fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion
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104 Chapitre II<br />
x 2∆<br />
x 3∆<br />
1 + x ∆<br />
a∆ + 1.2ab∆ + 2 1.2.3abc∆ + 3 1.2.3. 4abcd∆ + etc. 4<br />
z =<br />
1<br />
a + x .<br />
∆<br />
ab∆ + x 2∆<br />
1.2abc∆ + x 3∆<br />
2 1.2.3abcd∆ + x 4∆<br />
3 1.2.3. 4abc<strong>de</strong>∆ + etc. 4<br />
Son idée est <strong>de</strong> chercher une équation différentielle vérifiée par z, <strong>de</strong> résoudre cette équation et <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer<br />
x par 1 dans <strong>la</strong> solution, <strong>de</strong> manière à retrouver <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction continue initiale. Notons bien<br />
que <strong>la</strong> problématique première <strong>de</strong>s recherches d’Euler n’est pas du tout d’intégrer les équations différentielles<br />
à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fractions continues, mais, au contraire, <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s fractions continues en<br />
passant par l’intermédiaire d’une équation différentielle (c’est sans doute <strong>la</strong> présence du quotient <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
séries qui lui a fait faire un rapprochement avec l’équation <strong>de</strong> Riccati : cf. 2.1.3 et 2.1.4).<br />
Euler montre que z est <strong>la</strong> solution, qui vérifie z = a pour x = 0, <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Riccati<br />
x 4∆<br />
(1) zzdx = azdx + x ∆ dx − xdz,<br />
ce qui lui permet <strong>de</strong> trouver une expression finie <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction continue, pour certaines<br />
valeurs <strong>de</strong> ∆ correspondant aux cas connus d’intégrabilité par quadratures <strong>de</strong> l’équation (1). Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />
partie du mémoire, Euler renverse <strong>la</strong> problématique et intègre au moyen <strong>de</strong>s fractions continues<br />
diverses équations <strong>de</strong> Riccati qui se ramènent à <strong>la</strong> forme (1), en retrouvant au passage, lorsque les fractions<br />
continues se terminent, les cas d’intégrabilité dus à Daniel Bernoulli.<br />
Le ressort principal <strong>de</strong>s calculs eulériens rési<strong>de</strong> dans l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> plusieurs écritures, obtenues<br />
par diverses métho<strong>de</strong>s, d’un même nombre ou d’une même fonction. Simonov 65 a pertinemment souligné<br />
que, dans le cas <strong>de</strong>s équations différentielles, le procédé n’est justifié que dans <strong>la</strong> mesure où l’on s’est<br />
assuré au préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> l’unicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution. Or, comme on s’en doute, Euler ne se préoccupe pas plus du<br />
problème <strong>de</strong> l’unicité que <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’existence. Conformément à <strong>la</strong> pensée du 18 e siècle, il va <strong>de</strong> soi,<br />
pour lui, que <strong>de</strong>s conditions initiales données déterminent toujours une unique solution. Certes, cette conviction<br />
est sans conséquence en un point ordinaire, mais, ici, il s’avère que, pour les valeurs positives<br />
<strong>de</strong> ∆, le point (0, a) est un point singulier <strong>de</strong> l’équation (1). En un tel point, nous savons que l’unicité n’est<br />
pas garantie : Euler n’aurait-il pas commis <strong>de</strong>s erreurs en i<strong>de</strong>ntifiant <strong>de</strong>s écritures représentant <strong>de</strong>s solutions<br />
distinctes ? En fait, dans le cas présent, le point singulier est toujours un col (au sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification<br />
<strong>de</strong> Poincaré), c’est-à-dire que, par le point (0, a), passent <strong>de</strong>ux courbes intégrales et <strong>de</strong>ux seulement,<br />
dont l’une, d’équation x = 0, ne définit pas z comme fonction <strong>de</strong> x. Tout se passe donc comme s’il y<br />
avait unicité : Euler ne pouvait pas se tromper.<br />
Dans le second mémoire, celui <strong>de</strong> 1780, Euler veut simplifier et approfondir les résultats auxquels il<br />
était parvenu à <strong>la</strong> fin du mémoire précé<strong>de</strong>nt. Il part <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Riccati<br />
(2) axdz − czdx + zzdx = x n dx ,<br />
et remarque que le changement <strong>de</strong> variables z = c + x n<br />
p conduit à l’équation<br />
axdp− (c + na)pdx + ppdx = x n dx,<br />
qui est i<strong>de</strong>ntique à (2), au changement près <strong>de</strong> c en c + na. À partir <strong>de</strong> là, <strong>la</strong> voie est ouverte pour obtenir,<br />
par récurrence, le développement <strong>de</strong> z en une fraction continue dont les termes sont en progression arithmétique.<br />
Euler retrouve ainsi, en raisonnant dans l’autre sens, les résultats du premier mémoire et les enrichit<br />
<strong>de</strong> compléments.<br />
65 “Sur les recherches d’Euler dans le domaine <strong>de</strong>s équations différentielles”, op. cit., pp. 134-136.