fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion
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78 Chapitre II<br />
Au vu <strong>de</strong> cet exemple, on peut considérer que Taylor est le véritable inventeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
série <strong>de</strong> Taylor pour l’intégration par les séries <strong>de</strong>s équations différentielles. En effet, il met en œuvre<br />
cette métho<strong>de</strong> sous forme explicite en développant l’intégrale au point initial, alors que Bernoulli ne<br />
l’avait fait que sous forme implicite par un développement au point courant. Dans <strong>la</strong> mesure où Taylor est<br />
le premier à exploiter <strong>de</strong> cette façon <strong>la</strong> formule qui porte son nom pour résoudre le problème central <strong>de</strong><br />
l’Analyse, c’est-à-dire <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations fluxionnelles, il nous semble que <strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong><br />
“formule <strong>de</strong> Taylor” n’est pas totalement usurpée.<br />
1.4.2. Une nouvelle version du parallélogramme <strong>de</strong> Newton<br />
Un peu plus loin dans le traité, on trouve également <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coefficients indéterminés, à propos<br />
<strong>de</strong> l’équation ˙ẋ − ẋz − 2x = 0. Conformément à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton, l’intégrale, cherchée sous<br />
<strong>la</strong> forme x = A + Bz + Cz 2 + Dz 3 + Ez 4 + &c., est obtenue sans difficulté par substitution dans l’équation<br />
et i<strong>de</strong>ntification. Taylor rappelle cependant que cette métho<strong>de</strong> ne réussit pas toujours car il est souvent<br />
impossible <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner à l’avance <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> série. Il faut donc se rabattre sur <strong>la</strong> première métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Newton, consistant à extraire les termes l’un après l’autre sans préjuger <strong>de</strong> leur forme. C’est l’occasion<br />
(Proposition 9) d’un exposé renouvelé <strong>de</strong> <strong>la</strong> règle du parallélogramme (cf. 1.2.2), illustré par l’équation<br />
(1) 1 + zx − z 32 xẋ − ˙ẋ = 0.<br />
Pour un premier terme du développement <strong>de</strong> x cherché sous <strong>la</strong> forme Az θ , les exposants correspondant<br />
aux différents termes <strong>de</strong> l’équation sont respectivement 0 pour 1, θ + 1 pour zx, 2θ + 1 2 pour z3 2 xẋ,<br />
θ − 2 pour ˙ẋ. Taylor représente géométriquement ces exposants :<br />
C<br />
A<br />
0<br />
E<br />
θ + 1<br />
2θ + 1/2<br />
G<br />
D F B<br />
H<br />
θ – 2<br />
Fig. II.3. Le polygone <strong>de</strong> Taylor (1715)<br />
Le schéma est un avatar du parallélogramme <strong>de</strong> Newton : l’abscisse représente <strong>la</strong> partie <strong>de</strong> l’exposant<br />
provenant <strong>de</strong>s facteurs en x et l’ordonnée celle provenant <strong>de</strong>s facteurs en z. Taylor explique, par un raisonnement<br />
assez difficile à suivre, que l’on doit tracer le polygone joignant les points symbolisant les différents<br />
exposants et que l’on doit égaler les valeurs associées à <strong>de</strong>ux sommets consécutifs <strong>de</strong> ce polygone.<br />
D’un point <strong>de</strong> vue mo<strong>de</strong>rne, tout ceci s’explique assez bien par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> convexité. En effet, considérons<br />
le polygone qui délimite l’enveloppe convexe <strong>de</strong>s exposants (dans le cas général, il peut y avoir<br />
<strong>de</strong>s points à l’intérieur). Le problème est <strong>de</strong> minimiser <strong>la</strong> forme linéaire (s, t) a sθ + t sur l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
points représentatifs <strong>de</strong>s exposants (pour trouver une série ascendante), ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> maximiser (pour une série<br />
<strong>de</strong>scendante), avec un extremum atteint en au moins <strong>de</strong>ux points (pour ne pas aboutir à un coefficient nul).<br />
Or, nous savons que si une forme linéaire atteint un même extremum en <strong>de</strong>ux points d’un polygone convexe,<br />
elle l’atteint nécessairement en <strong>de</strong>ux sommets appartenant à un même côté. On retrouve bien l’idée<br />
<strong>de</strong> Taylor d’égaler les valeurs associées à <strong>de</strong>ux sommets consécutifs quelconques. Le procédé du parallé-