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1 Introduction<br />
Ces dernières années, en France - comme dans la plupart des pays, y compris ceux où le système<br />
de santé est planifié -, le regard porté sur la place des usagers évolue rapidement. Le constat est<br />
souvent dressé d’une volonté générale des patients d’être considérés comme des acteurs à part entière<br />
du système (Amar et al., 2001 ; CNS 1 , 2000). Concrètement, la réflexion sur le rôle des usagers dans<br />
le système de santé est aujourd’hui largement engagée 2 . Selon l’enquête menée sur l’élaboration<br />
des schémas régionaux d’organisation sanitaire de deuxième génération (2000), une telle démarche<br />
"participe à une volonté politique nouvelle qui donne aux usagers un rôle de contrepouvoir face aux<br />
professionnels de santé et aux gestionnaires" 3 . Le Haut Comité de la Santé Publique pour sa part<br />
a émis, en 2002, diverses recommandations qui visent à développer la participation des usagers au<br />
fonctionnement du système de santé 4 .<br />
Au delà d’une réponse à une demande légitime de la population, il se peut que la participation<br />
des patients au système de soins puisse conduire à une amélioration de son efficacité,.le patient<br />
devenant un élément actif de la régulation du système de santé. Traditionnellement, la régulation<br />
des établissements a reposé sur la recherche de modes de rémunération prospectifs ainsi qu’en<br />
atteste la première partie de la revue de la littérature. De plus en plus, la capacité de choix des<br />
patients entre les établissements fait l’objet d’interrogations de la part du régulateur. De fait, même<br />
si les recommandations des médecins traitants ont un rôle majeur dans l’orientation des patients<br />
danslesystèmedesoins,lalibertédechoixparlespatientsdumoded’entréedanslesystème<br />
(généralistes, spécialistes, hôpitaux) demeure importante. Cette possibilité de choix permet alors à<br />
ceux qui l’exercent de s’orienter vers l’établissement dont les caractéristiques (en termes de qualité<br />
et de distance) correspondent à leurs préférences. Dans ce cas, le choix du patient peut constituer un<br />
vecteur de mise en concurrence par la qualité des établissements sur le marché des soins hospitaliers,<br />
conduisant alors à une amélioration de celle-ci.<br />
Or, une telle mise en concurrence par les patients est-elle effective ? Peut-on asseoir la régulation<br />
sur un tel levier ? S’il est vrai que la répartition de l’offre est relativement centralisée alors que celle<br />
de la demande est diffuse sur le territoire, confèrent-t-elles pour autant à l’établissement de soins<br />
une situation de monopole spatial ? Si tel était le cas, toute politique de mise en concurrence serait<br />
vouée à l’échec. Le choix des patients est-il seulement dicté par la proximité de l’établissement ?<br />
Acceptent-ils de se déplacer et quelles distances sont-ils prêts à parcourir pour atteindre une qualité<br />
supérieure ? Telles sont les interrogations auxquelles ce travail empirique tente d’apporter des<br />
1 Conférence Nationale de la Santé, 2000.<br />
2 Schéma Régional d’Organisation Sanitaire de deuxième génération, SROS II, États généraux de la santé, Conférences<br />
Régionales de Santé-CRS et Commission Régionale d’Organisation Sanitaire et Sociale - CROSS, mais aussi<br />
conseil scientifique de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation de Santé-ANAES et conseils d’administration<br />
des établissements de santé.<br />
3 Contrat d’étude de la Direction des Hôpitaux Rapport final, Janvier 2000, p. 96.<br />
4 Les propositions portent notamment sur la volonté d’accroître la place du malade dans la co-décision diagnostique<br />
et thérapeutique, d’intégrer les usagers dans le fonctionnement des institutions sanitaires et sociales, de faire participer<br />
le citoyen aux décisions de santé publique et de façon prioritaire d’assurer la représentation des usagers dans toutes<br />
les instances qui interviennent dans le domaine de la santé et des soins. Cf. HCSP, 2002, partie 4, p. 349.<br />
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