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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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96 Chapitre II<br />

3. Un foisonnement d’algorithmes infinis<br />

Nous venons <strong>de</strong> voir comment est née <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries et comment, grâce à Euler, elle est, pourrait-on<br />

dire, sortie <strong>de</strong> l’enfance. De façon plus précise, nous avons suivi jusqu’ici les prolongements <strong>de</strong><br />

l’idée initiale <strong>de</strong> Newton, c’est-à-dire le développement <strong>de</strong> toute fonction selon les puissances <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable<br />

indépendante, puissances positives ou négatives, entières ou fractionnaires. Pourtant, dans <strong>la</strong><br />

secon<strong>de</strong> moitié du 18 e siècle et au début du 19 e siècle, ce type <strong>de</strong> développement ne suffit plus à répondre<br />

aux besoins. Pour diverses raisons, pratiques ou théoriques, les mathématiciens font appel à d’autres algorithmes<br />

infinis : séries trigonométriques, fractions continues, etc. Avant d’abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> question fondamentale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong>s séries, qui caractérise <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> l’analyse mo<strong>de</strong>rne, on ne peut éviter<br />

d’ouvrir une gran<strong>de</strong> parenthèse sur <strong>la</strong> façon dont ces nouveaux algorithmes infinis, promis à <strong>de</strong>s avenirs<br />

plus ou moins féconds, ont été utilisés pour l’intégration <strong>de</strong>s équations différentielles.<br />

3.1. L’emploi <strong>de</strong>s séries trigonométriques par Euler<br />

Les phénomènes astronomiques étant souvent périodiques, il peut sembler naturel <strong>de</strong> résoudre les<br />

équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique céleste par <strong>de</strong>s séries trigonométriques. Euler est l’un <strong>de</strong>s premiers à avoir<br />

emprunté cette voie, qui le conduisit ultérieurement à <strong>de</strong>s travaux théoriques généraux sur le développement<br />

<strong>de</strong>s fonctions en séries trigonométriques. Parallèlement, les mêmes séries apparaissaient à propos<br />

<strong>de</strong>s équations aux dérivées partielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique mais, du moins au début, les <strong>de</strong>ux lignées <strong>de</strong> recherches<br />

semblent indépendantes. En mécanique céleste, le principe général adopté par Euler pour l’emploi<br />

<strong>de</strong>s séries trigonométriques est analogue à celui que Newton avait édicté pour les séries <strong>de</strong> puissances<br />

: développer en séries trigonométriques les seconds membres <strong>de</strong>s équations, puis chercher un développement<br />

<strong>de</strong>s solutions sous <strong>la</strong> même forme. Nous allons rapporter brièvement les premiers exemples<br />

d’application <strong>de</strong> ce principe, tels que nous avons pu les i<strong>de</strong>ntifier dans les Opera omnia.<br />

3.1.1. Le mouvement général <strong>de</strong>s corps célestes (1747)<br />

En 1747, Euler cherche à mettre au point une théorie générale du mouvement <strong>de</strong>s corps célestes 52 . Il<br />

s’intéresse notamment au mouvement d’un corps attiré vers un point fixe par une force centrale ne dépendant<br />

que <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance. Sous cette hypothèse, le temps t et les coordonnées po<strong>la</strong>ires r et ϕ du corps mobile<br />

sont reliés par le système d’équations différentielles<br />

(1)<br />

⎧ dt =<br />

⎪<br />

⎨<br />

dϕ =<br />

⎩⎪<br />

rdr<br />

Brr − AA − rrR<br />

Adr<br />

r Brr − AA − rrR ,<br />

52 “Recherches sur le mouvement <strong>de</strong>s corps célestes en général”, Mémoires <strong>de</strong> l’académie <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> Berlin, 3, 1749<br />

(1747), pp. 93-143 ; Opera omnia, s. 2, vol. 1, pp. 1-44.

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