

Dans le mémoire qui nous occupe, il a l’idée <strong>de</strong> raisonner dans l’autre sens. Après avoir transformé<br />

l’équation <strong>de</strong> Riccati (1), ainsi que nous l’avons vu, en équation linéaire du second ordre et après avoir<br />

obtenu <strong>la</strong> série (2), il cherche à faire apparaître cette série comme le résultat <strong>de</strong> l’intégration terme à terme<br />

d’une intégrale définie dépendant d’un paramètre. Pour ce<strong>la</strong>, il introduit une série dépendant <strong>de</strong> plusieurs<br />

constantes arbitraires, dont <strong>la</strong> forme généralise celle rencontrée dans <strong>la</strong> rectification du quart d’ellipse, et<br />

39 “Comme ces intégrations sont tout à fait inhabituelles et, à cause <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, ne sont pas faciles à trouver pour n’importe qui,<br />

je vais exposer une autre métho<strong>de</strong> particulière, grâce à <strong>la</strong>quelle <strong>de</strong>s équations intégrales peuvent être découvertes.”<br />

40 “Constructio æquationis differentialis ax n dx = dy + y 2 dx ”, Commentarii aca<strong>de</strong>miæ scientiarum Petropolitanæ, 6, 1738<br />

(1732/3), pp. 124-137 ; Opera omnia, s. 1, vol. 22, pp. 19-35.<br />

41 “Specimen <strong>de</strong> constructione æquationum differentialium sine in<strong>de</strong>terminatarum separatione”, Commentarii aca<strong>de</strong>miæ scientiarum<br />

Petropolitanæ, 6, 1738 (1732/3), pp. 168-174 ; Opera omnia, s. 1, vol. 20, pp. 1-7.

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