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fichier pdf - IUFM de l'académie de la Réunion

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62 Chapitre II<br />

Prenant donc ce Terme & le substituant au lieu <strong>de</strong> y, j’ai – xx & − x 3 qu’il faut ajouter respectivement<br />

aux Termes + x et + xx, écris vis-à-vis <strong>de</strong> y & yx. Je prends <strong>de</strong> même les plus bas Termes + xx – xx + xx,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Somme xx <strong>de</strong>squels &c. je tire le troisième Terme + 1 3 x3 , <strong>de</strong> <strong>la</strong> Valeur <strong>de</strong> y, & après l’avoir substitué<br />

&c. je tire <strong>de</strong>s plus bas Termes 1 3 x3 & − x 3 ; le quatrième Terme − 1 6 x 4 . Ce que l’on peut continuer aussi<br />

longtemps qu’on le jugera à propos.”<br />

Ce procédé pour “extraire” <strong>la</strong> fluente y, terme après terme, est tout à fait analogue à celui utilisé au<br />

début du traité (pp. 6-7) pour extraire une racine d’une équation numérique. Nous pouvons l’analyser<br />

comme un schéma itératif, en interprétant le calcul <strong>de</strong> Newton <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante : prenons y 0<br />

= 0<br />

comme première approximation <strong>de</strong> l’équation différentielle y ′ = 1 − 3x + x 2 + (1 + x) y ; en substituant<br />

dans le second membre, on obtient y ′ = 1 − 3x + x 2 , puis, en négligeant les termes d’ordre supérieur ou<br />

égal à 1, y ′ = 1, d’où <strong>la</strong> nouvelle approximation y 1<br />

= x ; en substituant à nouveau, on aboutit à l’équation<br />

y ′ = 1 − 2x + 2x 2 , qui, par suppression <strong>de</strong>s termes d’ordre supérieur ou égal à 2, s’écrit plus simplement<br />

y ′ = 1 − 2x, d’où l’approximation y 2<br />

= x − x 2 ; et ainsi <strong>de</strong> suite.<br />

Les trois autres équations sont traitées <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière, moyennant <strong>de</strong>s calculs évi<strong>de</strong>mment un peu<br />

plus compliqués. On peut voir dans cette version <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séries <strong>la</strong> première mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s approximations successives pour <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations différentielles, métho<strong>de</strong> dont<br />

nous suivrons les développements ultérieurs tout au long du chapitre IV. Par cet algorithme, Newton est<br />

convaincu d’avoir complètement résolu le problème inverse <strong>de</strong>s tangentes. Il écrit, sûr <strong>de</strong> lui (p. 39) :<br />

“Ainsi j’ai donc achevé ce Problème épineux & le plus difficile <strong>de</strong> tous les Problèmes [par une] Métho<strong>de</strong><br />

générale dans <strong>la</strong>quelle j’ai compris toutes les Difficultés.” Bien entendu, une telle solution ne saurait<br />

aujourd’hui nous satisfaire, ainsi que le souligne ironiquement Poincaré en résumant l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

découverte <strong>de</strong> Newton 7 : “On raconte que Newton communiqua à Leibniz un anagramme à peu près<br />

comme ceci : aaaaabbbeeeeii, etc. Leibniz, naturellement, n’y comprit rien du tout ; mais nous qui avons<br />

<strong>la</strong> clef, nous savons que cet anagramme veut dire, en le traduisant dans le <strong>la</strong>ngage mo<strong>de</strong>rne : «Je sais<br />

intégrer toutes les équations différentielles», et nous sommes amenés à nous dire que Newton avait bien<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> chance ou qu’il se faisait <strong>de</strong> singulières illusions.” En effet, Newton se contente <strong>de</strong> fournir un algorithme<br />

permettant d’extraire les premiers termes d’une série vérifiant formellement l’équation. En général,<br />

ces termes se succè<strong>de</strong>nt sans obéir à aucune loi, ce qui fait qu’il est absolument impossible d’en déduire<br />

quoi que ce soit concernant le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution.<br />

Suivent quelques autres équations, <strong>de</strong>stinées à présenter <strong>de</strong>s variantes et <strong>de</strong>s compléments (remarquons<br />

<strong>la</strong> simplification <strong>de</strong>s écritures : <strong>la</strong> fluxion ẋ est prise pour unité, ce qui permet <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer ẏ ẋ par ẏ) :<br />

(5) ẏ = 1 y − xx<br />

(6) ẏ = 3 − 2y − yy<br />

x<br />

(7) ẏ =−y + 1 x − 1 xx<br />

Newton montre comment résoudre ces équations directement, sans les préparer. Pour l’équation (7), il<br />

introduit <strong>de</strong>s exposants négatifs dans l’expression en série <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution.<br />

7 Science et métho<strong>de</strong>, F<strong>la</strong>mmarion, Paris, 1908 ; rééd. 1920, p. 33.

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