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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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92 Chapitre II<br />

Dans <strong>la</strong> pratique, ce n’est pas l’altitu<strong>de</strong> qui est facile à mesurer, mais le temps. Ce n’est donc pas <strong>la</strong><br />

formule précé<strong>de</strong>nte qui est utile, mais <strong>la</strong> formule réciproque, celle qui donne l’altitu<strong>de</strong> en fonction du<br />

temps. Par <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssique métho<strong>de</strong> du “retour <strong>de</strong>s suites”, Euler aboutit à <strong>la</strong> série<br />

a = t 4 − t 5<br />

2 15 .3.5m 2 h + t 7<br />

2 2 17 .3.7m 2 h + t 9<br />

3 2 29 .3.5m 4 h + t 9<br />

4 2 21 .5.9m 2 h − etc. 4<br />

Cette formule finale lui permet <strong>de</strong> mettre au point une sorte <strong>de</strong> protocole expérimental : 1) on mesure<br />

le temps qui sépare l’instant du tir <strong>de</strong> <strong>la</strong> retombée du boulet sur le sol ; 2) on calcule l’altitu<strong>de</strong> atteinte par<br />

le boulet ; 3) on en déduit <strong>la</strong> vitesse initiale du boulet. Le but est <strong>de</strong> comparer cette mesure indirecte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vitesse initiale à <strong>la</strong> valeur qui avait été obtenue tout autrement, par l’étu<strong>de</strong> du mouvement du boulet à<br />

l’intérieur du canon. Il apparaît que <strong>la</strong> vitesse initiale réelle est plus faible que celle que <strong>la</strong>issait prévoir <strong>la</strong><br />

balistique intérieure…<br />

Nous <strong>la</strong>isserons Euler seul face à cette divergence qui ne nous concerne pas. Retenons simplement<br />

que, dans le traitement concret <strong>de</strong>s équations différentielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique, il applique à <strong>la</strong> lettre les<br />

techniques exposées dans La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fluxions <strong>de</strong> Newton. En effet, Euler combine <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

approximations successives pour l’obtention du premier terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> série et <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coefficients<br />

indéterminés pour les suivants. En outre, il se contente d’extraire quelques termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> série, en fonction<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> précision requise par le calcul pratique, sans chercher à définir le terme général. Enfin, il manifeste<br />

une gran<strong>de</strong> aisance dans les opérations sur les séries (composition, réciproque…).<br />

2.3. L’héritage eulérien<br />

2.3.1. Deux façons très différentes d’utiliser les séries<br />

En guise <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n, nous sommes tenté <strong>de</strong> dire qu’Euler, sans apporter d’idée véritablement nouvelle,<br />

développe jusqu’à leurs ultimes possibilités les techniques imaginées à <strong>la</strong> fin du siècle précé<strong>de</strong>nt par<br />

Newton et Leibniz.<br />

Dans ses œuvres mathématiques, Euler se situe directement dans <strong>la</strong> filiation <strong>de</strong> Leibniz et <strong>de</strong> Jean Bernoulli.<br />

Les séries, utilisées dans le but <strong>de</strong> réussir <strong>de</strong>s intégrations exactes, doivent être entièrement définies,<br />

avec <strong>de</strong>s formules explicites pour le terme général. Pour ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coefficients indéterminés<br />

est <strong>la</strong> seule utilisée car elle permet <strong>de</strong> trouver directement <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> récurrence entre les termes<br />

successifs. Toutefois, cette contrainte d’une définition complète ne peut être satisfaite que pour <strong>de</strong>s équations<br />

très particulières : on voit donc Euler, tout au long <strong>de</strong> sa vie, se limiter aux équations linéaires du<br />

second ordre et aux équations qui leur sont intimement liées, à savoir les équations <strong>de</strong> Riccati. Le plus<br />

souvent, les séries ne servent d’ailleurs pas à l’expression finale <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution, mais jouent le rôle d’expressions<br />

infinies transitoires, d’intermédiaires <strong>de</strong> calcul, permettant <strong>de</strong> réaliser une intégration par quadratures,<br />

soit au sens traditionnel, soit en <strong>de</strong>s sens é<strong>la</strong>rgis (par l’utilisation d’intégrales définies dépendant<br />

d’un paramètre ou par l’introduction <strong>de</strong> nouvelles transcendantes). Le but <strong>de</strong> toutes ces recherches n’est<br />

pas le calcul numérique (ou, du moins, pas directement) ; le but est purement théorique : il s’agit <strong>de</strong> réaliser<br />

<strong>de</strong>s intégrations approchées analytiques telles que nous les concevons, c’est-à-dire <strong>de</strong>s intégrations<br />

exactes idéales.<br />

Dans ses recherches physiques, Euler s’inspire, au contraire, <strong>de</strong> Newton. Une attitu<strong>de</strong> pragmatique est<br />

<strong>de</strong> rigueur. Seuls les premiers termes <strong>de</strong>s séries sont “extraits” <strong>de</strong>s équations différentielles, par les techniques<br />

empiriques newtoniennes. Grâce à ses talents <strong>de</strong> calcu<strong>la</strong>teur, par sa perception très fine <strong>de</strong>s ordres

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